Évolution du nombre de milliardaires et de leur patrimoine
Selon le magazine Forbes, on comptait, en 2023, 2 640 milliardaires dans le monde, c’est-à-dire d’individus dont la valeur du patrimoine total dépasse un milliard de dollars. Ce nombre est en légère diminution par rapport à 2022 et 2021, années au cours desquelles on dénombrait respectivement 2 668 et 2 755 milliardaires. C’est, toutefois, significativement plus qu’avant la pandémie de Covid-19 : avant 2020, on comptait environ 2 200 milliardaires dans le monde.
En 2023, chacun des 2 640 milliardaires possédait, en moyenne, un patrimoine d’une valeur de 4,6 milliards de dollars.
Le patrimoine cumulé de ces 2 640 milliardaires a atteint, en 2023, 12 200 milliards de dollars. Là aussi, ce montant est en légère baisse par rapport aux deux années précédentes… mais en forte progression par rapport à la période précédant la pandémie de Covid-19. En 2018 et 2019, le patrimoine cumulé des milliardaires était en effet respectivement de 9 100 et 8 700 milliards de dollars. L’un des facteurs permettant d’expliquer la forte progression du patrimoine cumulé des milliardaires au cours des cinq dernières années est l’excellente tenue des marchés boursiers. Entre 2018 et 2023, les indices Nikkei 225, Dow Jones et CAC 40, indices phares des Bourses de Tokyo, New-York, et Paris, ont ainsi respectivement progressé de 67,2 %, 61,6 % et 59,5 %.
La liste des milliardaires en temps réel
Certains médias américains ont développé des outils permettant d’évaluer la fortune des milliardaires en temps réel, à partir notamment de l’évolution des cours de bourse.
Le 19 janvier, le podium de la real-time billionaires list estimée par Forbes était composé d’Elon Musk (225,1 milliards de dollars), Bernard Arnaud (179,1 milliards de dollars) et Jeff Bezos (175,7 milliards de dollars).
Faut-il taxer le patrimoine des milliardaires ?
Le patrimoine de ces milliardaires n’est que très faiblement taxé. Selon le dernier rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité, les milliardaires ont, en effet, des taux d’imposition effectifs compris entre 0 et 0,5 % de leur patrimoine. Cela est notamment rendu possible par l’utilisation de sociétés-écrans. L’utilisation de telles sociétés permet aux riches propriétaires de sociétés cotées en bourse d’éviter de payer l’impôt sur le revenu au titre de ces dividendes.
Prenons l’exemple d’un investisseur domicilié fiscalement en France. S’il reçoit directement des dividendes d’une société, ceux-ci seront taxés au taux global de 30 % au titre du prélèvement forfaitaire unique (PFU ou flat tax).
En revanche, si ces dividendes sont perçus indirectement via une société-écran, le PFU ne s’applique pas, permettant ainsi d’éviter de payer un impôt sur ces revenus. Cela tient au régime fiscal mère-fille, grâce auquel « l’associé personne morale d’une société qui verse des dividendes peut bénéficier d’une exonération de 95 % du montant des dividendes », comme l’explique le site service-public.fr.
Dans ce contexte, l’Observatoire européen de la fiscalité propose d’instaurer, à l’échelle mondiale, une taxe minimale de 2 % sur le patrimoine des milliardaires. Destinée à renforcer la justice sociale et à retrouver une certaine progressivité dans l’imposition, une telle mesure permettrait, en outre, de générer des recettes fiscales supplémentaires. L’Observatoire les estime à environ 214 milliards de dollars. En Europe, par exemple, les recettes fiscales atteindraient 42,3 milliards de dollars, contre 6 milliards de dollars actuellement.