Le Cercle de l’Epargne (*) a publié récemment sa 11e étude sur « Les Français, l’épargne et la retraite », réalisée par l’IFOP. Publiée après l’entrée en vigueur de la réforme des retraites et une forte période d’inflation (2022/2023), l’étude 2024 mets en avant trois tendances :
- Du coté des placements, l’assurance-vie se classe de nouveau en tête,
- La préoccupation des Français par rapport à leur niveau de vie de retraite reste forte,
- La préoccupation par rapport à l’état de dépendance et à son financement est également très forte.
L’assurance-vie reprend la tête des placements
Pour la première fois depuis 2016, l’assurance vie retrouve son rang de placement jugé le plus intéressant (61 %) juste devant le Livret A (60 %), qui était en tête en 2023.
Autre changement : le bien immobilier locatif qui figurait au troisième rang en 2023 (60 %) passe au quatrième rang (56 %), dépassé par le Plan d’Epargne retraite (PER), mesuré pour la première fois, avec 57 %, qui connait ainsi un fort impact. Viennent ensuite les actions (43 %), les parts de SCPI (42 %) et les cryptomonnaies (21 %).
Ce sont les plus de 65 ans qui valorisent le plus l’assurance-vie considérés comme un outil de précaution et de transmission. Les plus jeunes privilégient, eux, le Livret A, et les tranches intermédiaires, vont davantage vers le bien immobilier locatif et diversifient leurs placements financiers. La banque reste l’acteur financier de référence pour gérer ses produits d’épargne, suivie par les mutuelles et institutions de prévoyance.
La retraite continue de préoccuper les Français
Seulement un tiers des répondants de l’enquête (non retraités et retraités) estime qu’à la retraite, il ou elle vit ou vivra convenablement avec sa pension de retraite.
Ce chiffre baisse à 21 % parmi les actifs de plus de 50 ans, les plus jeunes (18/34 ans, estimant pour 38 % d’entre eux, qu’ils vivront convenablement. De même, 47 % des non retraités disposant de revenus élevés jugent que leur pension sera suffisante. L’écart est important entre les hommes (confiants à 38 %) et les femmes (confiantes à 21 %). Toutefois, les retraités, eux, déclarent pour 47 % d’entre eux, vivre correctement avec leur pension, même si le niveau de satisfaction baisse de 7 points par rapport à 2023.
2024 enregistre une nette remontée des non retraités déclarant placer de l’argent dans un produit d’épargne pour améliorer leur retraite. L’étude souligne que cette progression en 2024 concerne d’abord les classes moyennes (66 % contre 57% en 2023). 40 % des personnes à revenu modeste et 71 % des personnes à revenus élevés déclarent eux aussi, épargner en vue de leur retraite. Toutefois, ces progressions ne doivent pas masquer le fait que 42 % des Français, toutes catégories confondues, déclarent ne pas placer de l’argent en vue de leur retraite.
Le « bien vieillir » et la dépendance sont des enjeux majeurs
Pour les Français, le « bien vieillir » signifie d’abord « être en bon état physique » (72 % des réponses). L’autre aspiration est de rester dans son logement (pour 68 % les plus de 65 ans). Aller en maison de retraite est perçue comme la dernière des solutions. Les personnes qui sont, elles, en situation de dépendance vont dans le même sens : elles souhaitent rester près de leurs proches ou se rendre dans un « maison senior » adaptée à leur état.
L’étude note par ailleurs que les personnes qui craignent d’être un jour dépendante (près d’une sur deux de plus de 65 ans craint de l’être un jour), n’anticipent pas pour autant leurs besoins financiers futurs. Quand on interroge sur la façon financière d’y faire face, les Français citent d’abord la Sécurité sociale, ensuite la vente de son logement, ou la consommation de ses placements. 13 % comptent sur l’aide de leur famille.
(*) Enquête menée auprès d’un échantillon de 1 035 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus en mars 2024.
Le Cercle de l’Epargne est un groupe de réflexion dédié à l’épargne, la retraite et à la prévoyance.