Le taux d’inflation, une mesure moyenne
L’inflation désigne l’augmentation durable du niveau général des prix. Elle est généralement mesurée par l’évolution d’un indice des prix à la consommation (IPC), calculé à partir des prix d’un panier composé de nombreux biens et services. La composition de ce panier est régulièrement révisée afin de représenter le plus fidèlement possible la consommation des ménages français. Le taux d’inflation constitue donc une moyenne et masque, par construction, des disparités. Celles-ci peuvent être substantielles.
Les effets hétérogènes de l’inflation sur les ménages ont, d’ores et déjà, fait l’objet de plusieurs études. Il y a un an, l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) observait par exemple que les ménages les plus modestes, ceux vivant en zone rurale ou encore ceux dont la personne de référence du ménage était âgée de plus de 75 ans ou agriculteur, étaient les plus touchés par l’inflation actuelle.
En revanche, les études portant sur les disparités géographiques récentes de l’inflation manquaient. Grâce à la publication de deux études de l’INSEE, il est possible d’estimer précisément l’ampleur des disparités d’inflation entre différentes régions françaises.
Il est tout à fait normal de constater des divergences de taux d’inflation à l’intérieur d’un territoire économique. Ces divergences existent dans toutes les régions du monde : en France, aux États-Unis, au sein de la zone euro, etc. Celles-ci peuvent s’expliquer par de nombreux facteurs, comme des dynamiques économiques et concurrentielles différentes, la géographie des régions considérées, des réglementations divergentes, etc.
Comparaison des prix entre la région parisienne et la province
Selon la première de ces études de l’INSEE portant sur l’année 2022, le niveau général des prix à la consommation était en région parisienne supérieur de 7,2 % au reste de la France métropolitaine (hors Corse). En fonction du poste budgétaire considéré, la différence peut être même plus marquée. C’est le cas par exemple des loyers d’habitation ou encore des prix d’hébergement, plus élevés respectivement de près de 40 % et de 29 % en région parisienne.
Ces écarts s’expliquent principalement par le niveau des salaires et le coût du foncier, plus élevés en moyenne en région parisienne. L’étude de l’INSEE note ainsi que le salaire horaire net est, en moyenne, supérieur en Île-de-France de 9 % pour les employés et de 28 % pour les cadres. Ces coûts plus élevés sont répercutés par les entreprises dans leurs prix de vente.
Des prix plus élevés dans les DOM
La deuxième étude menée par l’INSEE compare les prix dans les départements d’outre-mer (DOM) – Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte – et en France métropolitaine. En moyenne, le niveau général des prix est plus élevé dans les DOM qu’en France métropolitaine. Là aussi, des disparités existent, toutefois : alors qu’à La Réunion, les prix étaient, en 2022, plus élevés de 8,9 %, l’écart de prix atteignait près de 16 % en Guadeloupe !
L’écart de prix entre les DOM et la France métropolitaine est, en grande partie, dû aux produits alimentaires. Ces derniers – composantes importantes du budget des ménages – ont en effet des prix plus élevés de 30,2 % (à Mayotte) à 41,8 % (en Guadeloupe) par rapport à la France métropolitaine, notamment en raison des coûts liés aux importations.