Rien ne se perd, tout se transforme
L’économie circulaire promeut un nouveau modèle économique, fondé sur la réduction des déchets. Il s’agit de jeter le moins possible en réutilisant ou réparant pour diminuer la quantité de déchets produits. Par opposition à l’économie « linéaire » qui est la nôtre, où un bien est produit, consommé, puis jeté, l’économie circulaire vise à la fois à réduire la consommation de matières et à réemployer les déchets de l’industrie. Dans une économie circulaire, les déchets (produits en fin de vie ou rebuts issus du processus de production) deviennent des ressources, employées pour produire de nouveau ou autre chose.
La mise en place d’une économie circulaire suppose de mettre fin à la pratique de l’obsolescence programmée des biens, dont la durée de vie est volontairement réduite pour forcer les consommateurs à racheter plus souvent des produits neufs.
L’économie circulaire expliquée en vidéo
Par France 24, le 9 avril 2018
L’économie circulaire : un enjeu majeur
L’économie circulaire répond aujourd’hui à un enjeu majeur, celui de s’adapter à la raréfaction des matières premières non renouvelables. Alors que les matières rares indispensables à de nombreuses industries (par exemple le nickel ou le cuivre dans les batteries de téléphones) s’épuisent, l’économie circulaire encourage la réutilisation des rebuts encore utiles. Elle cherche ainsi à la fois à préserver les ressources et à réduire les déchets. Dans l’idéal, les matières premières seraient utilisées en boucle pour produire de nouveaux biens.
Desso, un spécialiste hollandais de revêtements de sol de bureau, récupère les dalles de ses clients pour en séparer la base et les fibres. Un partenaire sous-traitant recrée à partir de là la matière qui est employée pour un nouveau cycle de production. La gamme Écobase de Desso est ainsi recyclée à l’infini.
Plus largement, il s’agit de repenser nos modes de production et de consommation de biens. En France, un groupe de réflexion présidé par Jacques Attali, qui a publié Pour une économie positive, y voit le passage d’une économie de la production à une économie d’usage et une réponse aux enjeux de gestion de la rareté.
Pour les partisans de l’économie circulaire, ce nouveau modèle économique satisfait non seulement des considérations écologiques, mais également l’intérêt économique de chacun. L’industrie évite ainsi d’épuiser les ressources indispensables à son activité, les entreprises font des économies en réutilisant les déchets de leur production ou en les revendant, les ménages réduisent le gaspillage.
L’économie circulaire serait même créatrice d’emplois puisqu’elle rend nécessaire le développement de filières de recyclage et de traitement des déchets sophistiquées. En théorie, la société dans son ensemble bénéficie de la diminution d’achats de matières premières et de l’économie qui découle de la diminution des coûts d’enfouissement ou de suppression des déchets. D’après les soutiens de l’économie circulaire, il est dans l’intérêt même des industries productrices de déchets de recycler et réutiliser.
En janvier 2013, la fondation Ellen MacArthur – chantre de l’économie circulaire – avait évalué à 500 milliards d’euros par an les bénéfices potentiels tirés de l’économie circulaire appliquée aux seuls biens de consommation.
C’est dans cette optique que le Ministère de la Transition écologique et solidaire a édité une feuille de route, énumérant les 50 propositions destinées à tendre vers une économie 100% circulaire.
Néanmoins cette démarche n’est pas exempte de critiques.
Une économie circulaire qui tourne en rond ?
Il faut souligner le caractère aujourd’hui utopiste du projet de l’économie circulaire. Les limites technologiques actuelles rendent illusoire un recyclage à 100 % (le plastique par exemple ne se recycle qu’une fois). Il faut également être conscient des limites inhérentes au concept d’économie circulaire : à chaque étape du processus de production, y compris le recyclage, la transformation consomme de l’énergie. Si elle tend dans l’idéal à être sans déchets, l’économie circulaire n’est pas un cycle non polluant pour autant.
L’économie circulaire ne se conçoit pas sans une évolution de la façon dont les biens sont conçus. Elle suppose de mettre un terme aux pratiques d’obsolescence programmée. Il faut que le recyclage ait été prévu dès la conception initiale des produits par l’industrie : tout n’est pas recyclable, n’importe comment et sans limite, les entreprises doivent utiliser au départ des matériaux recyclables ou employables par une autre industrie (ce qui n’est pas forcément dans leur intérêt économique). L’économie circulaire ne se résume pas à du recyclage, mais l’englobe dans un projet plus large de repenser la façon dont on produit.
Bel article. Cependant, dans les critiques, il convient de relever que le recyclage n’est pas la seule prochaine étape du plastique. Il peut être valorisé. Par exemple, il peut servir à prduire du carburant ou de l’énergie électrique par procédé pyrolytique (moins polluant). Le carburant obtenu à partir du plastique peut permettre à son tour de produire encore du plastique. Ce qui boucle la boucle. En résumé, il convient d’envisager les 7 piliers dans le processus de l’éco-conception du produit ou du service. L’innovation est au coeur de l’économie circulaire
Ce type d’article est très pédagogique.
Un grand merci.
Brillant.
Un admirateur secret.