L’indice FAO des prix des produits alimentaires bat un nouveau record
Selon l’Organisation pour l’alimentaire et l’agriculture (FAO), agence spécialisée des Nations Unies, l’indice des prix des produits alimentaires a atteint 145,4 en moyenne au cours du premier trimestre 2022, soit une augmentation de plus de 15 % par rapport à 2021. Cette progression des prix des produits alimentaires fait suite à celle enregistrée en 2021 : + 28 % par rapport à 2020.
Le prix des produits alimentaires bat, ainsi, son précédent record datant de 2011. L’indice des prix des produits alimentaires était alors de 131,9. La hausse du prix des produits alimentaires avait alors contribué aux protestations du « printemps arabe ».
Le calcul de l’indice FAO des prix des produits alimentaires
Introduit en 1996 par la FAO, l’indice des prix des produits alimentaires a été reconstruit rétrospectivement et est disponible à partir de 1961. Le calcul de l’indice se base, actuellement, sur 73 séries de données, portant sur 23 produits de base :
. Le blé, le maïs et le riz (groupe des céréales) ;
. Le beurre, le lait entier en poudre, le lait écrémé en poudre et le fromage (groupe des produits laitiers) ;
. La volaille, le porc, les bovins et les ovins (groupe des viandes) ;
. Le soja, le tournesol, le colza, l’arachide, le coton, le coprah, le palmiste, le palmier, le lin et le ricin (groupe des huiles) ;
. Et le sucre.
Forte progression du prix des huiles végétales et des céréales
Plus précisément, l’augmentation de l’indice des prix des produits alimentaires est tirée depuis le début de l’année par la forte progression des prix des huiles végétales et des céréales. Ces derniers ont augmenté respectivement de 39 % et de 21 % entre fin 2021 et le mois de mars 2022. Si ces hausses de prix résultent de processus multifactoriels, elles ont, dans les deux cas, été accentuées par le déclenchement de la guerre en Ukraine.
L’Ukraine et la Russie figurent, en effet, parmi les premiers exportateurs de certains biens agricoles ou alimentaires. Les deux pays pesaient, en 2020, pour trois quarts dans les exportations mondiales d’huile de tournesol, un tiers dans les exportations mondiales de blé et environ un quart dans les exportations mondiales d’orge et de maïs.
Des conséquences d’ores et déjà fortes pour de nombreux pays
Cette augmentation du prix des produits alimentaires a des conséquences fortes pour de nombreux pays, et en particulier les plus pauvres déjà fragilisés par la pandémie de Covid-19. Le Sri Lanka a ainsi annoncé être dans l’incapacité de faire face à ses engagements extérieurs. Il s’agit du premier pays à faire défaut sur sa dette en 2022, mais de l’avis de nombreux observateurs, d’autres devraient suivre. Des mouvements de protestation contre la hausse des prix des produits alimentaires se sont par ailleurs déclenchés dans plusieurs pays, comme la Tunisie et l’Egypte. Selon la FAO, la situation pourrait empirer dans les semaines qui viennent : les récoltes en Ukraine, a minima pour l’année 2022, étant largement compromises. Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations Unies, a déclaré tout mettre en œuvre « pour éviter un ouragan de famines », notamment dans les pays fortement dépendants des exportations de céréales ukrainiennes et russes, comme le Burkina Faso, la République démocratique du Congo ou encore la Somalie.