Prestations sociales : grand angle sur la France et les autres pays européens

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Pour le Président Emmanuel Macron,  « les aides sociales coûtent un « pognon de dingue » ! Sans se prononcer sur le fond de ce sujet, il convient de s’interroger sur la jungle des prestations sociales existant en France, analyser leur évolution et voir comment se situe la France par rapport à d’autres pays.

De nombreuses prestations sociales de natures diverses

Les prestations sociales désignent toutes les prestations en espèces (revenu de remplacement, comme l‘Aides de Retour à l’Emploi – ARE) ou en nature (remboursement des dépenses engagées ou financement direct de services) que les institutions de protection sociale versent à leurs bénéficiaires.

Elles représentaient en 2020, 35 % du produit intérieur brut (PIB), soit 814 Milliards d’euros. Si on rajoute les frais de fonctionnement et de gestion, les dépenses de protection sociale ont représenté 38 % du PIB pour un total de 872 Milliards d’euros.

Six grandes catégories de prestations sociales

  • Concernant le poste « Vieillesse-survie », les prestations liées à la dépendance et à la perte d’autonomie atteignent 9,5 milliards d’euros ;
  • Le poste « Santé » se décompose 227,5 milliards de prestations liées au risque maladie, 44 milliards de prestations liées au risque invalidité et, enfin, 6,5 milliards d’euros de prestations liées au risque accident du travail et maladies professionnelles ;
  • Le poste « Maternité-famille » inclut notamment les indemnités journalières pour maternité, les soins aux femmes enceintes et les différentes prestations familiales (allocations familiales, aides à la garde d’enfant) ;
  • La rubrique « Emploi » se subdivise en 72,4 milliards d’euros de dépenses chômage (en forte augmentation du fait de la crise liée au Covid-19) et 5,1 milliards d’euros pour les dépenses de réinsertion professionnelle ; 
  • Le poste « Pauvreté-exclusion sociale » concerne pour l’essentiel la prise en charge du Revenu de Solidarité Active (RSA) ;
  • Le risque « Logement » recouvre les différentes aides versées aux ménages pour faire face à leurs dépenses de loyer ou de remboursement d’emprunt.
  • Une très forte augmentation des prestations sociales liées au risque Emploi en 2020 (+ 68 %), en raison notamment des mesures de chômage partiel prises au cours de la crise du Covid-19. En 2020, les allocations chômage ont ainsi quasiment doublé (+ 88 %) ;
  • Une augmentation des prestations sociales liées au risque Pauvreté-exclusion sociale, notamment au cours de la seule année 2019 (+ 18,8 %). Cette évolution s’explique, en particulier, par la forte progression de la prime d’activité (+ 71 % en 2019) ;
  • Une diminution des prestations sociales liées au risque Logement globalement entre 2017 et 2020. Elle s’explique notamment par la baisse des montants d’aides personnelles au logement (APL) versées.

La France une particularité ?

Les prestations de protection sociale, tous risques confondus, atteignent 26,6 % du PIB dans l’UE-28 en 2018 (dernière année disponible pour la comparaison internationale) , contre 31,4 % du PIB en France. Le graphique ci-dessous donne une vision encore plus précise de la position relative de la France :

Prestations sociales en pourcentage du PIB

Zoom sur les dépenses de retraite

Pourquoi parler plus particulièrement des dépenses de retraite ?

Avant le déclenchement de la pandémie de Covid-19, Emmanuel Macron avait promis d’harmoniser les 42 régimes de retraite existants et d’instaurer un système par points. Parfois présentée comme le « grand chantier » du quinquennat Macron, une réforme à forts enjeux devait être dévoilée en 2019 et discutée en 2020. En particulier, 1 euro de cotisation devait offrir les mêmes prestations retraite à tous les salariés quel que soit leur statut. Cette réforme des retraites fut finalement avortée en raison de la pandémie de Covid-19.

