Les personnes seules et aux revenus modestes sont toujours surreprésentées parmi les ménages ayant déposé un dossier de surendettement en 2024.
Hausse de plus de 10 % en 2024 des dépôts de dossier de surendettement
En 2024, 134 803 dossiers de surendettement ont été déposés auprès de la Banque de France, qui assure le traitement du surendettement par l’intermédiaire des commissions de surendettement. C’est une nette augmentation de 10,8 % sur un an.
Toutefois, si au premier semestre, la hausse a été de + 12,6 %, cette hausse a ralenti au second semestre avec + 9 %.
Il est à noter que le nombre de dossiers déposés reste largement inférieur à celui de la période pré-pandémique (- 6 % par rapport à 2019) et à celui d’il y a dix ans (- 42 % par rapport à 2014).
Au 31 décembre 2024, le nombre de personnes inscrites au Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) au titre du surendettement en France métropolitaine s’établit à 574 000 (contre 581 000 en 2023).
La Banque de France explique que cette progression en 2024 provient essentiellement d’un « effet retardé de l’inflation » sur le budget des ménages les plus fragiles financièrement.
Mais elle souligne aussi que cette hausse de 2024 ne remet pas en cause le mouvement de baisse à long terme des situations de surendettement, qui vient à la fois d’une amélioration de la situation générale de l’emploi, d’une distribution plus stricte du crédit à la consommation et d’une procédure plus efficace de traitement des dossiers.
La typologie des ménages surendettés reste inchangée en 2024
L’enquête confirme que le surendettement touche d’abord des personnes aux revenus modestes, et majoritairement isolées :
- 68 % ont un niveau de vie inférieur au SMIC
- 59 % vivent sous le seuil de pauvreté monétaire
- 52 % vivent seuls
- 20 % sont des familles monoparentales.
La moitié des ménages surendettés ne disposent d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leur endettement personnel.
Les dettes liées aux crédits à la consommation sont en augmentation.
Dettes à la consommation
La part des dettes à la consommation (prêts personnels, crédits renouvelables, crédits affectés, LOA…) est en progression de 3 % en 2024 (contre + 2 % en 2023) , et représente 43 % de l’endettement global des surendettés. Ces dettes sont présentes dans 73 % des dossiers.
Dettes immobilières
Les dettes immobilières (crédit immobilier essentiellement) sont en baisse pour la quatrième année consécutive (- 0,7 % sur un an). Elles sont présentes dans 9 % des dossiers et représentent 26 % de l’endettement total.
Dettes de charges courantes
Les dettes de charges courantes (loyer, énergie, communication, assurance dettes fiscales…) restent stables à 14 % de l’endettement total. Elles sont présentes dans les trois quarts des dossiers.
Autres dettes
Les autres dettes (dettes sociales, dettes pénales et dettes professionnelles) diminuent à 15,2 % de l’endettement total (en baisse de2 % sur un an).
Au total, l’endettement global des surendettés représente 4,5 milliards d’euros (+ 6,2 %) en 2024.
En 2024, plus de la moitié des 115 620 dossiers de surendettement clos dans l’année ont bénéficié d’un effacement partiel ou total des dettes. Le montant total effacé est de 1,2 milliard d’euros en 2024, et le montant moyen effacé par dossier s’élève à 19 728 euros.
Pour obtenir des informations en cas de difficultés financières, les particuliers peuvent joindre par téléphone la Banque de France au 34 14.
Ce numéro, unique pour tout le territoire, est accessible du lundi au vendredi, de 8h à 18h, pour le prix d’un appel local (non surtaxé).