Le Fonds Monétaire International a publié le 9 avril 2008 de nouvelles prévisions de croissance dans le monde pour 2008 et 2009.
Iconographie : « Les nouvelles prévisions de croissance du FMI »
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Le ralentissement de la croissance mondiale déjà entamé à la fin de l’année 2007 durerait au moins deux ans. Le monde perdrait plus d’un point de croissance (respectivement 3, 7 et 3,8 %contre 4,9 % en 2007 et 5 % en 2006.
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Les États-Unis connaîtrait une récession en 2008 (recule de la production durant au moins deux trimestres. Celle-ci serait « légère ». Le redressement se ferait progressivement en 2009.
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L’Europe verrait une croissance réduite de moitié. Il n’y aurait pas de redémarrage au moins durant la plus grande partie de 2009.Pour la zone Euro la croissance serait de 1,4 et 1,2 % contre 2,6 % en 2006. La France se situerait exactement au niveau moyen de la zone.
Les prévisions du FMI sont inférieures à celle du gouvernement qui table sur une « fourchette comprise entre 1,7 et 2% pour 2008 et entre 1,75 et 2,25 % pour 2009. L’enjeu n’est pas négligeable aussi bien en terme d’emploi que de finances publiques. Le FMI prévoit que la barre des 3% serait frôlée en 2008 et atteinte en 2009.
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La croissance des pays émergents et des pays producteurs d’énergie ralentirait certes, mais pas dramatiquement. Elle tirerait la croissance mondiale. La Chine passerait de 11,4 à 9,3 et 9,5% ; l’Inde de 9,21 à 7,9 et 8% ; et la Russie de 8,1 à 6,8 et 6,3 %.
Les évolutions seraient plus contrastées en Europe centrales et de l’Est avec une croissance fortement ralentie en Hongrie, Lituanie, Estonie, beaucoup moins en Pologne, en Roumanie ou en Bulgarie.
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Le FMI considère que ces prévisions sont encore relativement optimistes. Si nouvelle révision il y a ce sera plus vraisemblablement à la baisse qu’à la hausse. Le FMI évoque notamment le risque d’une « véritable crise de crédit » et que l’impact du ralentissement des pays « avancés » sur la croissance des pays émergents soit plus élevé que prévu.
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D’après le FMI, l’accélération actuelle de l’inflation ne durerait pas. Les pays avancés connaîtraient certes une pointe de fièvre avec 2,6 % de hausses moyenne des prix en 2008. Mais on retomberait à 2 % en 2009.
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Côté relations internationales, les déséquilibres ne se réduiraient que lentement. Le déficit de la balance courante des échanges extérieurs des États-Unis passerait de 5 à 4 % du Produit intérieur, celui de la France doublerait de 1,3 à 2,4 %. L’excédent allemand resterait supérieur à 5 %. L’excédent chinois celui des pays producteurs de pétrole du moyen orient resteraient à leur sommet actuel (18 % pour l’Arabie Saoudite, 10 Pour la Chine). Cependant que l’Inde qui vise non pas l’excédent mais l’équilibre de ses échanges extérieurs pourrait connaître un déficit de 3 %.
«Dans ces conditions, conclue le FMI, les pays avancés doivent continuer de s’employer à stabiliser les marchés immobiliers et financiers tout en s’attaquant aux risques de ralentissement, sans faire remonter l’inflation ni compromettre les objectifs à plus long terme. Pour de nombreux pays émergents et pays en développement, l’enjeu reste d’éviter une surchauffe ou une accumulation des facteurs de vulnérabilité, mais les pouvoirs publics doivent être prêts à réagir avec à propos à une détérioration de la conjoncture extérieure».
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