Droits de douane, IA, cryptos… les annonces en pagaille de Donald Trump

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Donald Trump, de retour à la Maison-Blanche, multiplie les annonces et les décrets depuis son investiture le 20 janvier, rompant radicalement avec la politique de Joe Biden. Droits de douane, investissement massif dans l’intelligence artificielle, libéralisation des cryptoactifs, augmentation de l’extraction pétrolière et baisse d’impôt : tour d’horizon des principales mesures et de leurs conséquences.

Droits de douane : un levier de négociation

Dès son arrivée au Bureau ovale, Donald Trump a brandi la menace de nouveaux droits de douane. Il prévoit notamment une taxe d’au moins 10 % sur toutes les importations, pouvant grimper à 25 % pour le Canada et le Mexique, et jusqu’à 60, voire 100 %, pour la Chine. Son objectif : améliorer la compétitivité des États-Unis en forçant ses partenaires commerciaux à accorder des concessions, sous peine de se voir fermer l’accès au marché américain.

La rhétorique principale du président américain tient à ce que son pays serait lésé par tel ou tel autre, qui profiterait par exemple de la protection de l’US Army sans acheter américain en retour.

Financement massif de l’intelligence artificielle

Trump a annoncé un plan de 500 milliards de dollars pour soutenir l’IA, surtout via des capitaux privés. Les États-Unis cherchent ainsi à conserver leur avance dans ce secteur stratégique, d’autant plus que la concurrence chinoise s’intensifie.

La start-up DeepSeek, financée par le fonds chinois High-Flyer, a récemment lancé une nouvelle IA (DeepSeek R1) aux performances comparables, sinon supérieures, à ChatGPT. Son architecture plus légère et open source la rend moins coûteuse et moins gourmande en puissance de calcul, menaçant ainsi les parts de marché des entreprises américaines et de Nvidia, principal concepteur de composants pour l’IA.

Résultat : la Bourse de Wall Street a perdu plus de 1 000 milliards de dollars de valorisation en une journée.

Cryptoactifs : cap sur la libéralisation

Fortement encouragé par Elon Musk, Donald Trump veut favoriser la blockchain et rendre les cryptoactifs plus accessibles. Il a confié à David Sacks (ancien dirigeant de PayPal) la mission de proposer, sous six mois, un nouveau cadre légal pour ces monnaies virtuelles.

Trump souhaite également constituer un stock national d’actifs numériques (dont le bitcoin) et faire des États-Unis un « paradis » pour les cryptos. En revanche, il s’oppose aux monnaies numériques soutenues par les banques centrales, préférant promouvoir les stablecoins adossés au dollar américain.

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« Drill baby drill! » : retour au fossile

Sans surprise, Trump réitère sa volonté d’accroître la production d’énergies fossiles, comme le prônait l’un des slogans du parti républicain pendant la campagne « Drill Baby drill » (Fore, chéri, fore !). Il a signé un décret autorisant l’extraction massive de pétrole en Alaska et fait à nouveau sortir les États-Unis des Accords de Paris, comme lors de son premier mandat.

Ce virage à contre-courant sur le plan écologique s’accorde avec ses positions climatosceptiques et ses promesses de campagne.

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Vers une réduction drastique de la fonction publique

Proche des milieux libertariens (et d’Elon Musk), Trump envisage de réduire fortement les dépenses fédérales. Première étape : gel des embauches et non-remplacement des agents partant à la retraite. Elon Musk codirige désormais le nouveau Département de l’efficacité gouvernementale (DOGE), chargé de trouver d’ici 2026 tous les moyens possibles pour réduire les dépenses de l’État fédéral, quitte à remettre en cause certains minima sociaux essentiels pour de nombreux Américains.

Fin de l’impôt sur le revenu ?

Dernière annonce choc : Trump veut supprimer l’impôt sur le revenu pour tous les Américains. Il prévoit de compenser les 2 600 milliards de dollars de manque à gagner grâce à l’augmentation des droits de douane, mais cette option semble difficilement réalisable et devra de toute façon être validée par le Congrès.

Ces premières mesures traduisent une volonté de rupture profonde avec la précédente administration. Entre volonté de renforcer la puissance économique américaine et choix climatosceptiques, l’avenir nous dira si ces orientations seront réellement mises en œuvre ou si elles se heurteront à l’opposition du Congrès et de la communauté internationale.

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