Critères ESG, taxonomie, placements « verts » … Les placements responsables ont la cote chez les moins de 35 ans ! Même si la notion de durabilité reste difficile à appréhender.
Le développement durable : un enjeu important
Une étude récente de l’Autorité des marchés financiers (*) a pour objectif de cibler les attentes des investisseurs en matière de financement durable. Un sujet important pour les Français, qui s’impose dans leur quotidien : 66 % des personnes sondées jugent que ces enjeux sont importants, voire très importants, que ce soit en termes de consommation, de choix alimentaires, de déplacement… mais également en matière d’épargne et de placement (54 %).
Pour autant, ce critère n’est pas le premier pris en considération avant la prise de décision : la sécurité, la rentabilité et la disponibilité figurent en haut du palmarès, loin devant les notions sociales et environnementales.
Un sujet particulièrement important pour les jeunes : « le rajeunissement de la population des investisseurs, que l’AMF constate depuis 3 ans, est porteur d’une transformation majeure des attentes en matière d’épargne. 58 % des moins de 35 ans expriment de l’intérêt pour les placements responsables » explique l’AMF dans la lettre de l’observatoire de l’épargne. L’étude révèle ainsi que la moitié des investisseurs ont moins de 35 ans, contre 30 % en 2022.
Finance responsable : des connaissances qui restent limitées
Les nouveaux détenteurs sont certes deux fois plus nombreux à bien connaitre les concepts du développement durable (critères ESG, taxonomie…), et enclins à continuer à investir. La notoriété de ces placements et de leur impact s’est améliorée. Mais les connaissances restent floues. 72 % du panel déclare ne pas avoir connaissance des différentes façons d’investir de façon responsable ou durable. D’où un besoin croissant d’en savoir plus : 43 % se disent intéressés d’en savoir plus.
Placements responsables : des labels à mieux faire connaitre
Si le label ISR (investissement socialement responsable) devient un peu plus connu des investisseurs (29 %, + 3 points par rapport à 2021), la confiance n’est pas installée : seuls 19 % des personnes interrogées déclarent avoir totalement confiance (et 45 % moyennement confiance).
Pour le label Greenfin, ces scores sont légèrement plus élevés, à respectivement 24 et 48 %. Manque de de transparence et confusion (coexistence de plusieurs labels) sont les principaux motifs d’insatisfaction.
Rôle des conseillers financiers
Les conseillers financiers constituent la source d’information privilégiée de 60 % des personnes intéressées à en savoir plus. Et comme le précise l’AMF, « dans le cadre d’une recommandation d’investissement, les conseillers doivent désormais interroger leurs clients sur leurs préférences de durabilité ». Un Français sur 10 a indiqué avoir eu à répondre à des questions de son conseiller sur ses préférences en la matière. Parmi eux, une majorité (environ 60 %) se souvient d’avoir été interrogée assez précisément.
(*) étude réalisée en avril 2023 par OpinionWay auprès d’un échantillon de 2001 personnes selon la méthode des quotas.