Baisse de l’inflation
L’année 2024 a commencé, en janvier, avec une inflation des prix à la consommation à 3,1 % sur un an, et s’est terminée avec un taux de 1,3 % en décembre. La période de forte inflation semble enfin derrière nous, et les prix se stabilisent, notamment dans l’alimentation et l’énergie.
Cependant, une inflation plus faible ne veut pas dire retour aux prix passés ! Cela signifie simplement que les prix se stabilisent, à un niveau plus élevé qu’il y a quelques années.
Baisse des taux
Face à cette baisse de l’inflation, les grandes banques centrales ont adopté une série de baisse de leurs taux d’intérêt directeurs. Les conséquences sont plutôt positives, emprunter de l’argent devient moins onéreux autant pour les particuliers que pour les entreprises, et même les États ! Si les taux ont diminué, ils restent toujours bien plus élevés que ceux d’avant Covid-19 (à 3 % aujourd’hui contre presque 0 % avant les hausses). La BCE espère que ces baisses successives vont relancer l’activité économique en Europe, qui peine à reprendre des couleurs.
La France dans une situation budgétaire délicate
En fin d’année 2024, la France n’a pas su se doter d’un budget pour 2025. Cette situation de blocage a en partie pour origine le déficit public inédit en période de relative stabilité, atteignant les 6,4 %. Cette situation constitue un dérapage par rapport aux 4,4 % prévus par le projet de loi de finances initialepour 2024. De tels chiffres mettent l’État français en porte-à-faux par rapport aux marchés, aux agences de notation et aux institutions européennes, lesquelles exigent des déficits de 3 % hors période exceptionnelle. Les taux d’emprunt de l’État français ont donc explosé par rapport à ceux de ses voisins européens.
Dans ce contexte de forte pression budgétaire et politique, il est dès lors compliqué de trouver un budget adapté. Faut-il augmenter les impôts? Si oui, lesquels ? Ou faut-il jouer sur les dépenses?
Les Jeux olympiques de Paris : quel impact économique ?
Les premiers rapports dévoilés en décembre dernier par le comité d’organisation des Jeux olympiques sont très positifs sur le budget global. En effet, ce dernier est à l’équilibre, et même légèrement excédentaire, ce qui constitue un exploit par rapport aux déficits des éditions précédentes. Il faut pour cela remercier les spectateurs qui ont acheté un record de 12,1 millions de tickets (pour les Jeux olympiques et paralympiques). Les subventions publiques (204,1 millions d’euros) ont représenté moins de 5 % du budget global et ont servi en grande partie à promouvoir les jeux paralympiques.
Pour évaluer l’impact sur le tourisme à Paris et en France, il faudra attendre une à deux années afin d’avoir plus de recul.
Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche
Donald Trump a remporté haut la main les élections américaines de cette fin d’année, et son retour est déjà marqué par de nombreux bouleversements. En Europe, il nous faudra composer avec le sulfureux personnage pour les quatre prochaines années, et réagir avec intelligence à ses prises d’initiative : augmentation des droits de douane, menaces d’annexion du Groenland… Nous avions couvert l’élection en décrivant les programmes des deux candidats dans une série de plusieurs articles.
Industrie : le secteur automobile européen à la peine
Nous avions, dans un article du 12 décembre, évoqué en détail l’état et les grandes difficultés du secteur industriel automobile en Europe. Si ce phénomène n’est pas tout nouveau, il a réellement émergé comme une inquiétude majeure en 2024. Les raisons sont multiples : mauvaises décisions commerciales, virage électrique mal négocié et précipité par le législateur européen, concurrence chinoise très agressive, retard industriel autour de la construction des batteries… La désindustrialisation latente et la perte de compétitivité se paye cher pour les groupes européens.
Si l’Union européenne envisage de mettre en place des taxes supplémentaires sur les importations chinoises de véhicules électriques en Europe, cette mesure ne fait pas l’objet d’un consensus pour l’instant.
Que s’est-il passé en Bourse en 2024 ?
En 2024, le CAC40, principal indice boursier français, a eu un rendement presque nul autour de 0 %. Il semble pour l’instant y avoir un décrochage entre les bourses européennes dans leur ensemble et la bourse américaine.
Cependant, un article payant du Financial Times vient nuancer ces chiffres. En effet, la bourse américaine bénéficie surtout de la dynamique folle autour de l’intelligence artificielle, en particulier au travers de la valorisation de Nvidia. En fait, si l’on enlevait Nvidia de l’indice américain, son rendement serait comparable au rendement européen.
Finance et environnement, quelles avancées ?
L’année 2024 n’aura malheureusement pas été synonyme de grande avancée pour l’environnement, y compris en finance. Deux COP ont pourtant eu lieu, la COP16 à Cali en Colombie sur la biodiversité et la COP29 sur le climat qui s’est tenue à Bakou en Azerbaïdjan.
Ces deux évènements n’ont pas débouché sur des avancées marquantes. Cependant, la part d’énergie verte dans la production d’électricité augmente toujours fortement, avec l’Europe comme figure de proue. Le charbon reste toutefois encore largement dominant à l’échelle mondiale, en particulier dans les pays en développement.
Selon un rapport de l’ONG britannique Christian Aid, les 10 plus grosses catastrophes climatiques de 2024 ont coûté plus de 200 milliards de dollars à elles seules.
Intelligence artificielle : quel impact sur l’année 2024 ?
Les IA dites génératives (souvent abrégées en LLM, pour Large Language Models) sont de plus en plus présentes dans nos vies, en particulier dans le monde du travail où elles assurent de nombreuses tâches. Il parait aujourd’hui évident que les IA vont progressivement accomplir les tâches informatiques et bureautiques les plus répétitives. Si certains y voient un danger pour l’emploi, cette technologie peut nous faire gagner en productivité et nous permettre de nous concentrer sur les missions les plus pertinentes.
La généralisation de l’IA générative pose un certain nombre de nouveaux défis : désinformation, droits d’auteurs, modèle économique des entreprises… L’équilibre entre innovation et régulation semble donc difficile à atteindre.
Loi de partage de la valeur : démocratiser l’épargne salariale
La loi de partage de la valeur, adoptée fin 2023, est devenue effective au cours de l’été 2024, avec la parution de deux décrets. Elle a pour objectif de mieux associer les salariés à la performance de leur entreprise, via notamment le développement des mécanismes d’intéressement et de participation dans les TPE et PME.
Et la prime de partage de la valeur (PPV) – ex-prime Macron -, peut désormais être investie sur un plan d’épargne salariale (PEE ou PER Collectif). Pour rappel, cette prime bénéficie d’avantages sociaux et fiscaux pour les entreprises et les salariés.
Quelles perspectives économiques pour 2025 ?
2025 sera une année chargée pour l’économie, la finance, l’épargne, l’environnement et bien plus encore. Nos équipes continueront à vous informer sur les thématiques économiques, en prenant le plus grand soin de rendre cette information compréhensible par le plus grand nombre.
Vous retrouverez aussi bientôt une actualité sur les points à surveiller en 2025 afin de bien comprendre les enjeux des douze mois à venir.