L’immobilier, poids lourd des placements des Français
L’investissement immobilier occupe une place majeure dans les investissements des Français. Entre 2001 et 2007, le taux d’épargne en logement, c’est-à-dire le rapport entre l’investissement en logement des ménages et leur revenu disponible brut, n’a cessé d’augmenter. De 2005 à 2009, les ménages accordaient plus de 10 % de leur revenu disponible à l’acquisition d’un logement. Depuis, le taux d’investissement en logement a reculé jusqu’en 2015 puis a légèrement augmenté depuis. Il atteint, à nouveau, 10 % en 2021.
La part du revenu disponible consacrée à l’épargne financière est quasi-systématiquement inférieure au taux d’épargne en logement. 2020, année marquée par l’irruption de la pandémie de Covid-19, constitue la seule exception.
Pendant les 30 Glorieuses et jusqu’à la fin de la décennie 1970, les Français épargnaient une partie croissante de leur revenu disponible.
Ainsi, en 1975, plus de 21 % du revenu disponible sont consacrés à l’épargne. Le taux d’épargne se maintient ensuite à un niveau élevé, avant de chuter brutalement après le second choc pétrolier de 1979.
En 1987, il atteint son niveau le plus faible : 11,1 %. Cela s’explique par l’inflation très forte : les Français préfèrent emprunter pour acquérir des biens durables. Le krach boursier de 1987 concourt aussi à cette situation. En effet, c’est surtout le taux d’épargne financière qui chute à cette période. Le taux d’investissement en logement a seulement ralenti.
Il faut attendre 1991 pour que les Français reprennent le chemin de l’épargne. Entre 1995 et 2019, le taux d’épargne se stabilise et oscille aux alentours de 15 %. À la suite de la pandémie de Covid-19, le taux d’épargne augmente fortement : il atteint 20,9 % en 2020 et 18,7 % en 2021.
Les placements financiers
Les placements financiers des ménages français sont eux aussi importants. Au troisième trimestre 2022, l’encours total des placements financiers s’élève à 5 692 milliards d’euros, soit plus de 2 fois le PIB de la France !
Les flux nets représentent la différence entre les nouveaux apports et les retraits réalisés au cours de l’année. Les Français sont des épargnants très prudents : ils consacrent la plus grande partie de leur flux d’épargne à des actifs non risqués. Les produits de taux et en particulier les placements en assurance-vie en euros sont de loin les plus recherchés.
Encore relativement peu de placements en actions
Les placements en actions cotées restent le parent pauvre. Ils ne représentent que 5,3 % des encours d’épargne financière des Français en 2022. Selon l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), le taux de détention d’actions a sensiblement reculé depuis la crise des subprimes de 2007-2008. En mars 2009, la part des personnes détenant des actions en direct, via un compte-titres ou un PEA (hors actionnariat salarié) atteignait 13 %. Elle n’est, en mars 2022, que de 6,7 % près de 13 %.
Parallèlement, le taux de détention de FCP et de SICAV est passé de 9 % en 2009 à 4,7 % en 2022.
Si plus de 80 % des ménages possèdent au moins un livret A, à l’inverse les placements directs en actions des ménages français restent faibles. Mais la détention indirecte d’actions, via des fonds collectifs investis en actions, a tendance à augmenter, notamment au travers des contrats d’assurance-vie en unités de compte, de l’épargne salariale et de l’épargne retraite.
Assurance vie, le placement financier privilégié
Ces dernières années, le placement financier qui attire le plus est l’assurance vie. Il l’emporte, y compris sur les dépôts et les livrets. Cette évolution reflète non seulement un moindre intérêt pour les placements monétaires, moins rémunérateurs du fait de la baisse des taux d’intérêt, mais aussi l’effet de mesures d’incitations fiscales relatives à l’assurance-vie.
Au troisième trimestre 2022, les ménages détenaient environ 1 877 milliards d’euros en assurance-vie (en euros ou en unités de compte), soit un peu moins de 33 % du total de leur encours d’épargne financière.
Merci pour cet article et pour tout votre site ! La ligne « actions non cotées » est étonnante, je ne pensais pas qu’elle puisse représenter près de 4 fois la bourse.