Un déficit public de 154 milliards d’euros
Arrêt dans la réduction des déficits publics
Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) mardi 26 mars, le déficit public de la France a finalement atteint 154 milliards d’euros en 2023, soit 5,5 % du PIB. Le déficit public se creuse donc, à nouveau : il était de 4,8 % en 2022. L’année 2023 marque donc un temps d’arrêt dans la réduction des déficits publics observée depuis plusieurs années : le déficit public était de 8,9 % en 2020 – un montant record en raison de la pandémie de Covid-19 – et de 6,6 % en 2021.
En dehors de la période récente marquée par la pandémie de Covid-19, il faut remonter aux années 2009-2010 pour retrouver des déficits publics aussi élevés. Ils étaient alors la conséquence de la crise des subprimes.
Un déficit public plus élevé qu’anticipé
Situation embarrassante pour le gouvernement, le déficit public est sensiblement plus important qu’anticipé. Lors de la présentation du projet de loi de finances 2024 en septembre 2023, l’exécutif tablait sur un déficit pour 2023 de 4,9 % du PIB. Dès lors, l’objectif de redresser les comptes publics et de ramener le déficit public à un niveau inférieur à 3 % du PIB en 2027, tel que formulé dans la loi de programmation des finances publiques, semble difficilement atteignable.
Cette situation s’explique par une faible progression des recettes publiques par rapport aux dépenses. Les premières se sont élevées à 1 453,4 milliards d’euros, en hausse de 2 % par rapport à l’année précédente, tandis que les secondes étaient de 1 607,4 milliards d’euros, soit une augmentation de 3,7 % en comparaison avec 2022.
La dette publique représente 110,6 % du PIB
Fin 2023, la dette publique s’élevait à 3 101,2 milliards d’euros, soit 110,6 % du PIB. Cela représente une augmentation de 147,3 milliards d’euros au cours de l’année. Toutefois, les engagements financiers des administrations publiques – État, organismes d’administration centrale et administrations publiques locales et de sécurité sociale – ont progressé moins rapidement que le PIB. La dette publique représentait, en effet, 111,9 % et 113 % respectivement fin 2021 et fin 2022.
La dette de l’État, d’un montant de 2 513,5 milliards d’euros, pèse pour plus de 80 % dans l’endettement total des administrations publiques. Suivent ensuite les administrations de sécurité sociale (263,7 milliards d’euros, soit 8,5 % du total), les administrations publiques locales (250,4 milliards d’euros, soit 8,1 %) et les organismes divers d’administration centrale (73,7 milliards d’euros, soit 2,4 %).