État des lieux du régime des retraites

Avant toute idée de réforme, observons l’état des lieux. Au 31 décembre 2019, 17,8 millions de personnes vivant en France ou à l’étranger percevaient une retraite d’un régime français (dont 16,2 millions résidant en France). 4,4 millions de retraités percevaient une pension de réversion dont 1,1 million de conjoints percevant une retraite de réversion sans autre retraite.

Effectifs de retraités dans les principaux régimes

Ensemble des retraités, de droit direct ou dérivé Retraités de droit direct Retraités de droit dérivé (réversion)
Tous retraités percevant un droit direct Dont nouveaux retraités en 2019 Tous retraités percevant un droit dérivé Dont retraités percevant un droit dérivé servi seul
Ensemble (tous régimes confondus) 17 815 16 717 720 4 435 1 098
dont retraités résidant en France 16 160 15 594 691 3 773 566

Source : Drees, Les retraités et la retraite, 2021

Il faut souligner que l’âge moyen de départ à la retraite pourrait continuer à s’allonger dans les années à venir. Fin 2019, l’âge moyen de départ à la retraite était de 62 ans et 2 mois. Sous l’effet des différentes réformes mises à œuvre, cet âge a progressivement augmenté depuis 2010 : il était alors de 60 ans et 6 mois en moyenne.

    7 commentaires sur “Prestations sociales : grand angle sur la France et les autres pays européens”
    1. Bonjour, j’aimerais connaitre le rang qu’occupe la France en matière de dépenses de protection sociale dans l’union européenne si on compare le niveaux de dépense entre les différents pays par habitant

      1. Bonjour,
        Selon l’ouvrage La protection sociale en France et en Europe en 2021 publié par la Drees en 2022 (disponible à l’adresse suivante : https://drees.solidarites-sante.gouv.fr/publications-documents-de-reference-communique-de-presse/panoramas-de-la-drees/la-protection), la France occupe le 8e rang à l’échelle européenne en matière de prestations de protection sociale exprimées en euros PPA (parité de pouvoir d’achat) par habitant. Le montant moyen des prestations sociales s’élève, en France, à 12 300 euros PPA par an et par habitant. C’est moins que dans d’autre pays comme l’Autriche (14500 euros PPA par an et par habitant), l’Allemagne (14 000 euros PPA) ou encore le Danemark (13850 euros PPA).
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    2. Dans votre analyse il manque d’une part les recettes des cotisants et leurs coûts en ce qui concernent l’assurance maladie et chômage
      et ce que nous coûtent les personnes n’ayant jamais cotisés

      1. Bonjour,
        Notre article est effectivement centré sur les prestations sociales versées. Pour un aperçu des ressources utilisées, vous pouvez vous reporter à notre article consacré à la Sécurité sociale (les organismes de Sécurité sociale versent plus de 70 % des prestations sociales), disponible à l’adresse suivante : https://www.lafinancepourtous.com/decryptages/politiques-economiques/economie-francaise/comptes-publics/les-comptes-de-la-securite-sociale/
        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

    3. Bonsoir, je ne sais pas si vous allez pouvoir répondre à ma question mais je ne trouve pas de réponse ni dans mon cours de Politiques économiques ni sur Internet qui me donnent des informations ambiguës. La question est sur la redistribution horizontale qui est de savoir parmi les allocations chômage, familiales, les indemnités journalières d’assurance maladie et l’impôt sur le revenu lequel ne fait pas partie de la redistribution horizontale ? J’hésite entre les allocations familiales et l’impôt sur le revenu ? Je vous remercie par avance.

      1. Bonjour,

        Il s’agit, a priori, de l’impôt sur le revenu, car il vise principalement à corriger les écarts de niveaux de vie. On pourrait, toutefois, nuancer ce point de vue : l’impôt sur le revenu relève, en effet, également de la redistribution horizontale, puisqu’il dépend de facteurs comme la composition des ménages (nombre d’enfants, etc.).

        Meilleures salutations,
        L’Equipe de Lafinancepourtous.com

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