Le deuxième match du groupe D de la Coupe du monde 2022 oppose ce samedi la France et le Danemark. Victorieuse de la dernière rencontre, alors que le match éco était en la faveur des australiens, la France est favorite sur le terrain sportif. Le match économique entre la France et le Danemark est, toutefois, remporté assez nettement par ce dernier.
Match France-Danemark sur le plan économique
Le Danemark dispose de niveaux de prospérité et de développement plus élevés que la France. D’après les données de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE), le produit intérieur brut (PIB) par habitant atteint, au Danemark, 64 877 dollars, soit environ 62 300 euros. La richesse créée par habitant y est donc supérieure de plus de 22 % à celle de la France, où le PIB par habitant n’est « que » de 50 544 dollars, soit environ 49 318 euros. Cette plus grande prospérité va de pair avec un développement plus avancé. Calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) à partir d’indicateurs portant sur le niveau de vie, la santé et l’éducation, l’indice de développement humain (IDH) est de 0,948 au Danemark. Le pays scandinave est donc le 6e pays le plus développé selon cet indicateur. L’IDH est égal en France à 0,903. Si la France obtient un meilleur score en matière de santé, grâce à une espérance de vie à la naissance plus élevée, elle est en retard sur le Danemark sur l’éducation et notamment le nombre moyen d’années d’étude.
France 0 – Danemark 2
Outre ces niveaux de richesse et de développement plus élevés, le Danemark se distingue par son modèle social performant. Financé par un niveau de fiscalité élevé, il se caractérise par un taux de chômage parmi les plus bas en Europe et de faibles inégalités de revenus. Le chômage concerne, en effet, 4,5 % de la population active au Danemark, contre 7,1 % en France. Ce plein-emploi découle en grande partie de la « flexisécurité » danoise. Souvent vanté à l’étranger, ce système conjugue des facilités de licenciement (volet flexibilité) et une indemnisation importante des chômeurs (volet sécurité).
La pression fiscale est relativement élevée au Danemark. Par exemple, le taux marginal d’imposition maximum sur le revenu y dépasse les 50 % (contre 45 % en France). Ceci dit, le taux maximum frôle les 50 % si l’on inclut la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus sans oublier les prélèvements sociaux. Par ailleurs, les impôts indirects peuvent être très lourds. Ainsi, le taux de taxe pour l’achat d’une voiture neuve peut atteindre 150 % selon la valeur de celle-ci.
Le modèle social danois se caractérise, en outre, par un faible niveau d’inégalités de revenus. Le rapport interdécile, qui compare, après redistribution, le revenu des 10 % des ménages les plus aisés à celui des 10 % des ménages les plus modestes, est de 3. Cela signifie qu’au Danemark, les 10 % les plus riches ont un revenu 3 fois supérieur à celui des 10 % les plus pauvres. Le rapport interdécile est de 3,5 en France, signe d’une plus grande inégalité de revenus.
France 0 – Danemark 4
L’économie française dispose, malgré tout, de quelques atouts par rapport à celle du Danemark. En particulier, l’endettement privé y est nettement plus faible. Le Danemark est, en effet, le pays de l’OCDE où la dette des ménages est la plus élevée. Elle y atteint 255 % du revenu disponible, contre 124 % en France. Si un tel endettement ne constitue pas, en soi, une difficulté économique – si les ménages danois sont autant endettés, cela signifie aussi qu’ils possèdent d’importants actifs –, il pourrait générer de l’instabilité bancaire et financière.
Score final : France 1 – Danemark 4