Ménage, revenu disponible et niveau de vie : quelques définitions
En comptabilité nationale, tenue en France par l’Institut National de la Statistique et des Études Économiques (INSEE), on parle de ménage pour désigner la famille ou le foyer. Plus généralement, un ménage regroupe l’ensemble des personnes occupant un même logement.
Quant au revenu disponible calculé par l’INSEE, il comprend l’ensemble des revenus (salaires, traitements, revenus du patrimoine) et des prestations sociales reçus moins le total des cotisations sociales et impôts versés par les ménages.
Le revenu disponible par ménage ne mesure pas le niveau de vie effectif des individus. Cela dépend du nombre de personnes composant le ménage. Mais il faut aussi tenir compte du fait que bon nombre de dépenses ne sont pas proportionnelles au nombre de personnes. Le niveau de vie est donc calculé en divisant le revenu disponible du ménage par le nombre d’unités de consommation. Le premier adulte compte pour 1. Les autres personnes de plus de 14 ans comptent pour 0,5 et les enfants de moins de 14 ans pour 0,3.
Soit une famille composée d’un couple et de deux enfants, l’un de 15 ans et l’autre de 13 ans : pour estimer le niveau de vie de chaque individu composant cette famille, on divisera son revenu disponible par 2,3.
Salaire moyen et revenu disponible : quelques chiffres
En 2019, le salaire mensuel moyen en équivalent temps plein (hors emplois aidés), net de tous prélèvements, s’élève à 2 423 euros, contre 2 154 euros en 2012, soit une progression totale de 12,5 % en euros courants sur huit ans, mais une hausse de 4,4 % en euros constants (donc en termes de pouvoir d’achat) du fait de l’inflation.
En 2018, le revenu disponible des ménages s’élevait à 1 430 milliards d’euros. Cela représente un revenu disponible moyen par ménage de 37 670 euros par an, soit environ 3 140 euros par mois.
En 2018, le revenu disponible moyen provenait à 75 % de revenus d’activités, à 28 % de pensions et retraites, à 10 % de revenus du patrimoine, à 6 % de prestations sociales (prestations familiales, prestations logement et minima sociaux), auxquels il faut retrancher les impôts directs correspondant à 18,5 %.
Distribution des niveaux de vie
En France, le niveau de vie annuel moyen était de 24 650 euros en 2018, soit 2 054 euros par mois. Cette moyenne cache, toutefois, de fortes disparités. Pour étudier plus précisément la série de niveaux de vie, l’INSEE répartit les individus selon leur niveau de vie en les classant par décile (c’est-à-dire des 10 % les plus pauvres aux 10 % les plus riches). On repère ainsi la distribution des niveaux de vie en France en 2018.
Les individus à revenus modestes : niveau de vie inférieur au troisième décile (30 % de la population)
Les revenus modestes ont un niveau de vie mensuel inférieur à 1 390 euros (16 680 euros annuels). La part des revenus d’activité et de remplacement est plus faible que pour les autres catégories (environ la moitié du revenu disponible).
Les individus de cette catégorie perçoivent une part importante de prestations sociales (plus de 47 % pour le 1er décile et environ 13 % pour le 3e). Les revenus du patrimoine ne représentent qu’environ 3 % des revenus de ces personnes (chiffres 2015).
Toutes les données présentées ici n’émanent pas des mêmes enquêtes produites par l’INSEE. Cela peut expliquer des différences quant à la disponibilité des données pour les années les plus récentes.
La « classe moyenne » : niveau de vie compris entre le troisième décile et le huitième décile (50 % de la population)
Les personnes dans le groupe de la classe moyenne ont un niveau de vie compris entre 16 680 et 30 820 euros.
Les revenus d’activité (salaires ou revenus d’indépendants) représentent une part plus importante du revenu disponible que pour la catégorie précédente, entre les deux tiers et 80 %. Ils bénéficient peu des prestations sociales (entre 1,8 % et 7,5 % de leurs revenus selon le décile considéré). Les impôts directs représentent entre 10 % et 17 % de leur revenu disponible (chiffres 2015).
Les individus aisés : niveau de vie compris entre le huitième et le neuvième décile (10 % de la population)
Les individus de la catégorie aisée ont un niveau de vie compris entre 30 820 et 39 130 euros.
C’est pour eux que la part des revenus d’activité dans le revenu disponible est la plus importante (près de 80 %). La part des prestations sociales est faible (1,2 %), avec essentiellement des prestations familiales ; les impôts directs pèsent pour un peu plus de 19 % de leur revenu disponible (chiffres 2016).
Les hauts revenus : niveau de vie supérieur au neuvième décile
Les hauts revenus ont un revenu disponible moyen supérieur à 39 130 euros, soit 3 261 euros par mois. La part des revenus du patrimoine est la plus importante pour cette catégorie (22 % environ contre 5 % en moyenne pour l’ensemble des ménages).
