Quels objectifs pour cette 29e édition de la COP ?
La 29e édition de cette conférence sur les changements climatiques intervient 10 jours après la fin de la COP16, une autre COP centrée sur la biodiversité et qui se tenait à Cali en Colombie. Dans un contexte climatique et politique de plus en plus tendu, les négociations s’annoncent âpres entre les différentes parties prenantes.
La COP de Bakou traite de trois objectifs principaux :
- Préparer les plans nationaux d’action climatique (CDN) qui devront être remis début 2025 afin de déterminer les émissions de gaz à effet de serre et respecter l’objectif d’un réchauffement climatique à 1,5 °C ;
- Débattre des sujets d’adaptation des populations aux phénomènes brutaux provoqués par le dérèglement climatique ;
- Trouver un accord de financement de 100 milliards de dollars par an en faveur des pays en développement, car ceux-ci subissent bien plus qu’ils ne causent le dérèglement climatique.
Le marché du carbone
L’idée de marché carbone est toujours sur la table. Ce marché consisterait en la création de “crédits carbone”, des droits de pollution, qui pourraient être achetés ou vendus par les différents pays. Un État qui pollue au-dessus d’une certaine limite serait donc obligé d’acheter un certain nombre de crédits carbone. Les fonds récoltés pourraient servir à financer la transition écologique partout dans le monde. Cette méthode « pollueur-payeur » pose cependant plusieurs questions : quelle limite fixer ? A partir de quand ? Ces crédits carbones seraient-ils assez incitatifs ?
Contexte géopolitique de la COP29
La COP29 est sujette à de nombreuses critiques. Le lieu de son organisation, dans un pays qui dépend en grande partie de l’extraction et de l’exportation d’énergies fossiles, semble assez ironique. L’Azerbaïdjan est également considéré comme autoritaire, muselant une bonne partie de la presse, et accusé de nombreuses atteintes aux droits de l’Homme. La seconde guerre du Haut-Karabagh opposant l’Arménie et l’Azerbaïdjan participe aussi à la méfiance vis-à-vis du pays.
Il faut également noter que la plupart des chefs d’État de pays ayant de fortes émissions de GES ne seront pas présents à la COP. Emmanuel Macron sera lui aussi absent, en raison des tensions entre la France et le pays hôte concernant les relations avec l’Arménie, et des problématiques d’ingérence politique.
Les conditions ne semblent donc pas idylliques pour trouver des accords, encore moins depuis l’élection de Donald Trump, qui pourrait à nouveau faire sortir les États-Unis des Accords de Paris. Reste à espérer que la COP29 ne soit malgré tout pas vaine, et que certaines avancées puissent être retenues.