La « richesse » peut quant à elle s’entendre au sens restreint, c’est-à-dire en prenant uniquement en compte les revenus, ou au sens large, en considérant le patrimoine. Dans la plupart des cas, la richesse englobe les revenus et le patrimoine mais leurs statistiques ne se complètent pas pour autant.
Les revenus des Français
Revenu disponible et salaires
Dans les statistiques, notamment celles de l’INSEE, on entend par revenu, la somme de différents éléments, à savoir : les revenus d’activité, les revenus du patrimoine, les prestations sociales, les pensions moins les impôts directs – Impôt sur le revenu (IR), la Taxe d’habitation, la Cotisation sociale généralisée (CSG), la Contribution à la réduction de la dette sociale (CRDS).
En 2018 (dernières données disponibles), le revenu disponible moyen par ménage était de 37 670 € par an, soit 3 139 € par mois. Le revenu disponible médian (soit celui qui divise les ménages français en deux proportions égales) s’établit à 30 620 € par an, soit 2 552 € par mois. Il s’agit du revenu disponible, donc net après impôt.
En 2018, on appartient aux 10 % des ménages les plus riches à partir de 65 520 € de revenu disponible par an, le revenu disponible moyen au sein de ce dernier décile (les 10 % les plus riches) est 102 880 €. En-dessous de 13 820 € par an on se situe dans les 10 % les plus pauvres, parmi lesquels le revenu disponible moyen est de 10 030 € par an.
Le salaire net mensuel médian en équivalent temps plein s’élève à 2 091€ selon l’INSEE (données 2022). Les 10 % des salariés les moins bien rémunérés touchent moins de 1 436 € par mois, les 10 % de salariés les mieux payés touchaient au minimum 4 162 €, soit près de 3 fois plus que les moins bien payés. Tout en haut de l’échelle, on fait partie des 1 % les mieux rémunérés à partir de 9 973 € de salaire mensuel.
Les inégalités de salaires sont plus élevées chez les hommes que chez les femmes, ces dernières étant beaucoup moins nombreuses à percevoir de hautes rémunérations. Le salaire minimum des 10 % des femmes les mieux rémunérées est de 3 732 €, contre 4 469 € pour les hommes. Le constat est encore plus sévère si l’on considère les 1 % des salariés les mieux rémunérés : on y compte, en effet, que 18 % de femmes… alors qu’elles représentent 42 % des salariés.
Quel salaire pour bien vivre en France ?
Le niveau de vie est quant à lui égal au revenu disponible des ménages divisé par le nombre d’unités de consommation (UC) appartenant aux ménages.
En effet, le revenu disponible par ménage ne mesure pas le niveau de vie effectif des individus. Cela dépend du nombre de personnes composant le ménage. Mais il faut aussi tenir compte du fait que certaines dépenses ne sont pas proportionnelles au nombre de personnes (le chauffage, l’eau, etc.). Le niveau de vie est donc calculé en divisant le revenu disponible du ménage par le nombre d’unités de consommation, sachant que pour cela le premier adulte compte pour 1, les autres personnes de plus de 14 ans pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.
Pour une famille composée d’un couple et de deux enfants, l’un de 15 ans et l’autre de 13 ans pour estimer le niveau de vie de chaque individu composant cette famille, on divisera le revenu du ménage par 2,3.
En 2021, selon l’INSEE, le niveau de vie moyen des Français est de 26 610 € par an, soit 2 661 € par mois et le niveau de vie médian est de 24 330 € par an, soit 2 027 € par mois.
Le niveau de vie des 10 % de ménages les plus riches est supérieur à 41 868 € par an alors qu’il est inférieur à 12 288 € pour les 10 % les plus pauvres.
Le patrimoine des Français
De manière complémentaire, on peut également évaluer la richesse en s’intéressant au patrimoine et non seulement au revenu. En effet, le revenu est un indicateur très partiel de la richesse. Un rentier par exemple touchera très peu de revenus mais aura un patrimoine dont l’importance autorise à le qualifier de « riche ».
Le patrimoine d’un individu ou d’une famille est l’ensemble des biens sur lesquels celui-ci ou celle-ci peuvent faire valoir un titre de propriété ou un droit et qui peuvent être vendus. Concrètement, ce peut être des propriétés foncières ou immobilières (terrain, logement, maison…) ; des biens professionnels (entreprise personnelle, fonds de commerce, charge de profession libérale …) ; des placements financiers (dépôt bancaire, compte épargne, actions ou part de fonds collectif…) ; des meubles, des équipements ménagers, des véhicules ou encore des objets d’arts ou de collection…
Si on ne tient compte que des biens possédés, on évalue ce que l’on appelle le patrimoine brut. Si on y soustrait les dettes, on évalue le patrimoine net, qui constitue la véritable mesure de la « richesse » à un moment donné.
Un ménage français déclare posséder en moyenne en 2021 un patrimoine brut de 317 100 €. Le patrimoine net s’élève quant à lui à 274 000 €. Parallèlement, le patrimoine médian atteint 177 200 € en brut et 124 800 en net.
Les 10 % de ménages les plus riches possèdent un patrimoine brut global supérieur à 716 300 € alors que celui des 10 % les plus pauvres n’excède pas 4 400 €.
Les inégalités de revenus et de patrimoine
Pour des raisons diverses (héritage, profession exercée…), les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus marquées que celles des revenus. Alors que les 10 % les plus pauvres perçoivent un revenu environ 3 fois inférieur à celui des 10 % les plus riches, les 10 % les plus pauvres possèdent un patrimoine net global plus de 200 fois inférieur aux 10 % les plus riches.
