Crowdfunding ou Finance participative

la finance pour tous

Anne Delannoy, responsable Veille opérationnelle et Produits atypiques à l’Autorité des Marchés Financiers, nous explique le crowdfunding.

 

Cette interview a été réalisée en 2015.

Quel est le principe derrière le crowdfunding ? Quel mode de financement ?

Le financement participatif ou crowdfunding permet de collecter des fonds auprès des internautes afin de financer un projet spécifique. Les fonds sont généralement levés auprès d’un grand nombre de contributeurs pour des montants relativement faibles. Ce phénomène de société a pu se développer notamment grâce à l’essor d’internet et des réseaux sociaux.

Nous distinguons trois types de plateformes de crowdfunding selon le type de financement qu’elles proposent : le don, le prêt et la souscription de titres (actions ou obligations).

Ainsi, vous pourrez soit :

  • Effectuer un don avec ou sans contrepartie (un CD, une place de concert ou encore l’objet à produire).

  • Prêter de l’argent à une entreprise ou à un particulier avec intérêt (1000 euros maximum) ou sans (4000 euros maximum).

  • Investir en titres (actions ou obligations) d’une société non cotée (montant non plafonné).

Quel que soit le mode retenu, le schéma le plus habituel est le même :

  • Les porteurs de projet s’adressent à la plateforme avec une présentation et un objectif de levée de fonds.

  • Après une sélection plus ou moins poussée, les projets sont mis en ligne sur la plateforme pour une durée déterminée et un montant total.

  • Les internautes font des promesses de souscription. Si l’objectif est atteint, les fonds recueillis sont versés au porteur de projet sinon les sommes sont mises en attente d’un nouveau choix de l’internaute ou remboursées à sa demande.

  • En cas de succès, la contrepartie est livrée, les intérêts et dividendes sont versés…

Avant d’investir dans des prêts participatifs, quels conseils donner ?

Renseignez-vous sur la plateforme qui propose le projet. Certaines doivent justifier d’autorisations pour exercer en France. Ainsi

  • Les plateformes de souscription de titres devront justifier du statut de conseiller en investissement participatif (CIP) ou de celui de prestataire en services d’investissement (PSI).

  • Les plateformes de prêts doivent obtenir le statut d’intermédiaire en financement participatif (IFP).

  • Les plateformes de dons n’ont pas d’obligation mais peuvent choisir le statut d’IFP.

Les plateformes régulées sont reconnaissables au label « Plateforme de financement participatif régulée par les autorités françaises ».

Vous pouvez vérifier l’existence d’un statut de la plateforme soit sur le site de l’ORIAS pour les CIP et les IFP soit sur celui de REGAFI pour les PSI.

Renseignez-vous ensuite sur le projet lui-même. Pour ce faire, la plateforme doit vous fournir les informations nécessaires à votre prise de décision (expérience des dirigeants, perspectives économiques, risques…). S’il s’agit d’un prêt, quelles en sont les caractéristiques (taux d’intérêt, durée, montant…). Il vous faut également prendre connaissance des frais pratiqués par la plateforme. Celle-ci a l’obligation de vous renseigner sur l’ensemble des frais que vous supporterez.

Quels sont les risques de l’investissement dans le financement participatif?

Ceux-ci diffèrent selon le type de financement pour lequel vous aurez opté :

  • S’agissant des plateformes de dons, le risque est lié à l’échec du projet que vous souteniez et donc l’absence de contrepartie livrée.

  • Concernant le prêt, le principal risque réside dans le défaut de remboursement en cas de défaillance de l’emprunteur.

  • Pour la souscription de titres, les principaux risques sont la perte partielle ou totale du capital investi et la difficulté à céder les titres acquis en raison de l’absence de liquidité. N’oublions pas qu’il s’agit d’actions ou d’obligations non cotées. La plateforme est d’ailleurs obligée de vous alerter sur les risques encourus.

Vous devez garder à l’esprit que cet investissement est risqué et n’offre aucune garantie. Il faut donc appliquer les règles de bon sens en n’y consacrant qu’une petite partie de son épargne que l’on accepte de perdre le cas échéant. Cet investissement ne doit pas être envisagé pour financer les études des enfants ni pour préparer son complément de retraite.

En tant qu’investisseur averti, vous pouvez maintenant vous lancer dans l’aventure du crowdfunding.

 

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