En 2023, les transferts internationaux ont représenté un total de 9,63 milliards de dollars (+48,1 % par rapport à 2022 selon la FIFA).
Les montants, de plus en plus importants, font régulièrement la une des journaux et provoquent des polémiques car ils semblent déconnectés de la réalité. Pour autant, le sont-ils vraiment ?
Football : un transfert n’est pas forcément une vente
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la plupart des joueurs transférés ne sont pas vendus et n’engendrent pas des frais d’acquisition. Parmi les 23689 joueurs professionnels transférés en 2023 (hommes comme femmes), seuls 13,8 % ont été « vendus », c’est à dire transférés depuis un club vers un autre alors qu’ils étaient liés à leur club d’origine par un contrat toujours en vigueur.
Dans les autres cas, ils étaient en fin de contrat ou en prêt. Ainsi, les ventes de joueurs correspondent à une minorité, et même dans ce cas de figure les montants très élevés sont rares. En effet, la vente moyenne en 2023 était de 4,02 millions de dollars, donc très loin des transferts à deux ou trois chiffres – en millions – qui font la une des quotidiens sportifs.
Un joueur en fin de contrat n’est pas un joueur gratuit
Un joueur en fin de contrat avec un club A, qui signe un nouveau contrat avec un club B, entraîne quand même des dépenses :
- prime à la signature pour le joueur ;
- prime à la signature pour l’agent du joueur.
Le gardien de but brésilien Julio Cesar a terminé son contrat avec le club anglais de Queens’ Park Rangers en 2014. Dans la foulée, il a signé un nouveau contrat avec le club portugais de Benfica. Son nouveau club a annoncé un transfert « gratuit » mais il a quand même dû débourser un total de 1 million d’euros (primes à la signature du joueur et de son agent).
Il faut donc faire attention aux communications faites par les clubs car elles omettent souvent des informations cruciales.
Un joueur en prêt n’est pas un joueur gratuit
Une pratique commune consiste à emprunter un joueur pour une saison auprès d’un autre club. Mais cette manœuvre a, la plupart du temps, un coût ! En effet, le club qui emprunte le joueur peut :
-
ne payer aucun salaire (c’est alors totalement gratuit, mais c’est rare) ;
-
payer une partie du salaire ;
-
payer tout le salaire (cela permet d’assortir au prêt une option d’achat).
Le rôle central des agents
En tant que gestionnaires des intérêts financiers d’un ou plusieurs joueurs, les agents revêtent un rôle particulièrement important dans les transferts. Si une vente est effectuée, 10 % du montant du transfert reviendra à l’agent (moyenne en 2015). Il s’agit donc d’une activité hautement rémunératrice au très haut niveau, mais cette sphère est dominée par une poignée d’agents et de sociétés.
Les deux grands agents en 2019 s’appellent Jorge Mendes (portugais, 53 ans) et Mino Raiola (italo-néerlandais, 52 ans). En 2018, Jorge Mendes est sorti gagnant du duel en empochant la somme de 89 millions d’euros (commissions personnelles) notamment grâce aux transferts de Cristiano Ronaldo du Real Madrid à la Juventus Turin.
À noter qu’en France un agent ne peut pas toucher plus de 10 % des rémunérations des joueurs qu’il encadre selon un décret.
Transferts internationaux des footballeuses
Si les transferts des joueurs culminent à plus de 7 milliards de dollars, c’est loin d’être le cas pour leurs homologues féminins.
En effet, en 2023, les 1 888 transferts internationaux de joueuses ont généré 6,1 millions de dollars, soit un montant environ 1 600 fois moins élevé que celui engendré par le « mercato » des footballeurs. Cependant, ces dépenses de transfert dans le football féminin ont augmenté de 84,2 % en un an, montrant une vraie dynamique à la hausse. Certes, les chiffres du féminin sont encore loin de ceux de leurs homologues masculins, mais un tel écart ne peut être comblé en quelques années seulement. Il faut rappeler que les revenus du sport viennent en grande partie de l’argent que les personnes sont prêtes à mettre pour le soutenir (abonnement à des chaînes TV sportives, achat de maillots, achat de tickets pour assister aux matchs, etc.). Le meilleur moyen de soutenir la croissance du football féminin est donc de le regarder et de s’y intéresser si on le souhaite.
Généralement, les joueuses finissent leur contrat en cours avant de changer de club : 97 % de leurs transferts se font sans indemnité financière.
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