Rebond de la finance solidaire en 2023

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Après une année 2022 en demi-teinte , le nombre d’épargnants à la recherche d’investissements à fort potentiel social ou environnemental a connu une forte augmentation en 2023. L’encours total de la finance solidaire a augmenté de 15 %.

D’après le baromètre FAIR – la Croix, la finance solidaire a bénéficié d’un élan important en 2023, de la part d’épargnants français souhaitant donner une dimension sociale et responsable à leurs investissements.

Finance solidaire : un encours de 30 milliards d’euros

Les encours liés de la finance solidaire ont atteint 30 milliards d’euro, soit une augmentation de 4 milliards d’euro en douze mois. Cela représente une hausse de 15 %, d’autant plus impressionnante après une année 2022 pendant laquelle les encours n’avaient augmenté que de 7,4 %.

Malgré cette belle progression, la finance solidaire ne représente qu’une infime partie (0,5 %) de l’épargne financière totale des Français. Bien que n’étant qu’à mi-chemin de l’objectif actuel de 1 %, l’impact positif des investissements solidaires est déjà puissant. Les fonds placés ont généré 680 millions d’euros, qui ont permis le financement de près de 1 500 projets respectueux de l‘environnement et de des normes sociales.  En outre, 8,5 millions d’euros ont été versés à des associations sous forme de dons, soit presque le double du montant enregistré en 2022.

Encours épargne solidaire

Comment devenir un épargnant solidaire ?

Le collectif d’acteurs financiers à impact social et environnemental, FAIR, propose trois manières de faire partie de cette alternative responsable. La première consiste à s’adresser à son établissement financier, qui peut proposer des placements d’épargne solidaire sous forme de livret bancaire, assurance-vie, fond commun de placement ou une société d’investissement (Sicav). Il est aussi possible de passer par le biais de son employeur, qui est dans l’obligation de proposer un fonds solidaire dans un Plan d’épargne entreprise (PEE) ou d’épargne retraite collective(PER) . L’investissement solidaire peut aussi se faire directement auprès d’une entreprise dont les engagements sont alignés aux valeurs de l’épargnant. 

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Parmi ces formes d’épargne solidaire, le baromètre relève une forte préférence pour l’épargne salariale solidaire, qui a fait l’objet d’une hausse de 2,7 milliards d’euros, soit 17,6 % depuis 2022. Au niveau national, elle représente maintenant 10 % de toute épargne salariale.

L’alternative qui arrive en seconde place concerne le secteur bancaire et les assurances, dans le cadre des placements collectifs. Ce canal a augmenté de 11 % en 2023, contre 5,5 % l’année précédente, malgré une décollecte de 63 millions d’euros enregistrée par les livrets d’épargne solidaire au profit des livrets réglementés, qui proposaient des taux plus avantageux.

L’investissement participatif directement auprès des entreprises à fort potentiel responsable a bénéficié d’une hausse de 10,8 %. Parmi les acteurs principaux de cette catégorie d’épargne se trouvent Habitat et Humanisme, France Active Investissement, Terre de Liens, dont la notoriété se traduit en risque faible aux yeux des investisseurs.

Zoom sur le “social business”

Le rapport de FAIR élargit son analyse de la finance participative en expliquant comment fonctionne le modèle du “social business”, popularisé par le gagnant du Prix Nobel de la paix 2006, Muhammad Yunus.

Il explique que le réchauffement climatique, le chômage et les inégalités ont été engendrés par le capitalisme, ce qui appelle donc un nouveau système qui viendrait complémenter l’actuel. Son souhait est d’apporter des solutions aux problèmes auxquels nos sociétés font face, non pas en accumulant de l’argent mais en se donnant des objectifs d’intérêt collectif.

Il en cite quelques exemples, tels que l’initiative entre une filiale de Danone et Grameen, la banque fondée par Yunus, qui produit des yaourts enrichis en micronutriments vendus à bas prix au Bangladesh, dans l’objectif d’améliorer l’alimentation locale sans forcément tirer de bénéfices.

Pour résumer selon ses propres mots, « si gagner de l’argent participe au bonheur, régler des problèmes sociaux ou environnementaux grâce à votre argent vous rentra encore plus heureux. ».