C’est également sur cette catégorie que l’effort lié à la redistribution au profit des plus modestes est le plus fort, les impôts directs payés par ces hauts revenus absorbant près de 30 % de leur revenu disponible, alors que les prestations sociales perçues n’en représentent que 0,5 % (chiffres 2017)
Bonjour,
Il y a un chiffre que je ne comprend pas il est indiquer que « Pour la moitié des ménages, le revenu disponible est inférieur à 20 820 €/an ». Or dans le graphique qui suit le revenu médian disponible est mit à 30 540€. D’ou vient la différence entre ces chiffres?
Bonjour,
Nous vous remercions pour votre commentaire ! Une imprécision s’était effectivement glissée dans notre article : nous l’avons corrigé !
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour, où avez vous trouver cette information ? En 2017, le revenu disponible moyen provenait à 61 % de revenus d’activités, à 25 % de pensions, à 8 % de revenus du patrimoine, à 6 % de prestations sociales (prestations familiales, prestations logement et minima sociaux)
Bonjour,
Vous trouverez ces données, actualisées pour l’année 2018, sur le site de l’INSEE : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2413763#tableau-figure1
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
je souhaite calculer le revenu d’un ménage de 2 adultes et un enfant par exemple.
Est-ce que je dois multiplier le revenu disponible par unité de consommation par 1,8 (1+0.5+0.3) ou je le multiplie par deux vu qu’il n’y a que les 2 adultes qui ramènent un revenu?
En vous remerciant sincèrement par avance pour vos réponses.
Bonjour,
Pour calculer le revenu disponible du ménage, il convient d’ajouter tous les revenus de chacun de ses membres : revenus d’activité (salaires, par exemple), revenus du capital, prestations sociales, etc., et d’y retrancher les impôts et cotisations sociales. Le niveau de vie s’obtient ensuite en divisant le revenu disponible du ménage par le nombre d’unités de consommation (1,8 effectivement dans l’exemple que vous proposez).
Meilleures salutations,
L’Equipe de Lafinancepourtous.com
Bonjour,
je vous remercie pour votre confirmation.
Bonne continuation à votre très intéressant site.
Bonjour
Je ne retrouve pas vos chiffres auprès de l’INSEE https://www.insee.fr/fr/statistiques/2417897#tableau-figure1
Pouvez-vous m’expliquer pourquoi?
Cordialement
Bonjour,
Il nous semble que nous ne parlons pas de la même chose. Dans ce décryptage nous parlons avant tout des revenus et les statistiques auxquelles vous faites référence dans votre lien portent sur le niveau de vie (sous ce lien la définition du niveau de vie : https://www.lafinancepourtous.com/outils/dictionnaire/niveau-de-vie/).
Meilleures salutations
L’équipe de lafinancepourtous.com
bonjour, qu’en est-il des foyers qui ont une demie part fiscale supplementaire par rapport à une invalidite à plus de 80% ? Cela rentre t’il en compte dans le calcul ? par exemple, 2 parents dont 1 avec invalidite 80 % et 2 enfants de moins de 14 ans. Ça fait toujours 2,1 ou plus ?
Bien cordialement.
Bonjour,
Le calcul du niveau de vie est une vision schématique de la composition des ménages qui ne prend pas en compte les situations personnelles (comme l’invalidité) dans sa pondération.
Meilleures salutations
L’équipe de lafinancepourtous.com
Bonjour,
Qu’en ai t-il des familles avec des enfants de 0-3 ans (frais de gardes astronomiques), ils comptent également pour 0.3 ?
J’ai un foyer qui gagnent toutes aides comprisent 5000€/ mois, 2500€ partent deja dans la garde d’enfants…
Bonjour,
En effet, les enfants de moins de 14 ans comptent pour 0,3. Il n’y a pas d’ajustement pour prendre en compte les frais de garde des jeunes enfants.
Meilleures salutations
L’équipe de lafinancepourtous.com
Bonjour Ad45
Attendez qu’ils soient en études superieures !! Pour ma part j’en ai 4 qui finissent dans 2 ans pour les derniers….nous sommes rendu à l’os (écoles + logements +transports et alimentation : cout total annuel 35 000 € pour un « abattement fiscal de 9000 » . Nous avons un revenu très correct (au vu des stats…) et nos enfants ne font pas d’ecole de commerce ou trucs privés très chers!!!
je ne pense pas que nous puissions nous plaindre mais c’est pas en ce moment que nous epargnons et cela dure !!! et la retraite arrive (et toujours pas un rond de côté…)
moi ce que j en dit c est que ceux qui gagnent de l argent et payent beaucoup d impots et s en plaignent pour beaucoup c est avec le travail des plus pauvres qu ils s enrichissent et que la logique serait qu on paye mieux les petits salaries les gros paieraient moins d impots car ils gagneraient moins et se plaindraient moins
eh bien Carlos tu as tout compris.
Et moi ce que j’en dit c’est que les moins aisés devraient moins être médisant (jaloux?) envers les plus aisés. Ne pas oublier que
1) Souvent ce sont ceux qui créés des emplois
2) Toujours ce sont ce qui payent le plus de taxes et d’impôts qui permettent de payer toutes les aides, aloc et services sociaux pour tous.
