Jeux Olympiques : des primes de plus en plus élevées
Le Comité International Olympique (CIO) ne prévoit pas de récompenses monétaires pour les vainqueurs. C’est donc aux gouvernements et fédérations nationales de décider s’ils souhaitent distribuer des primes à leurs athlètes ou non. A l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, la récompense pour les athlètes français qui avaient atteint une place sur le podium était de 65 000 € pour une médaille d’or, 25 000 € pour l’argent et 15 000 € pour le bronze.
Les vainqueurs français des Jeux de Paris 2024 bénéficieront de dotations plus généreuses encore, qui s’élèvent à :
- 80 000 euros pour la première place,
- 40 000 euros pour la deuxième place,
- 20 000 euros pour la troisième place.
Depuis 2008, la France a un système de récompense harmonisé, c’est-à-dire que ses athlètes olympiques et paralympiques reçoivent des primes du même montant. Certains pays commencent tout juste à récompenser les vainqueurs des Jeux Paralympiques. C’est par exemple le cas de l’Australie, où les athlètes paralympiques ont dû faire appel aux donations du public dans le passé. Cette initiative a forcé le gouvernement à accepter que les primes soient identiques lors des Jeux de Paris.
Les entraineurs d’athlètes français médaillés sont eux aussi systématiquement récompensés par une prime équivalente à celle du vainqueur. Ils ont donc l’occasion de gagner 80 000, 40 000 ou 20 000 euros si leurs athlètes arrivent dans les trois premiers.
Certaines fédérations sportives internationales ont décidé de verser des primes aux gagnants des disciplines qu’ils dirigent, qui viendront s’ajouter aux récompenses versées au niveau national. C’est le cas de World Athletics, la fédération internationale d’athlétisme, et IBA, la fédération internationale de boxe. Les 48 médaillés d’or à l’issue des compétitions d’athlétisme recevront 50 000 dollars (soit environ 46 200 euros). Quant aux boxeurs, les athlètes qui atteignent le podium recevront 50 000, 25 000 ou 12 500 dollars selon la marche sur laquelle ils se positionnent. Leurs entraineurs de boxe et la fédération nationale recevront un paiement du même montant, qu’ils se partageront.
Ces deux initiatives reflètent la volonté des fédérations internationales de réduire les écarts existants entre les athlètes des pays défavorisés et ceux dont les pays ont plus de moyens. Elles visent à favoriser l’équitabilité du sport, ce qui est d’autant plus important pour les compétiteurs en athlétisme, qui représentent près de 20 % des athlètes olympiques.
Primes des athlètes dans jeux Olympiques dans les autres pays
Le montant et la nature des récompenses promises aux gagnants varie grandement suivant le pays qu’ils représentent. Alors que certains prévoient des verser des primes à six chiffres, d’autres souhaitent maintenir l’intégrité des jeux en ne versant aucunes primes aux médaillés. Parmi les pays les plus généreux, Hong-Kong prend la première place, suivi de près par Singapour et Taïwan. La prime la plus élevée pour accompagner la victoire d’une médaille d’or s’élève à 710 000 € (6 millions de dollars de Hong-Kong), suivie par Singapour, qui propose un montant de 680 000 € (1 million de dollars singapouriens). Les vainqueurs potentiels Taiwanais peuvent gagner 570 000 € (20 millions de dollars de Taiwan), auquel s’ajoute un paiement mensuel à vie de 3 500 €.
Grâce au nageur Joseph Schooling, Singapour a remporté sa première (et seule à ce jour) médaille d’or olympique aux JO de Rio en 2016 sur le 100m papillon. Cette victoire lui avait rapporté 700 000 €, dont il a reversé 20 % à l’association nationale de natation de Singapour.
Les athlètes peuvent aussi recevoir des récompenses plus originales, comme des appartements pour les athlètes Chinois et Malaisiens. Le gouvernement Indonésien a même offert une maison, un restaurant et des vaches à l’occasion d’une médaille d’or en badminton lors des JO de Tokyo !
A l’inverse, certains pays comme le Royaume-Uni, la Norvège et la Suède cherchent à valoriser le sentiment de fierté associé à l’obtention d’une médaille olympique et non le gain monétaire. Le Royaume-Uni par exemple ne récompense pas ses athlètes suivant leur place sur le podium olympique, mais leur verse à tous une bourse de 34 000 euros par le biais des fédérations.
Athlètes amateurs ou professionnels : des récompenses controversées
Jusqu’à 1986, les Jeux Olympiques étaient une arène de compétition uniquement pour athlètes amateurs. Avant cette date, les compétiteurs n’avaient pas le droit de s’enrichir grâce au sport, et pouvaient même se faire retirer leurs médailles si le comité olympique apprenait que cette règle avait été enfreinte.
Actuellement, la plupart des athlètes font du sport leur carrière professionnelle. L’esprit initial des Jeux reste toutefois enraciné dans les esprits de nombreux athlètes, comités olympiques et fédérations, qui jugent que les récompenses monétaires n’ont pas leur place sur un podium.