Selon le baromètre, la situation financière des Français ne s’améliore pas, le seuil de pauvreté subjectif croit : deux Français sur cinq disent désormais avoir traversé « une période de grande fragilité financière » au moins à un moment de leur vie. Et de nombreux Français ont des difficultés à accéder à des services essentiels, même si ces difficultés sont moins importantes dans les grandes villes qu’en zone rurale.
Le seuil de pauvreté subjectif atteint en 2024 un nouveau record
Par rapport à 2023, le seuil de pauvreté subjectif moyen augmente de 19 euros : une personne seule doit désormais disposer de 1 396 euros par mois pour ne pas être considérée comme pauvre
On définit le seuil de pauvreté subjectif comme le seuil en dessous duquel une personne se ressent comme pauvre.
En comparaison, ce seuil subjectif moyen de pauvreté était de 1 193 € en 2019 et de 1 070 € il y a dix ans.
Il est intéressant de constater que ce seuil est quasiment au même niveau que le SMIC net dont le montant est de 1 398 €.
Cependant ce seuil varie fortement selon le profil du ménage
- selon la région : 1 388 € en province (+37 €/2023) et 1 457 € en Ile de France (- 64 €) ;
- selon les revenus : 1 184 € (- 25 €) pour ceux dont le revenu mensuel net est inférieur à 1 200 € mais 1 457 € (+ 32 €) selon ceux dont le revenu mensuel net est supérieur ou égal à 3000 €
La pauvreté est en hausse en 2024
Le nombre de Français ayant connu une situation de pauvreté est en effet en hausse en 2024.
À la question : « Personnellement, vous est-il déjà arrivé de vous dire, à un moment de votre vie, que vous étiez sur le point de connaitre une situation de pauvreté ? », 62 % des personnes interrogées répondent « OUI », dont :
- 40 % « : « oui, j’ai connu une telle situation »
- 22 % : « Oui, mais je n’ai pas connu une telle situation ».
Les Français les plus modestes voient leurs difficultés financières s’accentuer
En 2024, la situation financière des Français ne s’améliore pas (mais ne se dégrade pas non plus) :
- 16 % vivent à découvert,
- 48 % mettent de l’argent de côté (dont 5% « arrivent à mettre beaucoup d’argent de côté » et 43% « arrivent à mettre un peu d’argent de côté »)
- 35 % arrivent juste à boucler leur budget
- 10 % ne peuvent pas boucler leur budget sans être à découvert
- Enfin 6 % déclarent qu’ils s’en sortent de plus en plus difficilement et craignent de basculer dans la précarité .
Cette détérioration progresse dans la plupart des postes budgétaires des ménages, notamment sur le poste du budget immobilier crédit, loyer.
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La pauvreté au quotidien
A la question : « Rencontrez-vous des difficultés financières pour faire chacune des choses suivantes », c’est « Oui » à :
- 48 % pour partir en vacances au moins une fois par an
- 47 % pour payer ses dépenses d’énergie
- 45 % pour faire face aux dépenses liées aux enfants
- 43 % pour payer certains actes médicaux peu remboursés par la sécurité sociale
- 39 % pour régler ses frais de transport
- Et 38 % pour consommer des fruits et légumes tous les jours.
L’étude montre ainsi que si les difficultés financières restent élevées pour de nombreux Français, une majorité de Français ne rencontrent pas non plus de difficultés financières. La pauvreté doit donc être relativisée.
Ces difficultés financières sont plus importantes en zone rurale que dans les grandes métropoles, C’est particulièrement vrai pour les départs en vacances : si la moyenne est de 48 % de personnes éprouvant des difficultés financières à partir en vacances, le taux monte à 57 % en zone rurale.
De même, L’étude montre que l’inaccessibilité aux services essentiels en zone rurale reste forte et « préoccupante » : ainsi l’accès aux services de santé est difficile pour 44 % des personnes en zone rurale (contre 26 % dans les grandes métropoles), l’accès aux transports en commun est difficile pour 59 % en zone rurale (contre 14%), et l’accès aux services sociaux est difficile pour 24 % en zone rurale.
*Le baromètre de la pauvreté et de la précarité a été mené auprès de 996 personnes, constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 16 ans et plus.
Elles ont été interrogées par téléphone les 24 au 26 mai 2024
