La dette publique : de quoi parle-t-on ?
La dette publique est constituée par l’ensemble des engagements financiers de l’État et des administrations publiques pris sous forme d’emprunts. La France utilise actuellement une définition de la dette publique élaborée dans le Traité de Maastricht. Celui-ci contient notamment des critères dits « de convergence » que les pays candidats à l’entrée dans la zone euro devaient respecter. Selon un de ces critères, la dette publique ne devait pas dépasser 60 % du produit intérieur brut (PIB).
Une définition commune de la dette publique était donc nécessaire à l’échelle européenne afin de pouvoir s’assurer du respect de ce critère. Elle nous permet également d’établir des comparaisons européennes.
Il ne faut pas confondre le déficit public et la dette publique. Le premier est un flux et traduit un solde budgétaire négatif (les dépenses sont supérieures aux recettes). La dette publique est, en revanche, un stock qui résulte de l’accumulation de déficits passés.
La dette publique, ou « dette des administrations publiques au sens de Maastricht » regroupe celle de :
- l’administration publique centrale, composée de l’Etat et d’organismes divers d’administration centrale (ODAC), s’agissant le plus souvent des établissements publics à caractère administratif ;
- les administrations publiques locales, qui incluent notamment l’ensemble des collectivités territoriales (communes, départements, régions) ;
- les administrations de sécurité sociale.
En France, la dette de l’État représente l’essentiel de la dette publique (81,2 %). La dette des administrations de sécurité sociale, comme l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss), la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) ou encore l’Unédic, représentent 10,1 % de la dette publique totale. Enfin, les collectivités territoriales pèsent pour 8,7 % dans l’endettement public de la France.
Crise du Covid-19 et augmentation de l’endettement public
Selon les données publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la dette publique française atteignait près de 2 650 milliards d’euros à la fin de l’année 2020, soit 116 % du PIB.
Au cours de la seule année 2020, la dette française s’est accrue de près de 300 milliards d’euros et de plus de 16 points de PIB.
Selon des projections de la Banque de France, même en cas de reprise économique forte au cours des trois prochaines années, le niveau de dette publique resterait élevé (autour de 110 %).
Comment peut-on expliquer cette forte augmentation de la dette publique ?
La crise économique liée au Covid-19 a, tout d’abord, provoqué un creusement du déficit public. Selon une première estimation de l’INSEE, celui-ci a atteint 9,2 % du PIB, contre 3,1 % en 2019. Cette dégradation des finances publiques s’explique par deux facteurs :
- L’État a, tout d’abord, augmenté ses dépenses afin de soutenir l’économie et de faire face aux conséquences de la crise. Les dépenses publiques ont ainsi progressé de 73,6 milliards d’euros en 2020.
- Dans le même temps, le montant de certaines ressources de l’État – celles qui sont proportionnelles à l’activité économique, comme les recettes de TVA par exemple – ont diminué du fait de la récession que traverse actuellement la France. Les recettes publiques ont ainsi baissé de 63,1 milliards d’euros au cours de l’année écoulée.
Au cours de l’année 2020, la dette des administrations de sécurité sociale a notamment augmenté fortement, passant de 193,2 à 268,4 milliards d’euros, soit une hausse de plus de 38 %.
Cette hausse s’explique principalement par les mesures de chômage partiel, ainsi que par les reports et annulations de cotisations sociales destinés à soutenir les entreprises.
Ajoutons, enfin, que la forte hausse de la part de dette publique rapportée au PIB s’explique également par la diminution du PIB en 2020 du fait de la récession. En effet, en raison du recul de l’activité économique en France, la dette représente un poids plus important lorsqu’on la rapporte au montant des richesses créées.
C’est une vision assez complète de la crise financière de 2020, de la pandémie de COVID-19, de la dette publique et des questions plus larges liées à la gouvernance et aux priorités sociétales. Vous avez souligné plusieurs problèmes critiques apparus au cours de ces crises, tels que la confusion entre la crise financière et la pandémie, le rôle des sociétés pharmaceutiques dans la production et la distribution de vaccins, les défis liés à la gestion de la perception et des attentes du public, et l’impact sociétal plus large. implications de ces crises.
Essayons de décomposer certains des points clés que vous avez soulevés :
Crise financière de 2020 vs pandémie de COVID-19
Crise financière de 2020 : il s’agissait en grande partie d’une crise de confiance et d’une contagion sur les marchés financiers, entraînant une baisse significative des cours boursiers à l’échelle mondiale. Il ne s’agissait pas d’une crise fondamentale de l’économie mais plutôt d’un ralentissement provoqué par la panique.
Pandémie de COVID-19 : Il s’agit d’une crise sanitaire qui a entraîné d’importantes perturbations économiques en raison des restrictions et des confinements. L’augmentation de la dette publique qui en a résulté est une conséquence de la pandémie et des mesures économiques prises pour atténuer son impact.
Dette publique et gestion économique
L’augmentation de la dette publique est le résultat des mesures économiques prises par les gouvernements pour soutenir les entreprises et les particuliers pendant la pandémie, et non de la crise financière de 2020.
On craint que cette augmentation de la dette publique n’ait des conséquences à long terme pour les générations futures, surtout si les fonds ne sont pas investis judicieusement.
Entreprises pharmaceutiques et vaccins
Les sociétés pharmaceutiques ont pris des risques importants en développant des vaccins contre le COVID-19, mais elles ont également pu profiter de la situation en raison de la forte demande des pays riches.
Certaines critiques estiment que le principe de précaution n’a pas été appliqué de manière adéquate et que l’accent a été davantage mis sur la rentabilité que sur la santé publique.
Gouvernance et priorités sociétales
Il existe une perception selon laquelle les gouvernements et les organisations ont donné la priorité aux personnes âgées par rapport aux autres groupes vulnérables, potentiellement au détriment des jeunes générations.
La gestion de la pandémie, y compris la distribution de masques et d’autres ressources, a été critiquée comme étant mal gérée et non fondée sur des preuves scientifiques.
Perception du public et gestion des risques
Il existe une confusion entre danger et risque, et la perception du risque varie selon l’éducation, le niveau intellectuel, l’âge et la profession.
Le manque de confiance entre les gouvernements et les populations rend difficile la mise en œuvre de politiques publiques efficaces.
Défis et considérations futurs
La gestion des crises dans un monde complexe nécessite une approche plus nuancée et globale.
Les démocraties sont perçues comme s’affaiblissant face aux gouvernements administratifs, ce qui suscite des inquiétudes en matière de gouvernance et de responsabilité.
Solutions possibles
Des pays plus récents comme la Nouvelle-Zélande et l’Australie ont mieux réussi à gérer la pandémie grâce à une confiance plus forte entre les gouvernements et les populations et à des politiques publiques plus efficaces.
Il est nécessaire d’adopter une approche plus équilibrée qui tienne compte des besoins et des priorités de tous les segments de la société, et pas seulement des personnes âgées.
En conclusion, les défis posés par la crise financière de 2020 et la pandémie de COVID-19 sont complexes et multiformes, nécessitant des solutions réfléchies et nuancées. Il est essentiel de faire la différence entre ces deux crises et de s’attaquer aux problèmes sous-jacents pour construire des sociétés plus résilientes et plus équitables.
site excellent, référencé sur le site https://www.economie.gouv.fr/cedef/dette-publique. les sujets sont tres synthétisés, faciles à comprendre.