« L’accessibilité aux espèces » pour un public de particuliers ou de professionnels se définit par la facilité d’accès géographique aux espèces en termes de temps d’accès et de distance d’accès.
Deux canaux principaux de retrait d’espèces sont retenus dans l’analyse : les distributeurs automatiques de billets (DAB), qui sont connectés aux réseaux des cartes bancaires, et les relais commerçants avec lesquels des réseaux bancaires proposent une offre de services annexes de distribution d’espèces aux (seuls) clients des réseaux partenaires.
L’accès aux espèces demeure très satisfaisant sur tout le territoire national
Selon le bulletin de la Banque de France, cette accessibilité des espèces est « très bonne » sur tout le territoire. 99,9 % de la population dispose en effet d’un accès à un point de retrait en moins de 15 minutes par la route.
La rationalisation du nombre de Distributeurs Automatiques de Billets (DAB) ne remet pas en cause le haut niveau d’accessibilité aux espèces : il y avait fin 2021, 47 853 DAB sur tout le territoire (métropole et Corse) (contre 52 623 en 2018). Au total, le maillage du territoire en DAB est jugé « très satisfaisant ».
Ce mouvement de rationalisation résulte selon la Banque de France de l’« érosion de l’usage des espèces aux points de vente », puisqu’en volume, le total des transactions en espèces est passé de 68 % en 2016 à 59 % en 2019, les paiements numériques étant, notamment depuis la crise sanitaire liée à la Covid, en forte hausse.
Un parc de DAB dans la moyenne européenne
Avec 70 DAB pour 100 000 habitants, la France se situe dans la moyenne de nos voisins de la zone euro, derrière l’Allemagne et l’Espagne – caractérisés par un usage intensif des espèces-, à égalité avec l’Italie, mais devant les Pays-Bas et la Finlande – caractérisés par l’usage plus important des paiements dématérialisés.
Points de retrait d’espèces chez les commerçants
Le nombre de DAB dans les grandes agglomérations est en nette diminution, du fait de la disparition de DAB présents dans une même agence bancaire, ou du regroupement d’agences sur une même commune. Au total, depuis 2018, le nombre de DAB a baissé de 9 %.
En revanche, le nombre de points de distribution d’espèces privatifs dans les petites communes est en plein essor (+ 12 % depuis 2018), compensant une absence ou un faible équipement de DAB. Environ 25 000 de points d’accès aux espèces sont assurés par des commerçants et des buralistes. Dans la majorité des cas, il s’agit d’une offre de retrait d’espèces auprès du commerce, sans obligation d’achat. Ce service n’est proposé qu’aux clients des banques partenaires du commerçant. A titre illustratif, on peut citer les points Nickel du groupe BNP Paribas, les relais CA du Crédit Agricole, les points relais du Crédit Mutuel et les points contact de La Banque Postale.
Depuis 2019, il est possible de régler par carte bancaire chez un commerçant pour un montant supérieur au prix du bien acheté et de récupérer la différence sous forme d’espèces. Ce service dénommé cashback est limité à 60 euros par retrait. La Banque de France indique dans son bulletin que « ce dispositif apparaît cependant très marginalement utilisé ».