Le Crédit Coopératif en partenariat avec Viavoice a publié en mars les résultats de la 4e édition de l’Observatoire du sens de l’argent (*).
L’enquête porte à la fois sur le sens et le rôle de l’argent dans notre société, l’utilisation de l’argent et les envies qui lui sont liées, et sur le rôle des banques dans l’utilisation de l’argent.
Pour une utilisation plus juste de l’argent au sein de la société
Très majoritairement, les Français souhaitent mieux vivre de leur travail avec une meilleure rémunération (53 %). Cette préférence passe avant tout le reste comme améliorer le niveau de vie global dans le pays, ou lutter plus efficacement contre le dérèglement climatique ou encore rendre la société plus solidaire.
Selon eux, l’utilisation plus juste de l’argent incombe d’abord aux entreprises (71%), aux collectivités locales, aux Etats puis aux individus. Viennent ensuite les « politiques », les banques et les associations. L’étude montre aussi que l’argent est pour près d’un Français sur deux un moyen de réduire les difficultés sociales et écologiques, et qu’il est aussi la cause de ces difficultés.
Près d’un Français sur deux estime par ailleurs qu’aujourd’hui, ils ont moins le contrôle de leur vie sur le plan financier que ne l’avaient leurs parents. C’est particulièrement net chez les CSP+ et les 35-49 ans mais aussi chez ceux qui touchent moins de 1 500 euros mensuels. L’étude montre que 65 % des Français estiment manquer d’argent.
Une majorité de Français considère que l’argent gagné est mérité
S’ils se considèrent plutôt « non dépensiers » que dépensiers notamment pour eux-mêmes (75 %), les Français estiment que « pour leur cas », l’argent gagné est mérité (59 %). Mais quand la question porte sur le lien entre l’argent gagné et mérité dans leur entreprise, une majorité pense que collectivement, l’argent gagné n’est pas mérité (53 %).
Pour 38 % des personnes sondées le revenu mensuel minimum pour se sentir à l’abri est compris entre 2 000 et 3 000 euros nets mensuels, et pour 22 %, entre 3 000 et 4 000 euros, la moyenne étant de 3 061 euros.
Parmi les éléments qui donnent le sentiment d’être à l’abri, être propriétaire de son logement arrive en deuxième position (37 %), après le fait d’être en bonne santé (58 %). Au total, la « stabilité économique » contribue pour 65 % au sentiment d’être à l’abri contre 38 % pour le « bien être » (vacances, travail épanouissant).
La relation des Français avec la banque demeure complexe
Si 8 % estiment qu’il existe des banques qui se préoccupent vraiment de l’intérêt collectif, ils sont 36 % à considérer qu’aucune banque ne s’en préoccupe vraiment, même si 40 % considèrent que certaines banques s’en préoccupent mais restent liées à leurs intérêts financiers. Le principal rôle sociétal que devrait jouer une banque est pour une large majorité le soutien et l’accompagnement dans les projets des individus, des entreprises et des associations.
Toutefois, l’étude montre clairement la différence d’approche entre la théorie et la pratique sur la question du rôle des banques : en théorie, les banques sont des entreprises mais elles doivent exercer un impact positif sur la société (69 %), mais en pratique, en tant que client, les banques sont avant tout des entreprises et leur rôle doit être uniquement commercial ; pour près d’un Français sur deux, le choix d’une banque n’a pas d’impact sur la société (41 %) ou un impact mineur (29 %).
D’une manière générale, la relation argent/banque reste complexe : seulement 29 % des Français déclarent savoir comment leur banque utilise leur argent, et 61 % déclarent ne pas savoir comment fonctionne l’économie et les marchés financiers. La principale attente des Français vis-à-vis de leur banque est claire : qu’elle leur coûte le moins cher possible (pour 57 %), loin devant celle de se voir proposer des produits qui ont un impact sociétal et environnemental positif (14 %).
Enquête effectuée en ligne du 2 au 6 janvier 2023 auprès d’un échantillon de 2000 personnes, âgée de 16 ans et plus, selon la méthode des quota.