Les prix de l’alimentation, principaux responsables de l’inflation
Selon les premières estimations publiées vendredi 31 mars par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), le taux d’inflation s’élève à 5,6 % sur les douze derniers mois. Il est ainsi en baisse par rapport à février où il s’établissait à 6,3 % en rythme annuel.
On parle de désinflation pour qualifier une baisse du taux d’inflation, c’est-à-dire une situation où les prix continuent à augmenter mais moins rapidement. Il ne faut pas la confondre avec la déflation, phénomène rare correspondant à une baisse du niveau général des prix.
Les prix de l’alimentation constituent le principal facteur d’inflation aujourd’hui en France. Ils ont, en effet, progressé de 15,8 % en mars en rythme annuel. Pour les produits frais, l’inflation s’élève même à 16,6 %.
Sur le taux d’inflation de 5,6 %, 2,6 points de pourcentage sont ainsi directement imputables aux prix de l’alimentation.
Alors qu’ils étaient le premier moteur du retour de l’inflation en 2021, les prix de l’énergie n’ont, quant à eux, augmenté « que » de 4,9 % sur les douze derniers mois. La contribution de l’énergie à l’inflation s’élève ainsi à 0,4 point de pourcentage.
Notons, enfin, la progression des prix du tabac depuis le 1er mars 2023. Au total, ils augmentent de 7,8 % en rythme annuel.
La contribution de chaque poste au taux d’inflation de mars 2023 en rythme annuel est établie à partir du poids de ce poste dans l’indice des prix à la consommation et l’augmentation des prix de ce poste sur les douze derniers mois. Prenons l’exemple de l’alimentation. Ce poste pèse 16,24 % dans l’indice des prix à la consommation construit par l’INSEE. Ses prix ont augmenté de 15,8 % sur les douze derniers mois.
La contribution de l’alimentation à l’inflation est donc de 16,24 % * 15,8 % = 2,56 points de pourcentage.
De fortes hausses de prix pour certains produits alimentaires
Les taux d’inflation présentés ci-dessus constituent des moyennes : ils masquent donc des disparités pouvant être particulièrement fortes. L’INSEE fournit des séries de prix détaillées, produit par produit : il est ainsi possible de suivre l’inflation à un niveau très fin.
Afin d’illustrer de manière concrète cette hausse des prix de l’alimentation, nous avons sélectionné une quinzaine de produits de base. Parmi notre sélection – par définition, loin d’être exhaustive –, c’est le sucre qui remporte la « palme » : son prix a, en effet, augmenté de plus de 46 % sur une année ! Suivent ensuite les légumes frais (+ 23,2 %), le beurre (+ 21,6 %) et les œufs (+ 20,3 %).