Données sur l’inflation publiées par l’INSEE
Tous les mois, l’Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) publie une estimation provisoire, puis définitive, de l’évolution des prix à la consommation pour le mois précédent. Cette évolution est exprimée d’une année à l’autre, et d’un mois à l’autre.
Inflation de 5,1 % en rythme annuel
Le 31 mai, l’INSEE annonce que les prix à la consommation augmentent de 5,1 % sur un an. Cela signifie que le panier fixe de biens et de services de référence coûte 5,1 % plus cher en mai 2023 qu’en mai 2022.
Pour le mois d’avril 2023, l’INSEE avait annoncé que les prix à la consommation avaient augmenté de 5,9 % sur un an. Cela signifie que le panier fixe de biens et de services de référence coûtait 5,9 % plus cher en avril 2023 qu’en avril 2022.
En comparant ces deux chiffres, l’Institut précise ensuite qu’il constate une baisse de l’inflation sur un an, car l’inflation entre mai 2022 et mai 2023 est plus basse que celle entre avril 2022 et avril 2023. Cette situation est appelée désinflation : les prix continuent à augmenter, mais moins rapidement.
Un très léger recul des prix en mai
En outre, l’INSEE annonce que les prix à la consommation diminueraient de 0,1 % sur un mois. Cela signifie que le panier de référence coûte 0,1 % moins cher en mai 2023 qu’en avril 2023.
Cela signifie que sur un mois, les prix ne sont pas en hausse, mais en baisse. Cette situation, si elle perdurait dans les mois à venir, serait qualifiée de déflation. Un tel phénomène est, toutefois, relativement rare.
Indice des prix à la consommation (ICP) : mesure de l’évolution des prix des biens et services
Concrètement, lorsque l’on constate une baisse de la quantité de biens et de services qu’un revenu permet d’acheter, on parle d’inflation. Les ménages, dans leur quotidien, peuvent l’observer par une hausse stable et globale des prix des produits qu’ils achètent. L’une des manières d’estimer l’inflation consiste donc à s’intéresser à l’évolution des prix à la consommation, comme le fait l’INSEE.
Les prix à la consommation concernent les prix des biens et services que les ménages achètent dans leur consommation courante. Si ces prix augmentent sur le long terme, cela signifie qu’il y a de l’inflation.
Pour estimer l’évolution des prix, et donc par la suite une mesure synthétique de l’inflation, l’INSEE calcule l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) et sa variation à travers le temps.
Qu’est-ce qu’un indice ?
L’IPC est un indice. Il permet de décrire la variation d’une grandeur, en l’occurrence les prix à la consommation. Les statisticiens de l’INSEE déterminent une valeur de référence, qu’ils utilisent pour la comparer à toutes les valeurs suivantes ou précédentes.
Ainsi, lorsque l’on prend pour référence l’année 2015 (base 100), et que l’on obtient un IPC à 112,01 en 2022, cela signifie que les prix à la consommation sont 12,01 % plus élevés en 2022 qu’en 2015.
Un objet ou un service vendu en moyenne 100 € en 2015 est vendu en moyenne 112,01 € en 2022.
L’IPC résume l’évolution des prix de nombreux biens et services
L’IPC permet de mesurer l’évolution du niveau général des prix, grâce à un indice unique. Les prix en question sont ceux d’un panier fixe de biens et de services. Cela signifie que l’on choisit un ensemble de produits et de prestations précis, et que l’on étudie l’évolution du prix de cet ensemble. La pertinence du contenu du panier est réévaluée tous les ans pour tenir compte des habitudes de consommation des ménages.
Les biens et services de ce panier sont répartis par l’INSEE en différentes catégories d’étude, dont les principales sont l’alimentation, le tabac, l’énergie, les produits manufacturés et les services. En plus de l’étude du panier global, il est donc possible d’étudier plus en détail l’évolution des prix, produit par produit. Dans le calcul de l’IPC, chaque catégorie possède une part proportionnelle à son importance moyenne dans le budget des ménages.
Par exemple, en 2023, les biens de la catégorie « alimentation » représentent 16,24 % des biens et services compris dans le panier de l’IPC.
On notera que ce panier constitue une moyenne visant à être le plus représentatif possible de la consommation des ménages. Par définition, il ne peut, toutefois, pas correspondre à la consommation de tous les ménages. Cette hétérogénéité explique pourquoi, en fonction de nos habitudes de consommation, on peut ressentir plus ou moins fortement l’inflation.
De la variation de l’IPC à l’inflation
Comment exprime-t-on les variations ?
L’inflation se calcule comme l’évolution en pourcentage de l’IPC. L’INSEE l’exprime en glissement annuel ou mensuel.
Sur un an ou sur un mois, de date à date, on compare la valeur de l’IPC, comme nous l’avons explicité précédemment.
En 2021 et 2022, les valeurs moyennes de l’IPC étaient respectivement de 106,45 et de 112,01. On en déduit alors le taux d’inflation en 2022, calculé comme le taux de variation de l’IPC : (112,01-106,45) / 106,45*100 = 5,2 %.
Quelle est la contribution réelle de chacune des catégories au taux d’inflation ?
Puisque les biens et services n’ont ni les mêmes caractéristiques ni le même poids dans le panier, l’évolution de leur prix ne participe pas de la même manière à la mesure de l’inflation. Ce mercredi, 31 mai, l’INSEE précise que la « baisse de l’inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l’énergie, de l’alimentation, des produits manufacturés et des services ».
Même si la part de l’alimentation n’est que de 16,24 % dans le calcul de l’IPC, le fort taux d’inflation de cette catégorie explique qu’elle contribue presque à la moitié de la valeur totale de l’inflation. Sur 5,1 % sur un an glissant, 2,3 points de pourcentage sont dus à la seule alimentation.