L’Uruguay, le bon élève de l’Amérique latine
Pays d’une superficie de 176 215 km² et de 3,4 millions d’habitants, l’Uruguay fait figure de « bon élève » de l’Amérique latine au niveau économique. Situé au sud du Brésil et à l’est de l’Argentine, le pays se distingue sur plusieurs plans. Il dispose, tout d’abord, du produit intérieur brut (PIB) par habitant le plus élevé de la région, avec 20 795 dollars en 2022 selon les données de la Banque mondiale, loin devant ses deux voisins : l’Argentine (13 686 dollars) et le Brésil (8 918 dollars).
À titre de comparaison, le PIB / habitant moyen en Amérique latine est de 9 474 dollars.
La pauvreté est, par ailleurs, relativement faible en Uruguay. Selon les données de la Banque mondiale, environ 16 personnes sur 1000 y vivent avec moins de 6,85 dollars par jour. Une nouvelle fois, l’Uruguay se distingue nettement de ses voisins, l’Argentine et le Brésil, où ce taux atteint respectivement 34 ‰ et 117 ‰.
De plus, selon le classement établi par l’hebdomadaire britannique The Economist en 2022, l’Uruguay se classe au 11e rang des nations selon l’indice de démocratie. Ce dernier est calculé en tenant compte de nombreux critères : processus électoral et pluralisme, libertés civiles, fonctionnement du gouvernement, participation politique, etc. Preuve de la solidité de ses institutions, l’Uruguay est ainsi considéré par The Economist comme « démocratie à part entière », devant des pays comme l’Allemagne ou encore la France. Le contraste avec les autres pays d’Amérique latine est, une nouvelle fois, saisissant : l’Argentine et le Brésil se classent respectivement au 50e et 51e rang de ce classement.
L’indice de développement humain de l’Uruguay atteint, en 2021, 0,809, ce qui place le pays au 58e rang mondial, à égalité avec le Costa Rica.
Enfin, l’Uruguay dispose d’un État-providence parmi les plus généreux de la région : assurance-chômage, transferts aux familles à faible revenu, système public de soins de santé, etc. Par exemple, près de 90 % de la population uruguayenne de plus de 65 ans est, selon la Banque mondiale, couverte par un système de retraite, un niveau record en Amérique latine !
Une inflation persistante en Uruguay
L’Uruguay se caractérise également par une inflation persistante. Au cours des 15 dernières années, le taux d’inflation, mesurant l’évolution des prix à la consommation, a systématiquement été supérieur à 6 %. En 2022, il atteignait 9,1 % selon les données de la Banque mondiale. Ces taux restent, certes, bien éloignés des records historiques enregistrés par le pays – en 1968, 1990 et 1991, l’inflation annuelle a ainsi dépassé la barre des 100 % –, mais ils restent loin des 5 %, cible d’inflation retenue cette année par la Banque centrale uruguayenne.
La Banque centrale uruguayenne va-t-elle gagner son combat contre l’inflation ?
Contrairement à la trajectoire observée pour la plupart des banques centrales dans le monde, la Banque centrale uruguayenne devrait réduire, à nouveau – elle a déjà procédé à trois baisses en 2023 –, ses taux d’intérêt directeurs au cours du mois d’octobre. La raison ? L’inflation vient d’atteindre en Uruguay son niveau le plus bas depuis 2005 : 4,1 % en août en rythme annuel. La Banque centrale uruguayenne semble donc en passe de remporter son combat contre l’inflation… au prix, il est vrai, de taux d’intérêt particulièrement élevés ! Le principal taux d’intérêt directeur est, actuellement, fixé à 10 %.
Une économie ouverte vers l’extérieur
Autre caractéristique de l’économie uruguayenne : son ouverture vers l’extérieur. Membre du Mercosur, l’Uruguay entretient des relations commerciales privilégiées avec ses pays voisins, mais également avec la Chine, l’Union européenne et les États-Unis. Pékin est ainsi le premier partenaire commercial de l’Uruguay, devant le Brésil.
Parmi les principales exportations de l’Uruguay, on compte notamment des matières premières (viande bovine, soja, produits laitiers, riz, produits du bois, etc.) et des services (en particulier le tourisme vers le Brésil et l’Argentine).
L’Uruguay affiche, toutefois, un léger déficit de sa balance courante, signe que le montant de ses exportations est inférieur à celui de ses importations. Parmi celles-ci, on trouve notamment du pétrole brut, des automobiles, des médicaments, du matériel de transmission et de radiodiffusion, etc.
Le Marché commun du Sud, ou Mercosur, est un accord commercial signé en 1991 afin de permettre la libre circulation des biens, des services et des facteurs de production entre plusieurs pays d’Amérique latine. À l’heure actuelle, le Mercosur regroupe le Brésil, l’Uruguay, l’Argentine et le Paraguay.