Dérèglement climatique : une perte annuelle d’environ 38 000 milliards de dollars
Selon une étude parue le 17 avril dernier dans Nature, le dérèglement climatique pourrait coûter, en moyenne, près de 19 % de produit intérieur brut (PIB) chaque année d’ici 2050, soit environ 38 000 milliards de dollars (si on rapporte cela à la valeur actuelle du PIB mondial) ! Ce coût est calculé par rapport à un scénario, hypothétique, sans réchauffement climatique. Le dérèglement climatique étant un phénomène cumulatif, son coût est croissant dans le temps.
Les économistes à l’origine de cette étude montrent que la plupart des régions du monde seront affectées, même si l’impact du dérèglement climatique devrait être plus prononcé dans l’Asie du Sud et en Afrique. La perte de revenu global devrait y atteindre 22 %, contre 11 % en Europe et aux États-Unis.
L’impact du dérèglement climatique est plus prononcé pour les régions situées dans des latitudes basses. Or, ces régions sont, actuellement, en moyenne moins riches et ont, historiquement, moins contribué aux émissions de gaz à effet de serre. L’impact du dérèglement climatique est donc source d’inégalités.
Le dérèglement climatique a un impact sur l’économie mondiale à travers de multiples canaux. Les conditions météorologiques extrêmes qu’il engendre entraînent, tout d’abord, des détériorations et des destructions d’infrastructures. Ils pèsent également sur les rendements agricoles et la productivité globale.
L’étude de Nature sur le coût du dérèglement climatique
Réalisée par trois chercheurs allemands, l’étude publiée dans Nature s’appuie, pour parvenir à ces résultats, sur des données économiques et climatiques des quarante dernières années de près de 1600 régions du globe. Cette richesse des données permet notamment aux auteurs de cette étude de raisonner à un niveau infranational.
Le coût du dérèglement climatique dépasse le coût de l’action climatique
L’autre enseignement majeur de cette étude parue dans Nature est le fait que le coût de la lutte contre le réchauffement climatique est, dès à présent, plus faible que son coût. Cela justifie, sur le plan économique – même si, en matière climatique, de nombreux autres aspects seraient à considérer – de lutter contre le réchauffement climatique. Plus précisément, l’étude estime que le coût du dérèglement climatique est 6 fois plus élevé que le montant des investissements à réaliser pour parvenir à limiter le réchauffement climatique à +2°C par rapport à l’ère préindustrielle.