Pour éviter un trop fort réchauffement de la planète, tous les acteurs économiques sont impliqués. Les particuliers en optimisant leurs consommations d’énergie, par exemple en isolant leurs habitations, les États par le biais de leurs politiques économiques, par exemple en favorisant fiscalement les énergies propres et les entreprises en recherchant à limiter la pollution, par exemple en innovant en matière de processus industriels. Les banques, qui financent l’économie, participent aussi à cette démarche.
Cette lutte contre le réchauffement climatique passe, pour la NZBA, qui regroupe la plupart des grandes banques dans le monde, y compris en France, par un objectif d’atteindre une neutralité carbone en 2050.
La neutralité carbone, un concept contesté ?
Ce concept est contesté parce que les acteurs économiques peuvent y parvenir en combinant :
- La réduction effective des émissions de gaz à effet de serre
- Des actions menées pour les compenser, comme l’achat de quotas d’émissions, jugés pas assez chers pour être incitatifs.
Cela implique pour les banques un travail important de transformation, dans les critères d’acceptation des demandes de crédit, par exemple, mais aussi pour former l’ensemble de son personnel.
Pour que l’impact, notamment auprès des entreprises multi-bancarisées, soit réellement efficace, cette alliance NZBA est indispensable pour faire converger les actions du système bancaire. Elle est complétée par des alliances du même type pour les gestionnaires d’actifs (et aussi les compagnies d’assurance).
La NZBA prévoit des objectifs intermédiaires dès 2030, puis tous les 5 ans avec la publication des résultats par ces membres. Mais si les banques peuvent être en avance de phase et inciter les acteurs économiques à se transformer, la modification de ceux-ci ne peut avoir lieu que si elle est acceptable socialement, économiquement et dans son rythme. C’est le cas par exemple du secteur du pétrole et de l’électricité.
« On ne finance plus que les compagnies d’électricité qui ont décidé d’avoir complétement supprimé le charbon en 2030 si elles sont dans l’OCDE ou 2040 si elles sont à l’extérieur de l’OCDE… Nous ne les finançons, dès aujourd’hui, que si elles sont sur une trajectoire de suppression du charbon en 2030… c’est le temps nécessaire pour qu’elles puissent faire les investissements industriels nécessaires à cette transformation. Et donc, cela nous a conduit, par exemple, en 2020, à arrêter de financer la moitié des compagnies d’électricité que nous financions » (Antoine SIRE).
Les autorités de contrôle des banques ont un rôle à jouer
Même si elles doivent préserver leur rentabilité dans un monde globalisé, et n’ont pas, à elles seules, le pouvoir de modifier les comportements, les banques vont probablement être incitées par la Banque centrale européenne (BCE), notamment avec des « stress tests climatiques » envisagés en 2022, à accélérer la prise en compte du réchauffement climatique dans leurs politiques de crédit pour faire face aux risques liés :
– à l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes naturelles ;
– au non-remboursement des prêts accordés aux industries fortement émettrices de CO2, du fait du durcissement de la réglementation en vue de sa réduction.
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