Effet de levier

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L’effet de levier désigne l’utilisation de l’endettement pour augmenter la capacité d’investissement d’une entreprise, d’un organisme financier ou d’un particulier et l’impact de cette utilisation sur la rentabilité des capitaux propres investis.

L’effet de levier augmente la rentabilité des capitaux propres tant que le coût de l’endettement est inférieur à l’augmentation des bénéfices obtenus grâce à l’endettement. Dans le cas inverse il devient négatif.

Calcul de l’effet de levier : rentabilité financière et rentabilité économique

Formule de l’effet de levier : exemple d’une entreprise

Pour calculer la rentabilité financière, on rapporte le profit après paiement des impôts et versement des intérêts aux apporteurs de capitaux externes aux capitaux investis par les actionnaires et associés (capitaux propres). Ce ratio correspond à ce que la comptabilité anglo-saxonne appelle le « Return on equity » ou encore « ROE ».

Rentabilité financière = (Profits – Impôts – intérêts versés) / Capitaux propres

La rentabilité économique mesure la performance économique de l’entreprise dans l’utilisation de l’ensemble de son capital « employé ». Ce ratio correspond à ce que la comptabilité anglo-saxonne appelle le « Return on assets » ou encore « ROA ».

Il rapporte le résultat d’exploitation obtenu après paiement des impôts et l’ensemble des capitaux mis en œuvre (fonds propres apportés par les actionnaires + capitaux acquis par endettement ou immobilisations d’exploitation + besoins en fonds de roulement d’exploitation). La rentabilité économique reflète l’efficacité économique de l’entreprise, indépendamment des modes de financement adoptés.

Rentabilité économique= (Profits – impôts) / Capitaux engagés

Autre notion importante : l’effet de levier, qui permet de juger de l’intérêt du recours à l’endettement pour financer un investissement.

Comment fonctionne l’effet de levier ?

L’endettement procure un effet démultiplicateur pour les actionnaires lié au fait qu’ils n’apportent qu’une partie des sommes sur lesquelles porte un investissement. Cet effet est d’autant plus important que le taux d’intérêt auquel est souscrit l’emprunt est faible et que la rentabilité économique de l’investissement est importante.

Avant de s’endetter, il est judicieux de s’interroger sur l’impact d’une telle décision, en particulier sur la rentabilité financière du projet d’investissement afin de savoir si l’effet de levier procuré par l’endettement est bénéfique pour l’emprunteur. Cette question se pose pour l’ensemble des acteurs économiques, qu’il s’agisse des ménages souhaitant investir dans la pierre ou la finance, des banques et des fonds d’investissement souhaitant réaliser des investissements financiers.

Quel est le bon effet de levier ?

Attention, l’effet de levier joue dans les deux sens. Si la rentabilité économique est supérieure au coût de l’endettement, on parle d’effet de levier positif car dans ce cas de figure la rentabilité financière est impactée positivement. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si la rentabilité économique est inférieure au coût de l’endettement, cet effet de levier joue cette fois dans l’autre sens : on parle alors d’ « effet de massue » ou d’ « effet boomerang ». L’effet de levier est un moyen extrêmement puissant pour permettre aux actionnaires d’obtenir des rentabilités financières élevées. Mais plus le levier utilisé est élevé, plus l’effet boomerang peut être violent.

Exemple d’un effet de levier dans l’immobilier

Prenons par exemple le cas classique de l’achat d’un bien immobilier destiné à la location avec un apport personnel de 20 % et un emprunt de 80 % de la valeur du bien acheté.

Le levier est de 4 (80/20). L’effet levier sera positif si le loyer perçu est supérieur aux charges de l’emprunt et si le prix du logement augmente permettant de réaliser des plus-values à la revente. Mais si le propriétaire n’arrive plus à louer et si le prix des logements chute, l’effet de levier sera négatif et il peut devenir catastrophique comme cela s’est passé avec les emprunts subprimes aux États-Unis.
En effet, si l’emprunteur n’est plus en mesure de régler ses mensualités d’emprunt, son bien sera saisi et vendu dans de mauvaises conditions, parfois moins cher que le montant de l’emprunt qui reste à rembourser.

Autre exemple : celui des banques. Il est légitime qu’elles prêtent plus que leurs fonds propres. C’est leur fonction économique. Mais cela les rend fragiles en cas de non-remboursement. C’est pourquoi les pouvoirs publics leur imposent le respect de règles prudentielles qui correspondent de facto à une limitation de l’effet de levier. Voir notre article sur le ratio de solvabilité bancaire

Les investisseurs spéculatifs tels que les hedge funds utilisent en général des leviers très élevés. C’est une condition de la très forte rentabilité financière des capitaux qui leur ont confiés.
Mais les risques pris sont également élevés et les risques de pertes sont amplifiés par le levier, non seulement pour les investisseurs directs mais aussi pour les établissements financiers qui fournissent les prêts. C’est pourquoi l’attention du régulateur se porte notamment sur les produits à fort effet de levier.

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