L’arrondi solidaire : un micro-don au bénéfice d’associations
Au moment du passage en caisse, les enseignes proposent à leurs clients d’arrondir le montant total de leurs achats à l’euro supérieur et de verser la différence à une association.
Ce système est dénommé « l’Arrondi ». Cet acte « solidaire » constitue une source de financement à la disposition des associations et entreprises solidaires sélectionnées par l’enseigne de distribution.
C’est dans ce contexte que Bruno Le Maire, ministre de l’Économie des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, a annoncé la mise en place, effective à partir du 1er avril 2024, d’un arrondi solidaire à destination du Trésor public. L’objectif affiché est de réduire le déficit public de la France grâce à la contribution de millions de consommateurs. En effet, Bercy a calculé que si les 30 milliards de tickets de caisse annuellement générés en France donnaient lieu à une contribution de 10 centimes d’euros, cela permettrait de renflouer les caisses de l’Etat à hauteur de 3 milliards par an .
Le déficit public pour 2023 est de 154 Mds d’euros en 2023.
Évidemment, plus les dons seront élevés, plus l’effet sur les finances publiques sera positif.
Les contributions volontaires au budget de l’État : des précédents
En demandant aux particuliers de contribuer directement au rétablissement des finances publiques, Bruno Le Maire s’inscrit dans la droite ligne de nombreux exemples historiques.
Les révolutionnaires sont ainsi parmi les premiers en France à demander une contribution aux citoyens sur la base du volontariat. L’idée est reprise et étendue dans les années 1920. Alors que la France connaît de graves déséquilibres budgétaires et monétaires à la suite de la Première Guerre mondiale, le gouvernement d’Aristide Briand fait, en 1926, appel à la générosité publique. Le Cartel des Gauches compte alors sur cet « impôt volontaire » pour rembourser une partie de la dette publique. La seule « contrepartie » à l’époque est une mention de tous les contributeurs volontaires dans le Journal Officiel. Interrogé sur ce point, Bruno Le Maire a affirmé que le projet n’était pas d’actualité, dans la mesure où il compte sur un soutien massif des consommateurs et où il préfère conserver l’anonymat des contributeurs.
Ne croyez pas tout ce que vous lisez sur Internet
Évidemment, cette actualité est une farce pour le 1er avril.
Mais les chiffres du déficit public sont confirmés.