Bourses mondiales : des sommets atteints en 2023
Le point commun entre le Nasdaq, le S&P 500 et le Nikkei ? Ces trois indices boursiers ont terminé l’année 2023 à des niveaux élevés, proches de leurs records historiques respectifs et en très forte progression par rapport à fin 2022. Dans ce comparatif, la meilleure performance annuelle est l’œuvre du Nasdaq : l’indice a progressé de 44,5 % en 2023. Suivent le Nikkei (+28,2 %) et le S&P 500 (+24,7 %).
Le Nasdaq, ou plus exactement le « Nasdaq Composite », est l’indice boursier calculé à partir de l’évolution des cours des actions de l’ensemble des sociétés cotées sur le Nasdaq, la bourse américaine spécialisée dans les valeurs technologiques. Le Nikkei est, quant à lui, l’indice de référence de la Bourse de Tokyo : il est établi à partir du cours de 225 sociétés. Enfin, le S&P 500 est un indice de référence des bourses américaines, composé, comme son nom l’indique, des actions de 500 sociétés.
Le CAC 40, indice phare de la Bourse de Paris, a, quant à lui, fait encore mieux en franchissant, à plusieurs reprises au cours de l’année, son précédent record (7376,37 points en clôture le 5 janvier 2022). Le 15 décembre 2023, le CAC 40 clôturait ainsi à 7596,91 points. Sur l’ensemble de l’année, la progression de l’indice s’élève à près de 14 %.
Seule exception à ce tableau : l’indice FTSE100, représentant l’évolution de la valeur des 100 entreprises britanniques les plus importantes cotées à la Bourse de Londres, finit l’année 2023 en très légère hausse : +2,4 %.
Des gagnants et des perdants en bourse
Un indice boursier permet de mesurer la performance globale d’un marché. Il s’agit d’une moyenne établie à partir de l’évolution des cours des actions des entreprises composant l’indice et pondérée par le poids de ces entreprises. L’évolution d’un indice boursier masque donc des disparités pouvant être fortes. Par exemple, le CAC 40 progressait de près de 14 % en 2023. Dans le même temps, l’action Stellantis a vu sa valeur augmenter de 37 %, tandis que celle de Sanofi a stagné (-0,1 %).
Comment peut-on expliquer l’excellente performance des bourses en 2023 ?
L’excellente performance de la plupart des marchés boursiers mondiaux peut s’expliquer par de multiples facteurs. Tout d’abord, les économies avancées ont, de manière générale, fait preuve de résilience en 2023. En particulier, les marges des entreprises se sont maintenues à de hauts niveaux et les perspectives de profit de nombreuses sociétés cotées demeurent élevées, malgré les tensions géopolitiques actuelles. C’est particulièrement vrai pour les secteurs du luxe et des nouvelles technologies. À la Bourse de Paris, les trois sociétés les plus importantes en termes de capitalisation, à savoir LVMH, L’Oréal et Hermès, ont vu leurs cours progresser respectivement de 7,9 %, 35,1 % et 32,8 %. Or, à elles seules, ces valeurs pèsent près d’un tiers dans la composition de l’indice CAC40.
Par ailleurs, les cours boursiers ont été stimulés par les programmes de rachats d’action poursuivis par de nombreuses entreprises. Selon les calculs de S&P Global – société américaine spécialisée dans l’information financière –, les entreprises dont les actions entrent dans la composition du S&P 500 ont racheté pour 576 milliards de dollars d’actions au cours des trois premiers trimestres 2023, un montant certes en baisse par rapport à 2022 (depuis 2023, les rachats d’actions sont taxés à hauteur de 1 % aux États-Unis) mais qui demeure considérable ! Selon la lettre Vernimmen.net, les rachats d’actions par les entreprises du CAC 40 ont, par ailleurs, représenté 30,1 milliards d’euros. Au Japon, enfin, les programmes de rachats d’actions annoncés ont affiché des montants records.
Enfin, les marchés boursiers ont bénéficié, au dernier trimestre 2023, d’un regain d’optimisme alimenté par la poursuite de la désinflation et les déclarations des banquiers centraux laissant entrevoir un desserrement prochain des politiques monétaires. L’inflation a, en effet, atteint 3,1 % en novembre aux États-Unis et 2,9 % en décembre en zone euro, en forte baisse par rapport à décembre 2022. À cette date, l’inflation annualisée était de 9,2 % en zone euro et de 6,5 % outre Atlantique. S’il convient de rester prudent face à ce mouvement de désinflation, celui-ci a conduit les Banques centrales à ne plus augmenter leurs taux d’intérêt directeurs et pourrait, à terme, déboucher sur un assouplissement des politiques monétaires. La Réserve Fédérale (FED) a ainsi suggéré, à la suite de sa réunion du 13 décembre dernier, que plusieurs baisses de taux d’intérêt directeurs pourraient avoir lieu en 2024.