Coût de la vie étudiante : la rentrée 2024 encore synonyme de hausse

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Comme chaque année, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage) a publié son indicateur du coût de la rentrée pour les étudiants. Et comme depuis plusieurs années, celui-ci est une nouvelle fois en hausse.

La Fage estime en moyenne le coût de la rentrée moyen pour un étudiant non boursier de métropole à 3 157 €. Un chiffre qui grimpe à 4 395 € dans les territoires ultra-marins et jusqu’à 5 832 € pour les étudiants étrangers.

Hausses des coûts pour la plupart des postes de dépenses des étudiants

La Fage détaille dans son rapport ce coût et surtout les raisons de son augmentation. En premier lieu, les tarifs d’inscription à l’université, qui étaient gelés depuis 2020, ont de nouveau augmenté. Il faut maintenant compter 175 € pour une année de licence, 250€ en master et 391 € en doctorat, soit une hausse de 2,9 %.

Comptez aussi une hausse de 3 % de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), et de 2,5 % pour le logement par rapport à l’année dernière. Tous ces frais additionnés représentent un budget important que tout le monde ne peut pas suivre, mais il faut noter qu’il existe des disparités.

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Loyer : le logement pèse lourd dans les frais de vie courante

Selon l’étude, les frais de vie courante s’élèvent à 1 181 € en province, alors qu’il faut compter 1 402 € en Île-de-France. Ces disparités géographiques sont traitées dans le classement des villes universitaires 2024 de l’UNEF. On y apprend que le coût de la vie étudiante est, sans surprise, le plus élevé à Paris avec 1 563 € contre 1 012 € à Limoges. Hors région parisienne, c’est Nice qui est la ville la plus chère en France métropolitaine. Autre élément étudié : la hausse des loyers : à Brest et La Rochelle, les loyers ont augmenté respectivement de 10,03 % et 9,07 % en un an contre 3,03 % à Paris. En sachant que le loyer représente la moitié du budget d’un étudiant, leur évolution à la hausse impacte sensiblement le du budget.

Coût mensuel de la vie courante par ville

À cela, il faut ajouter la difficulté à trouver un logement. Les moins bien lotis sont ceux ayant recours à la garantie Visale de l’État. Selon la Fage, les candidats à un logement avec cette caution seraient discriminés par les propriétaires. Quant au CROUS, le manque d’accessibilité de leurs logements est important. Il y aurait seulement 1 logement CROUS pour 17 étudiants. Cela s’accompagne d’un dégel des loyers du CROUS pour la première fois depuis 2020.

Coût de la vie étudiante : des frais « annexes » qui pèsent sur le budget

Que ce soit avant la rentrée ou durant les premières semaines de cours, les étudiants se retrouvent souvent contraints de devoir acheter du matériel ou des livres pour suivre leurs études dans de bonnes conditions.

Alors que les étudiants pensaient avoir fait le tour des dépenses après leur inscription et achat de matériel classique de rentrée (cahier, crayon, ordinateur), d’autres dépenses non prévues viennent se rajouter. De fait, il n’est pas rare qu’en début d’année scolaire, un professeur informe qu’il faudra impérativement se procurer un livre pour suivre son cours, qui est souvent onéreux.

On peut aussi penser à certaines licences de logiciel pas toujours fournies par les universités et pourtant essentielles. Les étudiants se retrouvent contraints d’acheter du matériel supplémentaire pour ne pas être désavantagés pour le bon déroulement de leur année.

Ces frais atteignent 176 € en moyenne mais peuvent atteindre jusqu’à 980 € en études d’odontologie pour lesquelles beaucoup de matériel est nécessaire.

Hausse des inégalités dans l’accès aux études supérieures

Le vrai risque de la hausse du coût de la vie étudiante est de voir les études supérieures devenir encore moins accessibles pour les enfants de parents issus des classes populaires. L’Observatoire des inégalités précise que l’accès aux études supérieures a augmenté grandement depuis les années 1960, cela a plus favorisé les enfants des classes supérieures que ceux de classes populaires.

Ainsi, pour les enfants nés entre 1991 et 1995, 72,6 % des enfants de cadres et professions intermédiaires ont eu accès aux études supérieures contre seulement 41,1 % pour les enfants d’ouvriers ou d’employés. Une différence marquante de 31,5 points ! L’Observatoire s’interroge donc sur les raisons de cet accroissement des inégalités à l’accès aux études supérieures. Ce qui est certain, c’est que la hausse du coût de la vie étudiante ne va pas dans le sens d’une plus grande accessibilité pour les moins fortunés.

Proportion d'une génération ayant eu accès à l'enseignement supérieur selon le milieu social et l'année de naissance

Précarité étudiante : vers qui se tourner pour obtenir de l’aide ?

La Fage et l’UNEF, comme beaucoup d’associations étudiantes, voient un grand nombre d’étudiants se tourner vers elles afin de trouver des solutions. Elles proposent de nombreuses initiatives afin de limiter la précarité. La Fage est notamment représentée avec 41 AGORAE qui sont des lieux d’échange où l’on trouve des épiceries sociales et des lieux d’échanges pour discuter des accès aux droits.

Rapprochez-vous alors de ces organismes si vous avez besoin de conseil et d’information.