Un contexte macroéconomique dégradé
Dans sa Cartographie 2022 des marchés et des risques, publiée le 6 juillet, l’Autorité des marchés financiers (AMF) insiste, tout d’abord, sur les menaces pesant sur l’évolution de l’activité économique. Alors que l’année 2021 était marquée du sceau de la reprise, l’économie mondiale a, en effet, connu deux chocs majeurs au cours des 6 derniers mois : le déclenchement de la guerre en Ukraine et la résurgence de l’épidémie de Covid-19 en Chine, qui, associée à la poursuite de mesures drastiques de lutte contre le virus, perturbe fortement les chaînes de valeur.
Dans ce contexte, l’activité économique devrait augmenter moins rapidement qu’initialement prévue dans la quasi-totalité des pays du globe.
Une entrée en récession au cours de l’année, caractérisée par un recul du produit intérieur brut (PIB) pendant au moins deux trimestres consécutifs, n’est d’ailleurs plus exclue pour certains pays.
Ce ralentissement de la croissance économique s’accompagne, en outre, d’une inflation élevée. Aux États-Unis et dans la zone euro, elle atteint désormais 8,6 % en rythme annuel. Cette situation a notamment amené les autorités monétaires, telles que la Réserve Fédérale (FED) et la Banque centrale européenne (BCE), à durcir leurs politiques monétaires, au risque de peser davantage sur la reprise économique.
L’une des premières conséquences de ce revirement des politiques monétaires mise en avant par l’AMF est la remontée des taux d’intérêt nominaux. Celle-ci dégrade les conditions de financement des États, notamment au sein de la zone euro où le risque de fragmentation est récemment réapparu, et des entreprises les moins bien notées. Le gendarme de la bourse insiste également sur le risque d’insolvabilité accru pour les émetteurs privés.
Un début d’année marqué par des corrections sur les marchés
Dans ce contexte macroéconomique dégradé, les différents marchés ont subi, au cours des six derniers mois, des corrections parfois fortes. Tout d’abord, alors que les marchés boursiers mondiaux avaient atteint des niveaux record fin 2021 / début 2022, ils ont, depuis, nettement reculé. Par exemple, le CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, a baissé de près de 16 % depuis le 3 janvier dernier.
Ensuite, les marchés de matières premières ont été fortement affectés par la guerre en Ukraine. Ainsi, les cours du blé, du pétrole et du gaz naturel ont plus que doublé par rapport à leur niveau du début de l’année 2021.
Enfin, les six premiers mois de l’année 2022 ont été marqués par une chute de la valeur des cryptomonnaies. Alors que celles-ci apparaissent de moins en moins comme des valeurs refuges, les plus connues d’entre elles – le Bitcoin, l’Ethereum et le Ripple – ont perdu plus de 55 % de leur valeur depuis le 1er janvier dernier.
L’AMF avertit sur le fait que ces corrections pourraient se poursuivre au cours des prochains mois, notamment en fonction de l’évolution de la situation en Ukraine et des décisions prises par les banques centrales en matière de politique monétaire.