Inclusion financière

la finance pour tous

Environ 1,7 milliard d’adultes dans le monde n’ont toujours pas accès aux services financiers de base. Ces personnes voient leur capacité à échanger, épargner ou créer une entreprise fortement réduite. L’accès aux services financiers est donc un enjeu crucial pour la lutte contre la pauvreté.

On entend par « accès à des services financiers de base » la possibilité d’obtenir un compte courant, un crédit, une assurance et à un produit d’épargne. En cela, l’inclusion financière se distingue d’autres notions proches mais plus restreintes comme la bancarisation (ou inclusion bancaire), la microfinance, le microcrédit…

Les enjeux de l’inclusion financière débordent le strict cadre financier, puisqu’étant reliés à ceux de l’inclusion sociale (l’accès des populations à l’emploi, la santé, le logement ou l’éducation). Elle représente de ce fait un sujet économique et social majeur, non seulement dans les pays en développement mais aussi dans les pays développés, qui n’échappent pas à l’exclusion financière d’une partie de leur population (6% d’Européens, selon les spécialistes).

L’inclusion financière, un enjeu mondial pour le développement

L’inclusion financière est en net progrès depuis plusieurs décennies. Quelques chiffres permettent de mesurer les défis qui reste encore à relever :

  • 24 % des adultes dans le monde n’ont pas de compte courant (50 % en 2011).
  • 49% seulement de la population adulte réussi à épargner.
  • 53 % de la population adulte veut ou peut emprunter. 
  • 21 % de la population adulte reçoit son salaire sur un compte courant. 

D’après « Mesuring Financial Inclusion », the global findex database, 2021  

Développement de solutions alternatives à la bancarisation

Il existe des formules alternatives au compte bancaire : ce sont les opérateurs postaux qu’utilisent près d’un milliard de personnes dans le monde. La Fondation Bill et Melinda Gates s’est engagée en faveur de l’inclusion financière par les postes. Viennent ensuite les institutions de micro-finance, les prestataires de services financiers mobiles – très importants notamment en Afrique – et les autres prestataires de services financiers comme le transfert d’argent entre pays d’origine et pays d’émigration.

Le mobile banking s’est considérablement développé en Afrique et en Asie. La diffusion des mobiles rend possible une offre se services bancaires sans compte bancaire, le mobile pouvant servir de carte bancaire virtuelle et stocker en toute sécurité les informations concernant le client et l’institution financière. Au Kenya, deux-tiers des adultes utilisent le paiement par téléphone mobile, notamment via l’application M-Pesa.

L’éducation financière utile à l’inclusion financière

L’inclusion financière responsable exige aussi une meilleure connaissance des questions financières de la part des consommateurs.

Une étude de la Banque Mondiale de 2013 montre que dans les pays en développement, l’apprentissage des notions financières dans le cadre d’un programme scolaire normal conçu pour le grand public a peu d’impact. L’éducation financière donnerait en revanche des résultats sensibles lorsqu’elle est dispensée à des moments clés de la vie d’une personne – par exemple,  un nouvel emploi ou une demande de prêt hypothécaire.

Les gens apprennent mieux lorsque les messages financiers sont transmis par l’intermédiaire des réseaux sociaux ou par d’autres voies populaires – par exemple, les feuilletons diffusés à la radio ou à la télé (sous formes de sketchs, comme dans des séries en Afrique du Sud).

La mesure de l’inclusion financière et la Déclaration Maya

Soutenue par plus de 80 pays en développement et émergents, la Déclaration de Maya en 2011 de l’AFI (Alliance pour l’Inclusion Financière, réunissant 105 pays en développement) est la première série mondiale d’engagements mesurables pour accroître l’inclusion financière. Lors du G20 à Los Cabos, au Mexique, en juin 2012, elle a été identifiée comme un élément clé dans la promotion de l’inclusion financière au niveau mondial.

En 2012, 25 pays ont pris un total de 69 engagements dans les quatre domaines clés actuellement couverts par la Déclaration : services financiers via téléphones mobiles,  cadres réglementaires proportionnés, protection et éducation des consommateurs, collecte des données. 

L’inclusion financière dans les pays développés

Mais l’inclusion financière concerne aussi les pays développés. Le surendettement bancaire, la précarisation de travailleurs à faibles revenus, et la fermeture d’agences bancaires et postales dans les territoires sous l’effet des mutations technologiques (internet, mobile, …), contribuent à éloigner une partie de la population de l’accès aux services bancaires.

Inclusion financière en France

L’inclusion financière est devenue même dans les pays développés, une préoccupation sociale et économique.

En France, les pouvoirs publics ont légiféré sur un contenu minimal de service bancaire :

Ces réponses constituent ce que l’on appelle aujourd’hui la « finance inclusive ».

Inclusion financière en Europe

En Europe, la Commission Européenne a publié dès 2008 une étude sur l’inclusion financière et l’accès à un service bancaire de base. En mai 2013, la Commission européenne a publié une proposition de directive sur la transparence et la comparabilité des frais liés aux comptes de paiement, le changement de compte de paiement et l’accès à un compte de paiement de base.

Cette proposition de la Commission vise à généraliser et à faciliter l’ouverture d’un compte courant pour les citoyens européens auprès de n’importe quel établissement de crédit, à assurer la transparence des tarifs et à simplifier la mobilité bancaire. Plusieurs dizaines de millions de personnes ne disposent pas d’un compte bancaire de base au sein de l’Union européenne, mais les disparités restent très importantes entre les différents États membres. Si en France le taux de bancarisation atteint 99 %, selon la Fédération bancaire française, près de la moitié de la population en Roumanie et en Bulgarie ne dispose pas de compte courant.

    2 commentaires sur “Inclusion financière”
    1. Bonjour, suite à un décès j’ai de gros soucis avec la Banque Postale, j’ai un revenu sécurisé et fixe, chez eux depuis 20 ans j’ai changé de formule de compte pour redresser la situation au plus vite et éviter des frais mais j’ai l’impression que cela a perturbé la relation bancaire, discours langue de bois, aucune facilité alors qu’il n’y a aucun risque pour eux, prélèvements de cotisations plus élevés que le contrat signé, virements de revenus retardé par eux, erreurs sur compte courant, retards pour transférer les comptes épargne sur le CCP, etc…Est-ce vraiment une banque « citoyenne » ou ont-ils vraiment des problèmes de gestion des comptes pour des raisons d’incompétence numérique ? c’est très lourd là ou d’autres banques gérent les opérations instantanément et à un coût moindre ?

2 commentaires

Commenter