Pourquoi ce couple rendement-risque ?
Parce que les investisseurs ne sont prêts à prendre plus de risques qu’en échange d’un rendement attendu supérieur. Symétriquement, un investisseur souhaitant améliorer la rentabilité de son portefeuille doit accepter de prendre plus de risques.
Chaque investisseur est plus ou moins « risquophobe », il a sa propre appréciation de l’équilibre « optimal » risque/rendement.
Le comportement vis-à-vis du risque dépend aussi du montant à épargner. Si le montant de l’épargne est important, l’investisseur peut consacrer une partie du montant total à des placements risqués. En revanche, si le niveau de l’épargne est faible, les placements à faible rendement mais sûrs sont à privilégier.
Sur les marchés financiers, les actifs les moins risqués sont les obligations émises par certains États réputés sûrs, comme les États-Unis, l’Allemagne ou encore la France, pour financer leur dette publique.
La volatilité
La volatilité est un élément important de l’appréciation du risque.
La volatilité mesure les variations du prix des titres financiers : actions, devises, obligations, etc. Plus une action sera « volatile » et plus son cours sera sensible aux bonnes et aux mauvaises nouvelles concernant l’entreprise ou les marchés. Une volatilité élevée signifie que le cours varie de façon importante et donc que le risque associé à la valeur est important. La volatilité du cours des actions est généralement supérieure à celle des obligations. Mais les études statistiques montrent également que le temps réduit la volatilité des actions. Par conséquent, la détention longue réduit le risque.
La prime de risque
C’est la différence entre le rendement d’un emprunt d’État et le rendement d’un investissement plus risqué, comme une obligation d’entreprise ou une action. Autrement dit, c’est le complément de rémunération qui est proposé à l’investisseur pour qu’il accepte d’acheter ces obligations ou ces actions plutôt que de souscrire à des emprunts d’État. Le rendement des obligations se compare par référence directe au rendement des emprunts d’État. Il est toujours plus élevé, parce que le risque de défaillance de l’emprunteur est plus grand.
Si l’investisseur veut céder son obligation avant le terme, le prix qu’il recevra sera lié à l’évolution des taux d’intérêt. Si les taux ont monté, son obligation perdra de sa valeur quand elle sera vendue avant l’échéance, puisqu’elle offre un rendement moins élevé que les nouvelles obligations.
S’agissant des actions, on considère traditionnellement qu’elles sont plus performantes sur le long terme que les obligations en raison du risque plus élevé qu’elles représentent.
Plus une entreprise est en situation difficile, plus grands sont les doutes sur sa capacité à rembourser ses emprunts (obligations) ou à dégager des bénéfices (actions), plus le prix des obligations qu’elle émet sera faible et le cours de ses actions bas.
De fait, l’analyse historique du rendement des actions aux États-Unis (et cette analyse vaut peu ou prou pour les autres économies développées) fait apparaître un rendement annuel réel, c’est-à-dire corrigé de l’inflation, compris entre 6,5 % et 7 %, c’est-à-dire beaucoup plus que le rendement des obligations d’État à long terme (1,7 %). La différence de 4,9 points est la prime de risque.
Si on compare, comme le fait cette étude, sur près de deux siècles (XIXe et XXe siècles), le rendement annuel des actions et des obligations, on constate un plus grand écart entre le meilleur et le plus mauvais rendement des actions qu’entre le meilleur et le plus mauvais rendement des obligations. Ceci confirmerait que les actions sont à la fois plus rémunératrices et plus risquées que les obligations.
Le paradoxe des actions
Diverses études ont cherché à prouver qu’à long terme, les actions ne sont pas plus risquées que les obligations, bien qu’elles offrent un bien meilleur rendement.
Le principe est le suivant : les bonnes années compenseraient les mauvaises. Sur le long terme, les actions ne seraient pas plus risquées que les obligations et pourraient convenir même aux investisseurs les plus prudents. Le meilleur rendement des actions pourrait quand même s’expliquer par le risque d’effondrement total du marché, sauf que… de toutes les catastrophes qui ont été analysées, les obligations ont enregistré une rentabilité plus faible que les actions.
Donc, sur le long terme, les actions ne sont définitivement pas plus risquées bien qu’ayant un meilleur rendement… Mais il reste nécessaire de se protéger contre les mauvaises performances à court terme. La meilleure manière est d’avoir un portefeuille diversifié. Ceci abaissera le niveau de risque et sans doute aussi le rendement moyen espéré, mais cela permet de se situer plus haut en terme de rendement tout en respectant son « niveau d’aversion au risque ».
La durée du placement
Plusieurs études (produites par l’INSEE, l’AMF ou l’AFG) ont démontré que la probabilité de réaliser un gain s’accroît avec la durée de placement et que l’allongement de la durée de placement permet de réduire les risques de perte, même si cet allongement peut aussi réduire les chances d’un gain maximal particulièrement élevé.
Aussi robustes que soient ces constats, il convient de souligner qu’ils ont été établis à partir de statistiques passées sur moyenne et longue période, qui ne permettent pas, en tout état de cause, de présumer des performances à venir.
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