Une étude publiée récemment par la Fédération bancaire française (FBF), reprenant les chiffres de la Banque de France et d’autres institutions, confirme la solidité de l’épargne en France fin 2023 avec un taux d’épargne élevé à 17,5 %.
L’enquête de conjoncture sur l’année 2023 de la Banque de France souligne cependant que si l’épargne brute est en hausse par rapport à 2022, les flux nets de placements financiers ont ralenti en 2023.
Le taux d’épargne des Français se stabilise à 17 % en 2023
La France confirme son statut de pays d’épargnants : avec un taux de 17,5 % fin 2023, l’épargne des ménages français est une des plus importantes de la Zone Euro, loin devant l’Espagne (13,1 %) et l’Italie (8,9 %), mais néanmoins derrière l’Allemagne et son taux d’épargne de 20,4 %.
Le taux d’épargne mesure la part du revenu disponible brut qui n’est pas utilisée par les ménages en dépense de consommation finale. Il est égal au rapport entre l’épargne des ménages et le revenu disponible brut (Source : INSEE).
L’étude de la FBF montre que cette stabilisation du taux d’épargne autour de 17 % en 2023 doit être comparée à la fois au taux d’épargne avant Covid (15,2 % au 4e trimestre 2019), au pic d’épargne atteint pendant le confinement du second trimestre 2020 (26,1 %) et à la moyenne constatée depuis 2000, qui est de 15 %.
Les flux nets d’épargne des ménages sont en hausse en 2023
L’année dernière, les flux d’épargne ont légèrement augmenté par rapport à 2022, passant de 291,7 Milliards € à 315,2 Milliards €, ce qui représente un niveau « élevé », selon la Banque de France.
Les quatre moyennes trimestrielles constatées en 2023 sont en effet sensiblement plus élevées que la moyenne trimestrielle de long terme 2013/2023 hors Covid qui affiche 55, 5 Milliards € en comparaison, la moyenne constatée de la période 2012/2023 n’était que de 235 M€.
Les flux d’endettement ont nettement ralenti
Les statistiques produites par la Banque de France indiquent une nette baisse des flux nets d’endettement (qui mesurent les nouveaux emprunts) puisque ces flux passent de 83,2 Milliards € à 21,2 Milliards €. Si ce flux net se rapproche de la moyenne de la période 2013/2023, qui était de 13,3 Mds €, son niveau, particulièrement bas par rapport à l’année précédente, traduit une forte baisse du recours à l’emprunt par les ménages français en 2023.
Les flux de placements financiers ont nettement ralenti
En revanche, les principaux placements financiers sont moins élevés qu’en 2022 (110 Mds € après 166 Mds €), mais ils retrouvent leur niveau d’avant Covid (100 Mds € en 2019).
Dans le détail, les flux nets d’épargne investis en produits de taux (numéraire et dépôts à vue, dépôts bancaires rémunérés, OPC, titres de créances et assurance-vie en euros) diminuent nettement par rapport à 2022 (100,2 M€ contre 74,2 M€) en raison principalement d’une forte décollecte sur les dépôts à vue, ainsi que les flux investis en produits de fonds propres (actions cotées ou non, assurance-vie et épargne retraite en UC) qui baissent sur la même période de 60,8 M€ à 37,5 M€, sous l’effet d’importants transferts d’actions cotées.
Le début de 2024 indique une poursuite de la décollecte sur les dépôts à vue, un flux faiblement positif sur l’épargne réglementée, et un net rebond de l’assurance-vie en unités de compte (UC).