Poids du secteur agricole en France
Le secteur agricole génère actuellement 2,1 % du produit intérieur brut (PIB) français. Si cette part oscille depuis l’an 2000 entre 1,5 % et 2,3 %, elle a subi une diminution régulière depuis les années 1950. En 1949 – première année à partir de laquelle des statistiques produites par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) sont disponibles –, l’agriculture, la sylviculture et la pêche généraient une valeur ajoutée équivalant à 2,1 milliards d’euros, soit 18,1 % du PIB. Cette part n’a cessé ensuite de diminuer, passant de 12 % en 1960 à 7,5 % en 1970 et 4 % en 1980.
Le déclin du poids du secteur agricole dans l’activité économique est l’une des manifestations du phénomène de tertiarisation qu’a connu la France au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. Celui-ci se caractérise par une augmentation du poids du secteur tertiaire dans l’économie. L’INSEE calcule ainsi que les services marchands et non marchands généraient, en 2022, 79,1 % du PIB, contre 48,8 % en 1949.
Qui travaille dans le secteur agricole en France
Selon les données publiées en juillet 2023 par Agreste, les exploitations agricoles employaient, en 2021, 673 640 emplois en équivalent temps plein (ETP). Les chefs d’exploitation ou coexploitants représentent plus de la moitié d’entre eux : 387 040 ETP, soit 57 % de l’emploi agricole. Suivent ensuite les salariés permanents avec 173 520 ETP, soit 26 % de l’emploi agricole, et les saisonniers, occasionnels et autres salariés avec 87 440 ETP, soit 13 %.
Les ménages agricoles davantage touchés par la pauvreté
D’après les calculs de l’INSEE, près de 16,2 % des ménages agricoles se situent, en 2020, en dessous du seuil de pauvreté, équivalant à 13 944 euros par an pour une personne seule. C’est plus que pour le reste des actifs : l’INSEE estime, en effet, que 14,6 % des membres de ménages disposant de revenus d’activité vivent sous le seuil de pauvreté.
Quel est le niveau de vie des agriculteurs en France
On comptait, en 2020, près de 390 000 exploitations agricoles en France selon l’INSEE. Le niveau de vie médian des ménages agricoles était de 22 800 euros, soit 1 900 euros par mois. C’est légèrement moins que le niveau de vie médian calculé à l’échelle de l’ensemble de la population : 22 930 euros la même année, soit 1 911 euros par mois.
Le niveau de vie d’un ménage est calculé comme le rapport entre le revenu disponible, soit l’ensemble des revenus du ménage, amputés des impôts et cotisations sociales, et la taille de ce ménage.
Cette donnée de niveau de vie médian masque, toutefois, de nombreuses disparités au sein du secteur agricole. Les niveaux de vie varient, tout d’abord, sensiblement au sein de la distribution. Par exemple, les 10 % des maraîchers et horticulteurs les plus aisés ont un niveau de vie minimum de 48 900 euros, soit 4 075 euros par mois, contre 8 900 pour les 10 % les plus modestes, soit 742 euros par mois. Pour cette catégorie de ménages, le rapport interdécile, calculé comme le rapport entre le 9e et le 1er déciles de la distribution des niveaux de vie, atteint 5,5.
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Des inégalités existent, ensuite, entre les différents types de production agricole. Par exemple, le niveau de vie médian est de 27 100 euros pour les viticulteurs, soit 2 258 euros par mois, contre 19 600 euros pour les éleveurs d’ovins, caprins et autres herbivores, soit 1 633 euros par mois.
Analyse du secteur de l’agriculture : pourquoi nous utilisons des données de 2020 ?
À l’occasion de la crise agricole, début 2024, de nombreux chiffres ont circulé quant aux revenus des agriculteurs.
Nous avons choisi, dans cet article, d’utiliser des données INSEE publiées en février 2024 et portant sur l’année 2020. Il s’agit, en effet, de la base de données la plus exhaustive concernant le niveau de vie des agriculteurs.
Basée sur une enquête intégrant l’ensemble des ménages français, elle permet d’étudier de manière fine la distribution de leurs niveaux de vie, de prendre en compte l’ensemble des revenus des agriculteurs – un tiers seulement du revenu disponible des ménages agricoles provient directement de l’activité agricole – et de dépasser les limites inhérentes aux études fondées uniquement sur la moyenne. En contrepartie, puisqu’il s’agit d’une enquête lourde à réaliser, elle n’est menée que périodiquement.
Sauf mauvaise perception de ma part, quid des avantages en nature preleves ou sur les comptes de l’exploitation, pour les proprietaires exploitants agricoles (produits agricoles alimentaires, immobililier, vehicules … ) sont ils repris dans l’etude, sont ils estimés ?
um menage salarié lambda par exemple, dans le tertiaire, sauf erreur et exceptions, ne beneficie d’aucun avantage en nature, en revanche revenus = salaires & impots = fiscalité , plus loyers & charges (eau, gaz, electricite, carburants,assurances…).
Bonjour,
C’est effectivement une donnée à prendre en compte, malheureusement la quantification des avantages en nature est particulièrement délicate. Dans l’étude de l’INSEE que nous citons, nous pouvons seulement lire : « Compte tenu de la nature de leur activité, une partie des dépenses privées des ménages agricoles (logement, dépenses d’énergie, etc.) peuvent être intégrées dans les comptes de l’exploitation. Plus souvent propriétaires de leur habitation que l’ensemble des ménages, ils ont moins souvent des difficultés de logement. Ils sont également moins affectés par des restrictions de consommation courante. En revanche, ils sont plus souvent sujets à des insuffisances de ressources ».
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com