La mise en place d’une monnaie locale détourne la demande vers la production locale
La mise en place d’une monnaie locale détourne la demande sur le territoire concerné vers la production locale. En effet, elle ne peut être dépensée que sur ce territoire. Il peut même y avoir des situations de monopoles géographiques. Si, sur ce territoire, un seul salon de coiffure accepte cette monnaie, il augmente sa demande de la part de personnes qui sont en possession de cette monnaie. La monnaie locale permet donc d’augmenter les capacités de production des entreprises du territoire et d’augmenter les embauches des habitants.
En revanche, l’utilisation d’une monnaie locale peut être considérée comme de la concurrence déloyale pour les producteurs qui sont en dehors du territoire concerné et n’ont pas le droit d’utiliser cette monnaie. Par exemple, un salon de coiffure en dehors de la commune qui propose des prix plus attractifs, même avec une meilleure qualité, verra sa clientèle diminuer au profit du salon de coiffure qui accepte la monnaie locale.
La monnaie locale permet d’orienter la consommation des particuliers vers des secteurs à valoriser
Il s’agit principalement des produits issus de l’agriculture biologique ou du commerce équitable. Par exemple, les fabricants de pesticides ne sont pas acceptés dans ces systèmes.
La monnaie locale circule plus rapidement que l’euro
La date de validité de chaque billet encourage les détenteurs à s’en débarrasser plus rapidement pour ne pas subir de fonte. Elle permet donc une augmentation du volume des transactions et la relance d’une économie locale.
Selon ses promoteurs, la monnaie locale serait également un facteur de cohésion sociale
Elle permettrait de souder une communauté autour d’un projet commun.
Les risques liés aux monnaies locales
Les monnaies locales complémentaires présentent néanmoins quelques risques que le gouvernement a souligné dans son rapport sur les monnaies locales. Il existe notamment des risques liés à la contrefaçon de billets dont la fabrication est généralement moins poussée que la monnaie fiduciaire, bien que l’émission de titre soit confiée à une institution financière comme une banque. Le gouvernement souligne également le risque de blanchiment d’argent, bien qu’il ne soit pas spécifique aux monnaies locales et complémentaires, il ne doit cependant pas être sous-estimé.
Exemples de monnaies locales et complémentaires en France
Informations |
Fonte (perte de valeur) |
Perte de conversion en euros |
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L’eusko |
Pays basque français (64) Septembre 2011 1 eusko = 1 euro |
0 % |
5 % |
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L’abeille |
Villeneuve-sur-Lot (47) Janvier 2010 1 abeille = 1 euro |
2 % tous les 6 mois |
2 % |
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Le sol violette |
Toulouse (31) Mai 2011 1 sol = 1 euro |
2 % tous les 3 mois |
5 % |
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La luciole |
Ardèche-Sud (07) Avril 2011 |
0 % |
1 % |
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La gonette |
Lyon (69) |
0 % |
Pas de conversion possible |
La monnaie locale qui a rencontré le plus de succès en France est l’eusko (pays basque). La devise rassemble actuellement 3 200 utilisateurs, plus de 820 professionnels, 17 communes adhérentes et l’équivalent de 1,2 million d’euros en circulation !
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