Sponsors des Jeux Olympiques : plusieurs niveaux de partenariat
Les organisateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris se sont entourés de 84 entreprises, qui ont financé plus du tiers du budget de l’évènement. Ces entreprises peuvent choisir entre plusieurs niveaux de partenariat, ce qui leur permet de moduler le montant qu’ils sont prêts à débourser et les droits qu’ils en retiennent. Pour la plupart, cela leur permet d’avoir un accès exclusif au marché créé par l’évènement sportif, ce qui représente un apport financier potentiel et un gain de notoriété considérable.
Sponsors historiques des Jeux Olympiques
Les sponsors historiques, qui travaillent avec le Comité International Olympique (CIO) et soutiennent les Jeux sur l’ensemble du territoire sont appelés les partenaires mondiaux. Ce parrainage du plus-haut calibre leur donne des droits de marketing à l’international, et une exposition des plus importantes lors de l’évènement.
Parmi ces quatorze entreprises, on retrouve par exemple VISA qui a obtenu l’exclusivité des paiements par carte bancaire, Coca-Cola qui distribue des gobelets consignés et des boissons produites par le groupe (Coca Zero, Fuze Tea, Minute Maid, Powerade etc.), ou encore Atos qui est le fournisseur unique de systèmes informatiques (hors billetterie et contrôle anti-dopage).
Entreprises partenaires Paris 2024
Il existe aussi des « partenaires domestiques », qui sont spécifiquement affiliés à l’évènement de Paris 2024. Ils ont le choix entre trois statuts : partenaire premium, partenaire officiel et supporteur officiel, qui leur octroie des droits différents :
Partenaires premium des Jeux Olympiques
Les partenaires premium doivent dédier l’équivalent de 100 à 150 millions d’euros en prestation ou cash. Grâce à cette contribution financière considérable, les organisateurs leur accordent un accès préférentiel à l’Équipe de France et une forte exposition médiatique tout au long de l’évènement.
Parmi ces marques, on retrouve LVMH, qui a conçu et financé la tenue des athlètes pour la cérémonie d’ouverture, celle des remettants des médailles et les plateaux de la remise des prix, Orange en tant qu’opérateur télécom reliant les 120 sites olympiques et paralympiques, ainsi que Carrefour, Sanofi, Accor, EDF et le groupe BPCE.
Partenaires officiels des Jeux Olympiques
Les partenaires officiels investissent une somme moins élevée que les partenaires premium, ce qui leur donne une exposition moins importante lors de Paris 2024. Tout comme les partenaires premium, ils disposent d’un accès préférentiel sur la billetterie et les hébergements.
On retrouve par exemple Air France, Cisco, Decathlon, la FDJ et bien d’autres.
Supporters officiels des Jeux Olympiques
Les supporteurs officiels sont les plus nombreux, car ce statut demande un financement moindre par rapport aux partenaires. De ce fait, ils ne sont pas autant mis en avant que ces derniers et bénéficient de moins d’avantages. Par exemple, les supporteurs n’ont pas la priorité sur le droit d’achat de billets.
Parmi les cinquante entreprises ayant ce statut se trouvent de grands groupes tels qu’Enedis, Fnac Darty, La Poste, Salesforce, SNCF et des acteurs économiques plus petits comme Mondo (équipement d’athlétisme), Miko (glace), Terraillon (électroménager) ou même Tourtel Twist (bière sans alcool).
Partenaires non-olympiques des athlètes
Toute entreprise ne faisant pas partie de ces 84 sponsors n’a pas le droit d’intégrer de lien direct avec les Jeux de Paris 2024 dans le cadre de sa communication.
Toutefois, les partenaires non-olympiques particuliers des athlètes sont autorisés à utiliser l’image de cet athlète dans un cadre publicitaire, tant qu’aucun symbole de la propriété olympique n’est utilisé (tels que le drapeau, la devise, l’hymne…). Le droit de féliciter un athlète avec des intentions publicitaires reste quant à lui réservé aux partenaires olympiques et paralympiques.
Quelles motivations pour les partenaires des Jeux : le cas de la Banque BPCE
À l’occasion des Journées de l’Economie 2023, le Directeur Général de la Banque Populaire Auvergne-Rhône-Alpes, Daniel Karyotis est intervenu comme représentant de la banque BPCE, un des sept partenaires premiums des JO de Paris 2024. Son intervention met en lumière les motivations sociales et économiques pour lesquelles son entreprise contribue au financement des Jeux.
Sur le plan social, Daniel Karyotis souligne que la santé est devenue une priorité au sein de la société française et des entreprises, surtout depuis le COVID. Le sport sert aussi d’élément de cohésion au sein de tout groupe. Ces deux aspects contribuent à la volonté de la banque BPCE d’investir dans des projets d’activité physique.
Il soulève dans un second temps l’importance du sport dans l’économie nationale. Ce domaine d’activité représente à ce jour 2,6 % du PIB français, soit 68 milliards d’euros. De plus, l’accompagnement des athlètes professionnels et amateurs serait presque inexistant sans les investissements d’entreprises privées.
Bien que le DG insiste sur le fait que de devenir partenaire des JO n’est pas seulement motivé par les retombées économiques, il ne nie pas que la sponsorisation contribue au développement d’une image favorable de la marque aux yeux du public.
L’économie des Jeux Olympiques
Chiffres de l’apport financier du partenariat : le cas de Danone
Danone contribue au financement des Jeux de Paris 2024 en tant que partenaire officiel, ce qui les rend responsables de la livraison de treize millions de repas, dont quatre millions de produits laitiers et végétaux. Ils vont aussi tenir quatre kiosques à yaourt sur les sites clés de la capitale.
Malgré ces engagements coûteux, la multinationale alimentaire s’attend à des retombées économiques positives. A court terme, les recettes sont estimées à 1,24 millions d’euros. Bien qu’ils n’aient pas été chiffrés, l’entreprise français s’attend à recevoir des gains additionnels sur le long terme.