Une croissance de 0 % au premier trimestre 2022
Selon les données publiées vendredi 29 avril par l’Institut national des statistiques et des études économiques (INSEE), le PIB en volume a stagné en France au cours du premier trimestre 2022 par rapport au trimestre précédent.
L’évolution d’une grandeur économique exprimée en volume neutralise la variation des prix, c’est-à-dire l’inflation. Ainsi, la croissance économique d’un pays s’évalue à partir de l’évolution du PIB en volume, également appelé PIB réel.
L’activité économique marque ainsi un temps d’arrêt après avoir progressé au cours des quatre trimestres précédents : 0,2 %, 1,5 %, 3 % et 0,8 %. Au total, la croissance économique avait atteint 7 % en 2021. L’évolution du PIB en volume au premier trimestre 2022 se situe donc à un niveau inférieur aux dernières projections de l’INSEE qui anticipaient – avant le déclenchement de la guerre en Ukraine – une hausse de 0,3 %.
Des situations contrastées dans les autres pays
L’économie française n’est pas la seule à enregistrer un résultat décevant en ce début d’année 2022. Le PIB américain a, en effet, baissé de 0,4 % au premier trimestre 2022, par rapport au quatrième trimestre 2021, en raison notamment d’une réduction des exportations et des dépenses publiques, conséquence de l’arrivée à échéance de certaines mesures des plans de mesure adoptés pour atténuer les conséquences de la pandémie de Covid-19. En Italie, la baisse du PIB s’établit, toujours au premier trimestre 2022, à 0,2 %.
Dans le même temps, l’activité économique a progressé en Allemagne (0,2 %), en Espagne (0,3 %) et en Autriche (2,5 %).
Une faiblesse de la demande intérieure
Cette stagnation de l’activité économique en France s’explique principalement par la faiblesse de la demande intérieure. Si l’investissement – ou la « formation brute de capital fixe (FBCF) » selon l’expression consacrée en comptabilité nationale – a progressé de 0,2 %, la consommation des ménages a subi, au cours du premier trimestre, un net recul : -1,3 %.
Selon l’INSEE, cette baisse des dépenses de consommation est liée à deux évènements :
- La vague Omicron, tout d’abord, au début de l’année. Par exemple, les dépenses de consommation des ménages dans l’hébergement et la restauration a chuté de 5,3 % au premier trimestre 2022.
- La guerre en Ukraine, ensuite. Celle-ci a, en effet, renforcé l’inflation.
La hausse des prix a atteint un niveau inédit depuis plus de 30 ans. La principale mesure de l’inflation, l’indice des prix à la consommation, a progressé en avril de 4,8 % en rythme annualisé (soit de mai 2021 à avril 2022), notamment en raison de l’explosion des prix de l’énergie et de l’augmentation des prix de certains biens alimentaires. Cette inflation soutenue a des conséquences négatives sur le pouvoir d’achat des ménages et donc par ricochet sur la consommation.