Dotée de solides fondamentaux, la Nouvelle-Zélande est toutefois confrontée à de nombreux défis, parmi lesquels figurent de fortes tensions sur le marché immobilier, des difficultés à respecter ses engagements en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre et des inégalités socio-économiques marquées entre les différentes ethnies.
Nouvelle-Zélande : de solides fondamentaux économiques
Île située dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, la Nouvelle-Zélande est un pays de près de 5,2 millions d’habitants, d’une superficie totale de 268 680 km². Il s’agit de l’un des pays les plus riches du globe. Avec un produit intérieur brut (PIB) par habitant de 48 249 dollars, la Nouvelle-Zélande se classe, en effet, au 22e rang mondial selon les données de la Banque mondiale. À titre de comparaison, le PIB par habitant s’élève, en France, à 40 963 dollars. La Nouvelle-Zélande tire notamment profit de son ouverture vers l’extérieur. Le pays accueille de nombreux touristes et profite de la proximité géographique avec l’Asie pour maintenir ses exportations à un niveau élevé. Pays relativement riche, la Nouvelle-Zélande jouit également d’un niveau de développement particulièrement élevé. Son indice de développement humain (IDH) atteint 0,937 en 2021, classant le pays au 13e rang mondial à égalité avec la Belgique. Cette performance s’explique notamment par un niveau d’éducation élevé : la durée attendue de scolarisation y atteint 20,3 années, le deuxième plus haut niveau au monde derrière l’Australie.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) définit la durée attendue de scolarisation comme « le nombre total d’années de scolarisation dont un enfant en âge scolaire peut bénéficier si les tendances dominantes des taux de scolarisation par tranche d’âge restent inchangées pendant toute sa vie ».
Le dynamisme structurel du marché du travail constitue un autre atout de l’économie néo-zélandaise. Le taux de chômage n’y atteint, en effet, que 3,6 %, l’un des niveaux les plus faibles au sein de l’OCDE et très proche du plein-emploi.
Les finances publiques néo-zélandaises apparaissent, par ailleurs, comme saines. La crise économique provoquée par la pandémie de Covid-19 a, certes, provoqué des déficits budgétaires, mais le gouvernement prévoit le retour des excédents à partir de 2024. De plus, la dette publique est contenue et ne dépasse pas 60 % du PIB.
La Nouvelle-Zélande est l’un des premiers États au monde à prendre directement en compte le bien-être de la population dans l’établissement de son budget. Par exemple, le « budget bien-être » 2022 incluait des objectifs d’amélioration de la santé physique et mentale de la population, de réduction des inégalités entre les Maoris et les non-Maoris ou encore de baisse de la pauvreté infantile.
Une conjoncture légèrement défavorable
Malgré ces bons fondamentaux macroéconomiques, la Nouvelle-Zélande connaît actuellement quelques difficultés conjoncturelles.
Le pays est, tout d’abord, entré en récession au premier trimestre 2023 : son PIB a diminué au cours de deux trimestres consécutifs. Principale responsable de ce phénomène, la contraction de la demande est, elle-même, causée par la forte augmentation des taux d’intérêt directeurs décidée par la Banque centrale néo-zélandaise en réaction à la forte inflation que connaît actuellement le pays.
En juin 2023, le taux d’inflation s’élevait, en effet, à 6 % en rythme annuel.
La Nouvelle-Zélande confrontée à plusieurs défis
Jouissant d’atouts économiques indéniables, la Nouvelle-Zélande n’en est pas moins confrontée à des défis de taille. Nous en avons sélectionné trois.
Tensions sur le marché immobilier
En premier lieu, le pays connaît de fortes tensions sur le marché immobilier. Se loger est devenu quasiment inabordable pour une partie de la population : près de 55 % des bas revenus consacrent plus de 40 % de leur budget à l’immobilier, un record au sein de l’OCDE ! En cause ? La très forte augmentation des prix de l’immobilier par rapport aux revenus des ménages depuis 2000. Selon des données de l’OCDE, le ratio prix de l’immobilier / revenu des ménages a en effet progressé de près de 120 % en Nouvelle-Zélande au cours des 23 dernières années. C’est beaucoup plus que la moyenne des pays de l’OCDE (+29 %). Cette augmentation plus rapide des prix de l’immobilier par rapport aux revenus des ménages signifie une chute drastique du « pouvoir d’achat immobilier » de la population néo-zélandaise.
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Des mesures environnementales insuffisantes
Le respect de ses engagements environnementaux constitue un autre défi majeur pour la Nouvelle-Zélande. Selon des projections menées par le ministère de l’Environnement, les mesures actuellement décidées seront très largement insuffisantes pour satisfaire les objectifs fixés. Elles permettraient, en effet, de réduire les émissions de gaz à effet de serre de l’ordre de 28 % d’ici à 2050, bien loin des 58 % espérés.
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Des inégalités socio-économiques marquées entre les différentes ethnies
De fortes inégalités sociales et économiques caractérisent, enfin, la Nouvelle-Zélande. Bien qu’en régression depuis plusieurs décennies, elles restent particulièrement marquées lorsque l’on compare la situation des Maoris et celle des autres ethnies composant la population.
Les Maoris désignent le peuple autochtone. Ils représentent actuellement environ 15 % de la population néo-zélandaise.
En particulier, les Maoris disposent d’une espérance de vie plus faible, sont davantage frappés par la pauvreté et le chômage.