Poursuite de la désinflation en zone euro
La désinflation se poursuit en zone euro. Cette situation se caractérise par une augmentation des prix, mais moins élevée que précédemment. Selon les premières estimations publiées par Eurostat, mardi 31 octobre, le taux d’inflation annualisé atteint, en effet, 2,9 % en octobre, contre 4,3 % en septembre et plus de 5 % au cours des mois précédents. L’inflation en zone euro se rapproche ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE) d’une augmentation des prix de 2 % à moyen terme.
Cette désinflation est le résultat du tournant monétaire opéré par la BCE. Désireuse de lutter contre le retour de l’inflation, l’institution de Francfort a augmenté à 10 reprises ses taux d’intérêt directeurs. Le taux principal de refinancement de la BCE est ainsi progressivement passé de 0 % en juin 2022 à 4,5 % aujourd’hui. En renchérissant le crédit, le durcissement de la politique monétaire de la BCE a contribué à freiner la consommation et l’investissement et donc à tempérer l’inflation.
Stagnation de l’activité économique de la zone euro
La baisse des taux d’inflation constitue une bonne nouvelle pour les économies européennes. Elle a cependant été obtenue au prix d’une stagnation de l’activité économique. Selon les estimations d’Eurostat, le produit intérieur brut (PIB) a baissé de 0,1 % au troisième trimestre 2023, après avoir progressé de 0,2 % au trimestre précédent. Sur les douze derniers mois, l’activité économique stagne en zone euro (+ 0,1 %). Enfin, le PIB n’a progressé que de 2,7 % par rapport au quatrième trimestre 2019.
Si l’on s’intéresse à l’évolution de l’activité économique à l’intérieur de la zone euro, on note que la meilleure performance est à mettre à l’actif de la Lettonie, dont le PIB a progressé de 0,6 % entre juin et octobre 2023. Cette reprise économique met ainsi fin à la récession que traversait la Lettonie depuis le début de l’année. La Belgique (+ 0,5 %) et l’Espagne (+ 0,3 %) tirent également leur épingle du jeu. En France, le PIB a légèrement cru au cours de ce troisième trimestre (+ 0,1 %), après avoir augmenté de 0,6 % au trimestre précédent. Enfin, l’Estonie et l’Autriche se trouvent actuellement en récession : le PIB est en recul depuis au moins deux trimestres consécutifs.
Les statistiques sur l’activité économique de l’Irlande sont à prendre avec précaution et ne sont que peu comparables à celles des autres pays membres de la zone euro : elles dépendent en effet largement de la performance des multinationales, comme Apple, Meta (Facebook) ou encore Microsoft, implantées sur son territoire. C’est la raison pour laquelle, certains économistes plaident pour le calcul d’indicateurs pour la zone euro excluant l’Irlande.