La société de gestion classe l’OPCVM dans une des six familles définies par l’AMF. Elle doit choisir celle qui correspond le mieux aux caractéristiques du portefeuille de titres gérés par le fonds. Ce choix est validé par l’AMF.
Chaque famille est caractérisée par les actifs qui la composent majoritairement et les risques qui y sont associés. Cette classification donne ainsi les premiers repères pour aider l’épargnant à savoir si l’OPCVM répond à ses besoins et à ses objectifs d’épargne.
Les six familles d’OPCVM sont :
- les OPCVM actions,
- les OPCVM obligations ou autres titres de créance,
- les OPCVM monétaires,
- les OPCVM de fonds alternatifs
- les OPCVM à formule,
- les OPCVM diversifiés.
La classification des OPCVM vise à regrouper dans une même catégorie (ou famille) des fonds qui ont des structures proches sinon similaires en types d’actifs financiers détenus par le fonds. Les documents commerciaux proposent parfois une classification en 4 catégories d'OPCVM « dynamiques », « équilibrés » et « prudents » et "sécurité", correspondant au profil du fonds d'investissment (d'où l'expression "OPCVM profilés"). Ces termes évoquent le niveau de risques pris et de rendement espéré. « Dynamique » veut dire un potentiel de rendement et de risques élevés, « équilibré » veut dire moyen, « prudent » veut dire peu risqué et "sécurité" veut dire "sans risque en capital".
Mais cette classification n’est pas officielle. Elle n’engage pas les gestionnaires du fonds, (même si le distributeur reste tenu de ne pas diffuser une information trompeuse). La classification retenue par le prospectus donne des indications de même nature mais elle est plus rigoureuse en termes de composition des actifs financiers dans lesquels le fonds a investi.
- Les OPCVM «actions» : pour être classé dans cette catégorie, un OPCVM doit être exposé en permanence sur le marché des actions à au moins 60% du total des actifs détenus. Cela veut dire que le rendement de l’OPCVM suivra largement, à la hausse comme à la baisse, le marché des actions concernées.
Etre exposé à 60% sur le marché des actions, ne veut pas dire forcément être investi à 60 % en actions. La différence provient de l’utilisation des dérivés . Avec cette utilisation des dérivés, l’OPCVM peut être exposé jusqu’à un maximum autorisé de 200% sur le marché des actions. Cela veut dire qu’une hausse de 10 % du marché entraînera une hausse de 20% de l’OPCVM, dont il faudra déduire le coût de la surexposition. Un effet symétrique d’amplification sera obtenu en cas de baisse du marché. La précision est donnée plus bas dans la partie consacrée au profil de risque (voir point 6).
Le prospectus peut donner des informations complémentaires sur la zone géographique d’investissement, la taille des entreprises visées (les entreprises de moyennes et petites capitalisations étant souvent considérées comme plus risquées), l’achat de titres d’entreprises de pays émergents (considérés comme présentant des espérances de rendement supérieures, mais un niveau de risque significativement plus élevé).
Les fonds en actions sont destinés aux investisseurs à long terme, avec un horizon d’au moins cinq à dix ans.
- Les OPCVM «obligations et autres titres de créance»: investis en obligations et en autres types de créances, leur rendement évolue sous l’influence des taux d’intérêt pratiqués sur les marchés financiers, et selon la solidité financière des émetteurs de ces obligations, appelée qualité du « crédit » de l’émetteur : les obligations émises par les entreprises en mauvaise santé financière sont plus rémunératrices, mais également plus risquées que les emprunts d’Etats occidentaux. Pour la plupart d’entre eux, ces fonds présentent un risque modéré qui justifie un horizon de placement d’au moins 3 à 5 ans.
- Les OPCVM monétaires : ces fonds prêtent de l’argent sur de courtes durées aux Etats ou aux entreprises. En contrepartie d’une espérance de gain limité, ils comportent
des risques de perte limités. Leur rendement dépend du niveau des taux d’intérêt à court terme. Certains OPCVM classés dans la catégorie « monétaires » sont éligibles au PEA car ils sont investis à plus de 75% en actions françaises ou européennes (critère d’éligibilité au PEA) mais pour autant ne sont pas exposés au marché actions (utilisation de dérivés).
- Les OPCVM de fonds alternatifs sont exposés à plus de 10 % dans d’autres OPCVM
(français ou étranger) mettant en œuvre des stratégies dites « alternatives ». Les OPCVM détenus sont des produits moins surveillés qui font appel à des stratégies plus complexes et donc potentiellement plus risquées.
- Les OPCVM à formule : l’OPCVM s’engage à atteindre, à une date déterminée,
un montant obtenu par l’application mécanique d’une formule de calcul prédéfinie,
reposant sur des indicateurs de marchés financiers ou d’instruments financiers.
etc. Ces fonds peuvent ne pas protéger le capital investi, le protéger partiellement ou le protéger totalement. Attention les formules et les garanties lorsqu’elles existent ne valent que si l’épargne est maintenue pour la durée prévue par la formule… Un avertissement spécifique à cette gestion est inséré systématiquement dans le prospectus. Attention, ces OPCVM sont très spécifiques, le prospectus se présente de façon très différente. Cette catégorie fera l’objet d’un guide de lecture qui sera prochainement mis en ligne.
- Les OPCVM diversifiés : cette catégorie regroupe les OPCVM qui ne relèvent d’aucune autre catégorie. Ils peuvent être gérés de manière discrétionnaire, sans règle d’affectation préétablie, sur les marchés français et/ou étrangers. Dans ce dernier cas, le prospectus doit mentionner l’existence éventuelle d’un risque de change pour le résident français. La grande diversité des OPCVM présents dans cette catégorie ne permet pas de tirer des conclusions définitives sur le niveau de risque ; une analyse approfondie du prospectus est nécessaire pour apprécier les stratégies mises en œuvre.
Lors de la crise des subprimes, des fonds classés par l’AMF comme fonds diversifiés se sont révélés très risqués. Pourquoi ? Ces fonds étaient identifiés dans les documents commerciaux comme des fonds « monétaires dynamiques ». L’appellation « monétaires » pouvait être interprétée comme signifiant qu’ils étaient peu risqués même si l’appellation « dynamique » laissait entendre un potentiel de rendement et de risque supérieur aux OPCVM classés monétaires. En réalité, le terme « monétaires » n’était pas utilisé au sens de la classification de l’AMF (l’AMF ne les classait pas dans la famille des fonds monétaires) mais dans un sens « commercial ».
La classification de l’AMF sert également de base à des classifications plus détaillées effectuées par des entreprises qui notent ou classent les OPCVM en fonction de leurs performances ; la comparaison entre OPCVM étant d’autant plus pertinentes que l’on compare des OPCVM de mêmes catégories.
A consulter Morningstar.fr et Europerformance.fr