En France, les 10 % les plus riches détiennent presque autant que les 90 % restants. Autrement dit, si l’ensemble de la population était représenté par 10 personnes, une seule seulement détiendrait la moitié de la richesse. Les 9 autres se partageraient le reste. A titre de comparaison, les 10 % les plus riches ne détenaient « que » 41,3 % de la masse totale de patrimoine en 2010. En 2022, ce taux était de 47,1 %.
Bonjour,
Nous vous remercions de votre lecture attentive.
Notre article est en cours d’actualisation. Nous vous invitons à revenir prochainement sur nos pages.
Meilleures salutations.
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
La source que vous indiquez en réponse au commentaire de Groucho, et plus précisément le tableau du titre 3 p.83, confirme sa remarque quant à votre confusion sur les premiers et derniers déciles entre revenus moyens (respectivement 9570 et 53610) et revenus limites (respectivement 12830 et 61750). Une correction de votre article me semble donc nécessaire, ou mieux, une actualisation (à moins qu’elle existe déjà et que je sois passée à côté, auquel cas je vous prie de me l’indiquer).
Bonjour,
Nous avons corrigé cette erreur, merci pour votre lecture attentive.
Meilleures salutations,
L’équipe Lafinancepourtous.com
merci pour cet article trés bien fait. j’ai remarqué une seule erreur : « Le salaire brut médian atteint quant à lui 1 675 € par mois. » il s’agit d’un salaire net et non brut. cordialement.
Bonjour,
Les données évoquées concernant le niveau des 10 % les plus pauvres présents dans cet article ont été collectées à partir d’un document de référence de l’Insee dont l’adresse est la suivante : http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/REVPMEN13e_FLo1rev.pdf.
Nous restons à votre disposition pour toute autre question.
Cordialement,
L’équipe de La finance pour tous.
Bonjour,
Nous vous remercions pour votre lecture attentive. Vos différentes remarques relatives à l’interprétation de la médiane ont été prises en compte. Pour tout ce qui concerne l’évolution des inégalités, vous pouvez vous reporter à notre dossier de décryptage sur les hautes rémunérations (http://www.lafinancepourtous.com/Decryptages/Dossiers/Hautes-remunerations-en-France/Comment-les-hautes-remunerations-ont-elles-evolue).
Cordialement,
L’équipe de La finance pour tous.
Bonjour,
Votre article est intéressant, mais il me semble qu’il minimise l’ampleur des inégalités de revenus monétaires en faisant dire aux statistiques ce qu’elles ne disent pas.
Selon vous, en 2010, « le revenu disponible des 10 % de ménages les plus riches s’établit à 59 900 € par an contre 12 930 € pour les 10 % les plus pauvres ». En fait selon les statistiques de l’INSEE (« Les revenus et le patrimoine des ménages – Édition 2013 ») le chiffre de 12 930 € correspond à la limite supérieure de revenu perçu par les 10% de ménages les plus pauvres. Si bien qu’en réalité tous les 10% de ménages les plus pauvres ont eu un revenu inférieur à 12 900 €. On ne peut donc dire que le revenu disponible s’établit à 12 930 € pour les 10% de ménages les plus pauvres. S’agissant des 10% de ménages les plus riches, la limite inférieure de revenu de la catégorie est selon l’Insee de
61 750 €, c’est-à-dire que tous les ménages de cette catégorie ont un revenu supérieur à cette somme et donc a fortiori supérieur à 59 900 €. Selon l’Insee le revenu moyen des 10% de ménages les plus pauvres a été de 9 570 € et celui des 10% de ménages les plus riches a été de 95 130 € soit un rapport de 1 à 10 environ.
Même erreur en ce qui concerne les niveaux de vie monétaire : Selon vous, « le niveau de vie des 10 % de ménages les plus riches s’établit à 36 270 € par an contre 10 430 € pour les 10 % les plus pauvres ». Il s’agit là encore respectivement de la limite inférieure et supérieure de chaque catégorie. Les niveaux de vie moyens ont été de 7 960 € et de 56 190 €. Soit un rapport d’environ 1 à 7. C’est moins que le rapport entre les revenus par ménages. Cette différence s’explique par le fait que les ménages « pauvres » sont plus fréquemment des ménages avec une seule personne ou des ménages monoparentaux que les ménages « riches ». ( Selon l’INSEE le nombre d’unité de consommation composant les 10% de ménages les plus pauvres est de 1,1 contre 1,96 pour les 10% les plus riches). Mais avec un rapport de 1 à 7 on est bien au-dessus de votre affirmation selon laquelle « les 10 % les plus pauvres perçoivent un revenu environ 4 fois inférieur à celui des 10 % les plus riches ». Ceci donne une évaluation plus sérieuse de la situation de niveaux de vie monétaires des ménages riches et des pauvres, du moins si l’on fixe à 10% des ménages la barre délimitant l’appartenance à chaque catégorie. L’écart est évidemment plus grand si l’on fixe par exemple la barre à 5% ou à 1% de ménages les plus riches. Selon l’enquête de l’IFOP que vous évoquez, les Français semblent fixer en moyenne la barre à un niveau qui semble très proche du niveau de revenu net par personne gagné au minimum par les 1% les plus riches.
Les inégalités de revenus sont donc plus importantes que ne le dit l’article. Une autre question intéressante serait de savoir si elles s’aggravent par le bas et /ou par le haut.
Bonjour,
Merci de votre lecture attentive, c’est corrigé, cordialement, l’équipe de la finance pour tous
Si le niveau de vie moyen des Français est de 1 883 € par mois, il est impossible que le niveau de vie des 10% les plus pauvres soit de 10 430 € par mois ! Faut-il comprendre 10 430 € par an ?
il y a erreur au sujet des montants relatifs aux niveaux de vie en tous cas au sujet des plus pauvres des ménages