Lorsque la majorité d’entre eux se seront expatriés, on va bien rigoler.
Arguments bien dignes d’un citoyen de DROITE !
Les gens aisés doivent contribuer par leurs impôts à la solidarité nationale…
Les allocations familiales devraient être supprimées pour les hauts revenus et redistribuées aux familles modestes…
Et puis il ne faudra pas non plus oublier de rétablir une tranche d’impôts à 75% pour les « riches », une cotisation spéciale sur les oeuvres d’art, un prélèvement « exceptionnel » de 10% sur les signes extérieurs de richesses (bijoux, voitures de luxe, yachts, avions ou encore résidences secondaires dans les paradis fiscaux) et enfin une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) de 33% pour les achats superflus tels que caviar, champagne, ortolans ou foie gras. Comme çà, tout le monde il est content …
Oui enfin l’approche à la « Piketti » qui consiste à dire que les plus pauvres sont frappés de plein fouet par la TVA et impots indirects (donc proportionnellement plus que les riches) ne tient pas la route selon moi : Si l’on s’amuse à essayer de décomposer le budget mensuel d’un smicard, on peut dire je pense sans risque que ses dépenses sont essentillement : 1. Loyer (pas de TVA) et 2. Alimentation (TVA réduite à 5.5%). Par ailleurs et dans une moindre mesure : 3. Energie (TVA réduite le plus souvent même si le calcul est compliqué type EDF); 4. Transport (meme avec des taxes indécentes sur l’essence, cela ne représente jamais 20 ou 30% d’un budget….). Donc l’un dans l’autre je n’ai jamais cru à ce calcul « partisan ». Suivez mon regard.
De l’autre coté, les « riches » ont certes les memes dépenses avec les meme taux réduit ou absence de TVA , mais , EUX, consomment des loisirs, habillement, etc…. avec de la vraie TVA à 20%. Et pas qu’un peu je sais de quoi je parle… Sans parler de la taxe fonciere qui ne concerne par nature que les seuls proprietaires.
Bref, je pense qu’avant de débattre sur une soi-disant injustice fiscale au profit des méchants riches, il conviendrait de s’asseoir autour d’une table et s’accorder sur une méthodologie factuelle et non partisane.
EN l’occurence, ilne fait pas que le dire, il le démontre, chiffres à l’appui. Votre raisonnement est biaisé par le fait que la propension moyenne à consommer est bien plus faible pour le sménages aisés que pour les ménages (très) modestes. Ce que les différentiels de taux de TVA ne parviennent à compenser, lorsqu’on rapporte le poids de ce prélèvement au revenu dispo de ces 2 catégories de ménages.
Eh bien mettons nous autour de l atable . Chacun vient avec ses chiffres et constatons ce qu’il reste à chacun pour vivre une fois tous les impôts payés . je viens avec ma pension et mes charges et les grandes fortunes qui ont doublé en 10 ans avec les leurs , quant aux 250 000 millionnaires supplémentaires que compte la France cette année ils pourront expliquer comment malgré une taxation spoliatrice ils arrivent quand même à accumuler du patrimoine .
Merci pour cette présentation claire. Il faut rajouter dans le calcul du revenu disponible les allocations chômage. Et normalement les prélèvements sociaux sur les loyers en plus de la Csg, ainsi que la taxe foncière et l Ifi-Isf. Et puis dans la redistribution, il y a le remboursement des dépenses de santé pour 13 % du Pib. Et puis les services collectifs gratuits pour 25 % du Pib, qui profitent davantage aux premiers deciles. Au total ceux ci ne s en tirent pas trop mal. Alors que la pression fiscale sur les deciles supérieurs est plus forte qu’ indiquée. La redistribution ecrase fortement l ecart de revenus.
stop à l’intox ! moi qui avais confiance en l’INSEE je suis déçu ……………………………………
ET oui Eric, mais c’est pourtant la stricte vérité : il ne faut pas oublier que plus de la moitié des français (57%) ne paye pas d’impot direct et que parmi les 43% qui en payent, la part payée par les 20% les plus riches représente la moitié de l’impot total…
Le concept d’égalité fiscale est donc à manier avec précaution…
Ceci étant dit, et pour essayer de rester objectif, il vrai que les impots indirects (au premier range desquels la TVA) touche proportionnellement plus les pauvres que les riches…
vous dites : « il vrai que les impots indirects (au premier range desquels la TVA) touche proportionnellement plus les pauvres que les riches… »
vouspourraiez ajouter qu’ils rapportent beaucoup . La TVA c’est deux fois l’IRPP .
Pour ma part, quand je n’avais pas les moyens et que je gagnais 1,36 francs (lourds) de l’heure à la fin des années 1960, je pouvais m’acheter 1/2 beefstaeck au lieu d’un entier, une fois par semaine.
Au fil des ans et de l’amélioration de mon statut professionnel, petit à petit, j’ai amélioré mon niveau de vie pour arriver en fin de carrière, après 204 trimestres de cotisations, à recevoir une retraite « confortable ». OUI, malgré des impôts importants, travailler plus permet quand même de gagner plus !