Mais est-ce une économie véritablement alternative ?

la finance pour tous

L’économie sociale et solidaire peine, malgré ses valeurs et sa volonté d’entreprendre « autrement » à se démarquer véritablement des règles de l’économie capitaliste.

La notion même d’économie sociale et solidaire est suffisamment imprécise pour être revendiquée par une multitude d’acteurs allant des  » entrepreneurs de morale  » du monde associatif aux entrepreneurs  » sociaux et citoyens » de l’économie de marché.

De fait, ce concept est commode car il donne une homogénéité illusoire à un champ d’activités qui restent très hétérogènes. Quoi de commun en effet entre une coopérative du secteur financier comme le Crédit Agricole et un cadre qui, à la suite d’un licenciement économique, décide de créer une épicerie sociale, si ce n’est d’être référencé comme appartenant à l’économie sociale et solidaire?

Il y a là une véritable difficulté qui tient à la délimitation du périmètre de l’économie sociale et solidaire. A ceci s’ajoute un phénomène de banalisation des organisations de l’économie sociale et solidaire qui adoptent progressivement les règles du système capitaliste.

Les structures coopératives et mutualistes comme les banques et les assurances en sont une bonne illustration. En dehors de la notion de  Les clients des banques et compagnies d’assurance ne voient pas véritablement en quoi elles différent des banques et compagnies d’assurance qui ont un statut privé lucratif.

L’économie sociale et solidaire, présentée comme portant un mode de gouvernance plus démocratique avec une forte implication des associés ou des sociétaires, ne constitue pas véritablement une réelle force de transformation sociale et d’économie alternative.  

 

    1 commentaire sur “Mais est-ce une économie véritablement alternative ?”
    1. Il faut bien sûr distinguer l’économie sociale de l’économie solidaire. L’économie sociale est un ensemble d’activités économiques visant prioritairement à satisfaire des besoins vitaux des consommateurs et non le profit.
      L’économie solidaire est un ensemble d’activités économiques fondé sur la participation des travailleurs à la gestion de l’entreprise.
      L’économie sociale, l’économie solidaire et, à leur intersection, l’économie sociale et solidaire sont des segments de tout système économique majoritaire capitaliste.
      Certaines entreprises d’économie sociale (association phylanthropique) ou d’économie solidaire (mutuelle) ne sont pas capitalistes au sens où elles n’ont pas de capital titrisé. Elles peuvent d’ailleurs investir dans des fonds de dotation, entreprises à capital tritisé, qui sont leurs sources de dividende.
      On ne pas exercer la totalité des activités économiques dans le cadre d’une société anonyme ou d’une entreprise individuelle. Dans le même ordre d’idée, on ne peut répondre à toutes les demandes uniquement dans le cadre de l’économie marchande ou de l’économie sociale sous peine de sous-développement: Dans un système économique efficace, l’adhocratie prime sur le purisme idéologique.
      Dans une démocratie, l’économie sociale et solidaire n’a pas plus vocation à changer la société que l’économie marchande: c’est le rôle des établissements pédagogiques, des médias et des décrets d’application des lois. On relèvera, toutefois, que l’économie sociale, solidaire ou non, est un adjuvant de choix pour l’Etat contrôleur (remedial state).
      Sachant que les autorités ne sont vraiment légitimités que par leurs résultats, un Etat-gendarme démocratique est voué à disparaître dès que la majorité des électeurs ne se contenteront plus des bénéfices d’une force de police et d’un système judiciaire. Subventionner les bons entrepreneurs au bon moment permet de se créer un bilan légitimant sans recours à des interventions bureaucratiques dispendieuses et compliquée.

1 commentaire

Commenter