Coût de la monarchie britannique
102,4 millions de livres sterling (soit environ 119 millions d’euros) : voici le coût annuel de la monarchie britannique selon le rapport annuel financier de la famille royale publié en juin 2022.
L’entretien du parc immobilier de la monarchie constitue le premier poste de dépenses avec près de 63,9 millions de livres en 2021-2022 (l’exercice comptable court de début avril à fin mars). La majorité de cette somme est dédiée à la rénovation du Palais de Buckingham (47,8 millions de livres). Les frais de personnel constituent le deuxième poste de dépenses avec 27,5 millions de livres. Les dépenses liées aux déplacements de la famille royale ont, par ailleurs, atteint 4,5 millions de livres.
Les ressources de la monarchie britannique proviennent dans leur immense majorité d’une subvention royale (Sovereign Grant) accordée par le gouvernement et correspondant à un pourcentage des bénéfices réalisés par le « domaine de la couronne » (The Crown Estate) qui appartient à l’État.
Au total, le coût annuel de la monarchie pour les finances publiques britanniques s’élève à 1,29 livre (soit environ 1,5 euro) par habitant. Dans une image restée célèbre, Alain Reid, ancien responsable des finances de la famille royale, avait, il y a quelques années, comparé ce coût à celui d’un timbre. Pour les détracteurs de la monarchie britannique, ces sommes pourraient toutefois être utilisées d’une autre manière et permettre, par exemple, de financer la création de plusieurs milliers de postes de professeurs ou d’infirmiers.
Coût de l’arrivée d’un nouveau monarque
Outre ces dépenses, l’arrivée d’un nouveau monarque est synonyme de nouveaux coûts.
On estime, tout d’abord, à 35 millions de livres sterling le coût des funérailles d’Elisabeth II. Il faudra, ensuite, remplacer de nombreux symboles : la figure et les initiales de la reine étant omniprésentes en Grande-Bretagne.
La Banque d’Angleterre devra, par exemple, retirer progressivement de la circulation les billets et pièces à l’effigie d’Elisabeth II et en émettre de nouveaux, cette fois-ci représentant Charles III.
Enfin, le deuil national décidé à la suite de la mort d’Elisabeth II s’accompagne de la fermeture de commerces et entreprises, ce qui aura un coût indirect non négligeable pour l’économie britannique.
Patrimoine de la famille royale
En plus de la Sovereign Grant versée par le gouvernement, les Windsor peuvent compter sur un patrimoine colossal. Estimé à 28 milliards de livres sterling, celui-ci se compose des possessions personnelles des membres de la famille royale, ainsi que d’œuvres d’art, de biens immobiliers, de bijoux, de chevaux, etc. Ainsi, le château de Balmoral, lieu du décès d’Élisabeth II, était une propriété personnelle de la Reine.
Afin, officiellement, de limiter la dispersion du patrimoine royal, l’héritier royal est exempté de droits de succession.
Ce patrimoine génère des revenus supplémentaires pour la famille royale. Ainsi, on estime que le duché de Cornouailles rapporte près de 25 millions de livres par an. Cette somme est dispensée d’impôt sur le revenu, mais le duc de Cornouailles – le fils le plus âgé du souverain – peut décider de le verser. C’est par exemple ce qu’a fait Charles, alors prince héritier, l’année dernière.
Quel est le coût de la présidence de la République française ?
Il est, à titre de comparaison, intéressant de se pencher sur le coût de la présidence de la République française. Selon le rapport de la Cour des comptes sur le budget 2021 de l’Élysée, les dépenses des services de la présidence de la République se sont élevées à 106,8 millions d’euros. Cela représente environ 1,57 euro par an par habitant.
À elle seule, la charge de personnel représente deux tiers des dépenses totales de la présidence de la République et s’élève à 70,2 millions d’euros. Ce poste de dépenses comprend la rémunération du Président de la République et des 800 agents travaillant dans ces services. Les charges de fonctionnement courant ont, par ailleurs, atteint 17,4 millions d’euros et les frais de déplacements se sont élevés à 10,4 millions d’euros. Enfin, les équipements et les travaux menés au sein des résidences présidentielles ont généré des dépenses d’un montant de 8,8 millions d’euros.
Les résidences présidentielles sont, au total, constituées de huit bâtiments :
le palais de l’Élysée (hôtel d’Évreux), l’hôtel de Marigny, trois hôtels rue de l’Élysée, palais de l’Alma, le pavillon de la Lanterne (qui, jusqu’à la présidence de Nicolas Sarkozy, était attribué au Premier Ministre) et le fort de Brégançon.