Une hausse globale du chômage
Sur l’ensemble des catégories (A, B, C, D et E), le nombre de chômeurs augmente de 1,5 % sur un an et de 1,6 % au dernier trimestre. Toutefois, c’est la catégorie A qui subit la plus forte progression, avec une hausse de 3,7 % sur l’année et de 4 % sur le dernier trimestre. C’est ce qui ressort de l’étude de la Dares (direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques)
Les différentes catégories de chômeurs
La Dares et Pôle emploi comptabilisent les personnes inscrites comme demandeurs d’emploi à Pôle emploi, en cinq catégories :
– catégorie A : demandeurs d’emploi, sans emploi, et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ;
– catégorie B : demandeurs d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte (< 78h/mois), et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ;
– catégorie C : demandeurs d’emploi, ayant exercé une activité réduite longue (> 78h/mois), et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ;
– catégorie D : demandeurs d’emploi, sans emploi, et non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi (en raison d’un stage, d’une formation, d’une maladie, etc.) ;
– catégorie E : demandeurs d’emploi, en emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés, créateurs d’entreprise), non tenus de faire de actes positifs de recherche d’emploi.
Cette situation contraste avec les catégories B et C, qui enregistrent un léger recul (-0,5 %) sur la même période. Autrement dit, la hausse globale est principalement portée par celles et ceux qui se retrouvent sans emploi du tout.
Une hausse du chômage très hétérogène
La hausse du chômage touche particulièrement les jeunes de moins de 25 ans, avec une progression de +6,7 %. Par ailleurs, les hommes semblent plus affectés que les femmes, avec des augmentations respectives de +4,2 % et +3,2 % sur l’année. Cette différence entre hommes et femmes peut s’expliquer par la répartition inégale des emplois dans certains secteurs économiques, où les métiers plus souvent occupés par les hommes ont été davantage soumis à des difficultés. On note cela dit un « rattrapage » du chômage des femmes pour le dernier trimestre.
Au-delà de disparités de genre, la hausse du chômage n’est pas uniforme sur tout le territoire. Certaines régions sont plus touchées que d’autres : l’Île-de-France, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA), l’Occitanie, l’Auvergne-Rhône-Alpes et la Guyane sont les plus atteintes sur la dernière année. Les raisons sont multiples : structure des secteurs économiques, niveau d’activité touristique, poids des services, et contexte local peuvent expliquer une plus forte variation d’une région à l’autre.
Un contexte économique difficile
Plusieurs facteurs expliquent ces chiffres. D’une part, on observe une hausse des licenciements économiques liée à l’augmentation des faillites d’entreprises (66 000 cette année, soit +17 % par rapport à l’année précédente !). Surtout, le climat d’incertitude grandissant depuis quelques mois, et ayant pour cause l’instabilité politique, influence le comportement des acteurs. Les entreprises augmentent délais de recrutement, les actifs hésitent à se déplacer ou à changer de région pour un nouveau travail…
Malgré tout, les niveaux de chômage demeurent encore relativement faibles si l’on compare à d’autres périodes de crise en France. Finalement, le risque actuel majeur est celui d’une crainte auto-réalisatrice du chômage : une méfiance généralisée peut entraîner une baisse de la consommation et de l’investissement, pesant ainsi sur la production et, in fine, aggraver la situation de l’emploi. Le meilleur moyen pour enrayer cette potentielle spirale reste d’éclaircir l’horizon économique et politique, à la fois en France et dans le monde, ce qui n’est pas encore gagné pour les prochains mois.