Conséquences de la pandémie de Covid-19 sur le développement humain
L’indice de développement humain (IDH) a connu une nouvelle baisse, à l’échelle mondiale, au cours de l’année 2021, selon le Rapport sur le développement humain 2021-2022 publié en septembre. Calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) depuis 1990, l’IDH était en constante progression jusqu’au déclenchement de la pandémie de Covid-19 au début de l’année 2020. Plus précisément, l’IDH était de 0,732 en 2021, contre 0,735 en 2020 et 0,739 en 2019. Cette baisse de l’IDH concerne la quasi-totalité des pays du globe : selon le PNUD, plus de 90 % des 191 pays étudiés ont connu une baisse de l’IDH en 2020 ou en 2021.
La baisse de l’IDH entre 2019 et 2021 s’explique par la baisse de l’espérance de vie à la naissance, elle-même provoquée par la pandémie de Covid-19.
L’IDH est, par définition, normé entre 0 et 1. Plus on se rapproche de 1, plus le développement est élevé.
Si la pandémie de Covid-19 semble aujourd’hui en recul, le Rapport sur le développement humain pointe les nombreuses incertitudes actuelles : guerre en Ukraine, réchauffement climatique, polarisation croissante des sociétés, etc. Ces incertitudes pourraient peser sur les évolutions futures du développement humain à l’échelle mondiale.
Indice de développement humain : la Suisse en tête du classement des pays
Au niveau des pays, c’est la Suisse qui apparaît comme le plus développé (au sens de l’IDH). Elle dispose, en effet, de l’IDH le plus élevé, avec 0,962. La Norvège et l’Islande complètent le podium, avec un IDH respectivement de 0,961 et 0,959. La France se classe, quant à elle, au 28e rang du classement des pays – soit au même niveau qu’en 2020 – avec un IDH égal à 0,903.
Comment calcule-t-on l’IDH ?
Destiné à mesurer le développement d’un pays, l’IDH est un indicateur composite, calculé à partir des performances nationales dans trois dimensions :
– le niveau de vie, appréhendé à partir du revenu brut par habitant exprimé en parités de pouvoir d’achat,
– la santé, mesurée par l’espérance de vie à la naissance,
– et l’éducation, elle-même approximée par la durée moyenne de scolarisation et la durée attendue de scolarisation.
Indice de développement humain et PIB
Le principal intérêt de l’IDH est de fournir une vision alternative, en matière d’évaluation du bien-être, au produit intérieur brut (PIB). Ce dernier ne mesure, en effet, que très imparfaitement le niveau de développement d’un pays. En intégrant des composantes portant sur l’éducation et la santé, l’approche retenue pour le calcul de l’IDH ne se limite pas à une simple évaluation matérielle de la richesse, comme c’est le cas pour le PIB.
Certains pays se situent, peu ou prou, au même rang du classement des pays selon que l’on considère l’IDH ou le revenu global par habitant. C’est le cas, par exemple, de la France. Elle apparaît à la 28e place au classement en termes d’IDH et au 26e rang en matière de revenu global par habitant. Il s’agit, toutefois, d’exceptions. On note généralement un certain écart entre les deux classements. Ainsi, si les 5 pays les mieux classés en termes d’IDH – la Suisse, la Norvège, l’Islande, Hong Kong et l’Australie – peuvent tous être considérés comme des pays riches, aucun d’entre eux n’apparaît dans les 5 premières places selon le revenu global par habitant.
De même, les pays les plus riches de la planète sont loin de figurer parmi les plus développés selon l’IDH. Ainsi, les États-Unis, 7e puissance mondiale en matière de revenu global par habitant, n’apparaissent qu’au 21e rang du classement des pays en fonction de l’IDH. Le contraste est encore plus fort pour un pays comme le Qatar – 3e rang pour le revenu global par habitant et 42e place pour l’IDH –où les richesses générées par l’exploitation des hydrocarbures ne se traduisent pas par un développement de la société dans son ensemble.
Cuba constitue, enfin, un autre cas atypique : l’État insulaire des Caraïbes apparaît, en effet, comme beaucoup mieux classé en termes d’IDH (83e place) qu’en matière de revenu global par habitant (120e rang), et ce malgré les difficultés rencontrées pendant la pandémie de Covid-19. Cela s’explique notamment par des niveaux atteints en matière d’éducation et de santé bien supérieurs à ceux des pays disposant du même niveau de richesse.