Autour du président de Fondact, Benoit de Ruffray, PDG d’Eiffage, et en présence de Marie-Anne Barbat-Layani, présidente de l’Autorité des marchés financiers (AMF), les différentes parties prenantes ont débattu sur la thématique du partage de la valeur, qui prend tous son sens dans une période marquée à la fois par des interrogations sur le rapport au travail et une forte inflation.
La semaine de l’épargne salariale
Comme l’a rappelé Marie-Anne Barbat-Layani, l’AMF est à l’origine de la Semaine de l’épargne salariale, à laquelle participe activement La finance pour tous, qui a pour but de renforcer l’information des salariés et des chefs d’entreprise, notamment les dirigeants de PME. Une enquête Opinionway sur la perception et la connaissance des dispositifs a mis en évidence un taux de satisfaction des détenteurs d’épargne salariale très élevé, mais un besoin persistant de simplification et de pédagogie.
En savoir plus sur cette semaine et les résultats de l’enquête.
Partager la valeur en période d’inflation : une réponse aux enjeux de pouvoir d’achat
La première table-ronde réunissait deux députés, David Amiel et Véronique Louwagie, ainsi que Luc Mathieu, de la CFDT, Eric Chevée, de la CGPME et François Perret, ambassadeur à l’intéressement et à la participation.
D’un côté, les partisans de la prime de partage de la valeur, considérée comme un outil adapté aux plus petites entreprises qui ne souhaitent pas obérer l’avenir en mettant en place un dispositif d’intéressement. De l’autre, ceux, tel François Perret ou Luc Mathieu, qui insistent sur la nécessité d’un vrai partage de la valeur que permettent la participation et l’intéressement, et d’un rapport au travail repensé dans une entreprise plus collaborative.
Tous ont en tout cas rappelé que l’Accord national interprofessionnel signé le 10 février 2023, et qui devrait être retranscrit prochainement dans une loi, est une étape importante pour le développement de l’épargne salariale.
Cet accord prévoit que les entreprises entre 11 et 49 employés qui sont rentables – c’est-à-dire dont le bénéfice net représente au moins 1 % du chiffre d’affaires pendant trois années consécutives – « mettent en place au moins un dispositif » de partage de la valeur à partir du 1er janvier 2025. Les entreprises de moins de 11 salariés « ont la possibilité » de partager les profits avec leurs salariés.
Les dispositifs d’épargne salariale et retraite : comment aller plus loin en répondant aux attentes des salariés ?
Ce fut au tour d’Agnès Bricard, ambassadrice à la participation et à l’intéressement, Nicolas Aubert, professeur à l’Université Aix Marseille, Pierre Jacquet, Economiste, Bertrand Thibaut, avocat et Marie-Christine Lebert, de la CFDT, d’aborder le thème de l’épargne salariale. La mise en place d’un dispositif d’intéressement dans les petites entreprises est aujourd’hui grandement facilitée par la mise à disposition d’une formule pré-validée sur le site mon-interessement.urssaf.fr, comme l’a rappelé Agnès Bricard. Elle a beaucoup insisté, comme l’avait également fait Véronique Louwagie, au cours de la table-ronde précédente, sur la nécessité de mettre l’accent sur la pédagogie, afin que les salariés soient en mesure de faire des choix éclairés.
Conseil financier : les nouvelles pratiques innovantes
Une étude présentée par Marie Brière, chercheuse et responsable au sein de l’Amundi Institute, montrerait que 90 % des décisions sont prises à la suite d’un conseil financier. Mais le conseil humain est biaisé : les femmes et les jeunes sont moins bien traités et le conseiller financier conseille son propre portefeuille. D’où la préconisation de solutions de robo-advisors (plateforme en ligne de conseil), qui améliorerait la situation, les gens prenant plus de risque, et procédant plus souvent à des réallocations d’actifs.
Pierre Nechelis, conseiller en gestion de patrimoine a présenté la plateforme Filib qui permet des téléconsultations sur l’épargne salariale. Selon ce CGP, c’est l’employeur qui mandate Filib et la prestation est indépendante.
Pour conclure, Laure Delahousse et Pierre Havet ont présenté les propositions de Fondact.